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HARD ROCK  |  LIVE

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1969 Mountain (leslie West...
1970 Climbing
1971 Nantucket Sleighride
  Flowers Of Evil
1974 Avalanche
 

- Style : Led Zeppelin, Montrose, Grand Funk Railroad, Cactus, Cream
- Membre : Alice Cooper, Kiss
- Style + Membre : Leslie West

MOUNTAIN - Twin Peaks (1974)
Par DARK BEAGLE le 15 Juin 2020          Consultée 1479 fois

La situation n’est plus très claire au sein de MOUNTAIN. Il semblerait que la formation commence doucement à perdre pied et qu’elle ne sache plus très bien sur quel pied danser. Même si la pratique était assez courante à l’époque, le fait que "Flowers Of Evil" possédât une face live aurait pu mettre la puce à l’oreille. S’ensuivit un best of live, "Mountain Live: The Road Goes Ever On", qui reprenait des grands moments scéniques, de Woodstock à 1972. Puis, contre toute attente, en 1974, après une compilation à l’intérêt assez limitée, paraissait ce "Twin Peaks", un nouvel album live. Alors que les autres groupes de cette génération alignait les albums studio, MOUNTAIN semblait traîner, y aller à reculons, sans trop savoir quoi faire.

La pochette, dans le style habituel, contient quelques clins d’œil au Japon, ce qui est tout à fait logique puisque ce Live a été capté au Osaka Koseinenkin Hall, le 30 août 1973. Mais contrairement au "Made In Japan" de DEEP PURPLE ou, bien plus tard, au "Tokyo Tapes" de SCORPIONS (pour ne citer que ces deux-là), "Twin Peaks" ne s’inscrira pas dans cette tradition d’albums live monstrueux captés au Pays du Soleil Levant. Et tout va se jouer sur des détails, pour le moins étranges, en fonction des différents découpages proposés.

À l’origine, "Twin Peaks" (vous l’aurez compris, c’est une référence à la montagne, pas un clin d’œil à Lynch qui n’en était de toute manière pas encore là) était un double Live. Évidemment, aujourd’hui, il est assez facile de faire rentrer 68 minutes sur un seul CD, mais à ce moment, il n’y avait pas d’autre moyen et le problème est le suivant : que faire quand le groupe étire une chanson sur trente-et-une minutes ? "Nantucket Sleigh Ride" souffre de ce problème. Sur le Live précédent, son interprétation s’étalait déjà sur dix-sept minutes et tenait toute la seconde moitié du LP. Là, le titre, à la base, est placé en plein milieu du show…

Alors oui, sur CD ou en format dématérialisé, cela ne pose aucun problème (même si sur la version CD, la chanson reste coupée en deux, mais sans coupure), mais sur son support d’origine, non seulement la chanson était scindée en deux parties plus ou moins égales, mais en plus, il fallait changer de disque, ce qui nuisait quelque peu à l’effet recherché. En Europe, l’ordre des chansons avait été bougé et "Nantucket Sleigh Ride" formait le second LP. D’ailleurs, il semblerait également que la setlist soit incomplète et que certaines chansons manqueraient à l’appel (quand on écoute bien le public, il s’arrête souvent de façon peu naturelle. Je veux bien que les Japonais sont des personnes très organisées, mais à ce point-là…).

Ce qui manque également à ce Live, c’est le manque d’interaction avec ce public justement, sauf quand Leslie West est présenté au moment de livrer son solo de guitare. Ce dernier ne livre pas sa meilleure prestation, elle est un peu brouillonne, elle manque de clarté et c’est dommage quand on connaît la classe du bonhomme avec son instrument. Et surtout, il le termine de façon assez incongrue par un "Jingle Bells" étrangement décalé en cette saison (pour rappel, le concert a été enregistré un 30 août). Une façon pour lui de signifier aux musiciens qu’il en a terminé et que le show peut reprendre ?

Ensuite, certains passages sont chantés faux. Le premier couplet de "Nantucket Sleigh Ride" grince un petit peu à ce niveau, mais c’est "Silver Paper" qui en fait principalement les frais, le morceau devenant assez rapidement insupportable. Et c’est très con, parce qu’après "Nantucket Sleigh Ride", il s’agit du titre le plus long, du haut de ses… Six minutes. Au moins, il ne semble pas y avoir d’overdubs, ça sonne de façon très brute et certains passages ne semblent pas avoir été rectifiés, comme ces lignes de chant assez agaçantes.

Le problème majeur avec "Twin Peaks" réside dans le fait qu’il est mal équilibré et qu’il n’y a pas toujours le côté magique que pouvait avoir le groupe sur scène. Il suffit de comparer la version de "Mississippi Queen" présente ici et celle figurant sur le "Flowers Of Evil". Il faut dire que MOUNTAIN avait splitté en 1972 pour se reformer rapidement après, avec de nouveaux musiciens. Si l’on retrouve évidemment Leslie West et Felix Pappalardi, la batterie est assurée ici par Allan Schwartzberg tandis que les claviers (et une aide à la guitare) sont tenus par Bob Mann. "Twin Peaks" sera leur seule participation à l’édifice MOUNTAIN, ils quitteront à leur tour la formation après la tournée. Et forcément, il n’y a pas d’automatisme entre les musiciens et les prestations vont être un brin plus scolaires, moins foutraques ("Dream Sequence" justifiait à lui seul l’achat de "Flowers Of Evil").

Cela n’empêche pas le groupe de livrer quelques moments forts, à commencer par le solide "Never In My Life", d’entrée de jeu, histoire de bien mettre les points sur les « i ». "Theme For An Imaginary Western" fonctionne toujours aussi bien, "Roll Over Beethoven" (Chuck BERRY) distille toujours ce parfum Rock’N’Roll absolument électrique et "Nantucket Sleigh Ride", malgré ses imperfections, envoie quand même du lourd, West se lâchant complètement sur des parties instrumentales à la fois raides et mélodiques. Franchement, les trente-et-une minutes passent plutôt bien, même si on regarde parfois sa montre. Voilà un Everest pas si insurmontable que cela.

Vous l’aurez compris, ce Live s’avère être un brin bordélique. Il est le symbole d’un groupe qui ne sait pas trop où aller, ni comment y aller, qui se cherche et qui semble douter. Avec une discographie qui devient de plus en plus bancale, il semblerait que MOUNTAIN ait laissé passer sa chance. Celle d’entrer dans le Panthéon des légendes du Hard Rock, la faute à une crédibilité en berne. D’ailleurs, le groupe entrera en studio peu de temps après la sortie de ce Live pour enregistrer le dernier album de la période « classique », avant un split qui semblait réellement inévitable. Et il est dommage que "Twin Peaks" n’ait pas été plus soigné, il aurait réellement pu devenir l’un des Lives mythiques des années 70.

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   DARK BEAGLE

 
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- Leslie West (guitare, chant)
- Felix Pappalardi (basse, chant)
- Bob Mann (guitare, claviers)
- Allan Schwartzberg (batterie)


1. Never In My Life
2. Theme For An Imaginary Western
3. Blood Of The Sun
4. Guitar Solo
5. Nantucket Sleigh Ride (part I)
6. Nantucket Sleigh Ride (conclusion)
7. Crossroader
8. Mississippi Queen
9. Silver Paper
10. Roll Over Beethoven



             



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