Distribuée par BMG, Niji Entertainment, la boîte de production créée par feu Ronnie James DIO et son épouse Wendy, initie en cette année 2021 une vaste entreprise de réédition des albums live du chanteur décédé il y a onze ans déjà. Cette série débute avec la sortie simultanée de "Evil Or Divine", initialement publié en DVD en 2003 puis en CD en 2005, et "Holy Diver Live", initialement paru en 2006.

Intéressons-nous à la première nommée de ces deux sorties, qui présente un concert enregistré à New York le 13 décembre 2002, une des dernières dates de la tournée "Killing The Dragon", un album classique mais plutôt bien accueilli de DIO. Ce "Evil Or Divine" présente ainsi, contrairement à l'édition CD originale, la même tracklist que la version DVD. Par rapport à l'édition CD précédente, les deux seules nouveautés sont donc l'ajout de "Lord Of The Last Day" et du long solo de batterie de Simon Wright en début de concert (ce qui casse d'ailleurs l'énergie du show, après un "Push" entraînant). Hormis la remasterisation, parfaitement inutile au demeurant, il n'y a donc ici rien de neuf.

Bien entendu, il n'est pas inutile de remarquer que la prestation de ce bon Ronnie James est impériale. Accompagné un temps du guitariste Doug Aldrich dont la pige sera de courte durée, puisqu'il quittera le groupe à l'issue de cette tournée, le chanteur propose une setlist qui voit quelques nouveautés (deux de "Magica", deux de "Killing The Dragon") encadrées par une grosse dose de classiques, tirés du répertoire de DIO, mais aussi de BLACK SABBATH et de RAINBOW, autant de titres inscrits dans l'Histoire du Heavy Metal et dont l'impact n'est plus à prouver.

Niveau setlist et interprétation, rien à dire donc, et le seul véritable problème reste le même que sur la version CD de 2005 : un show entrecoupé de fondus, une pratique vraiment rédhibitoire. Connaissez-vous un seul album live emblématique qui présente ces horribles fondus entre les morceaux ? Une horreur. Le verdict reste donc le même qu'il y a seize ans : si vous n'avez cette sortie dans aucun format, optez pour le DVD, et laissez sans rougir de côté cette édition CD sans aucun intérêt supplémentaire, et qui se paye le luxe de proposer un visuel encore plus moche que l’original. En espérant que la multiplication des sorties récentes estampillées DIO ne soit pas une manne financière au détriment de l'intérêt artistique, ce que laisse craindre la publication de ce Live inutile.