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HARD ROCK  |  STUDIO

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1969 Mountain (leslie West...
1970 Climbing
1971 Nantucket Sleighride
  Flowers Of Evil
1974 Avalanche
 

- Style : Led Zeppelin, Montrose, Grand Funk Railroad, Cactus, Cream
- Membre : Alice Cooper, Kiss
- Style + Membre : Leslie West

MOUNTAIN - Masters Of War (2007)
Par DARK BEAGLE le 10 Juin 2018          Consultée 1944 fois

Passé 1974, la carrière de MOUNTAIN se fait erratique, même si Leslie West n’a jamais vraiment été inactif, occupé par une carrière solo intéressante et quelques rôles mineurs au cinéma. "Masters Of War" voit le jour en 2007 et il est à ce jour le dernier opus studio de ce groupe qui aura marqué de son empreinte les débuts du genre. La pochette est criarde et à part Larfleeze, peu de personnes peuvent supporter un tel orange. Ouais, autrement dit, elle est moche et elle ne fait pas envie. Pourtant, il s’agit – et là je cause de l’album – d’une bien étrange curiosité puisque ce disque est composé uniquement de reprises de Bob DYLAN.

Et là, je me dois de vous faire une confidence : je n’ai jamais été un fan ni même une espèce d'admirateur du Nobel de Littérature. Le problème réside dans sa voix de canard qui m’insupporte souvent sur les morceaux typiquement Folk tandis que ses Rocks m’enthousiasment bien plus. Prenez une chanson comme "Blowin’ In The Wind", c’est super joli au niveau de la mélodie, les paroles ont un vrai sens, une profondeur, mais le Bob, dessus, je n’y arrive pas. Mon boss, lui, collectionne toutes les versions possibles de ce titre. Au dernier recensement, il en était à 48 et parmi elles, il s’avère qu’il y en a de très sympas, d’autres bien amusantes (comme celle où Elvis, le King, semble la chanter avec un flingue pointé sur la tempe). À coup sûr, il doit en être à 106 aujourd’hui.

Tout ça pour vous dire ça : ce genre de disque, quand on n’aime pas particulièrement l’artiste auquel l’hommage est rendu, on y va un peu à tâtons, même si on n’est pas à l’abri d’une bonne surprise. Ce qui est le cas ici, mine de rien. Leslie West accomplit un travail intéressant de relecture, où il s’approprie les chansons de DYLAN sans pour autant dénaturer complètement l’œuvre de Robert Allen Zimmerman. Prenons justement "Blowin’ In The Wind". Elle apparaît en fin d’album, juste Leslie, sa voix et sa guitare, juste beaucoup de plaisir pour l’auditeur. Il en propose une autre version également, qui commence presque de la même façon, tout en douceur, avant de prendre une tournure qui défriserait les poils de cul de tous les puristes du Bobby. La guitare s’électrifie et s’alourdit, la rythmique devient plombée, le chant perd de sa légèreté et le rendu est Heavy à souhait. Nous sommes plus proches d’un titre 100% MOUNTAIN que la ritournelle Folk originale et c’est ça qui est bon !

D’ailleurs West, toujours secondé par le fidèle Corky Laing à la batterie (il jouait déjà sur "Climbing!" en 1970), va faire un gros travail d’adaptation pour ne pas produire des copies conformes des morceaux choisis. La guitare va se montrer très présente, taquinée par la fée électricité pour une danse racée, presque sexuelle. Il y a déjà "Masters Of Wars", où West partage le chant avec Ozzy Osbourne sur un nid de guitares Heavy. La mélodie originale de ce titre a évolué, elle n’est pas à proprement parler méconnaissable, mais elle a été digérée dans une relecture que la présence du Madman rend particulièrement savoureuse. Puisque l’on en est à évoquer les guests, notons également la présence de Warren Haynes (The ALLMAN BROTHERS BAND et GOV’T MULE) à la guitare sur "Serve Somebody With" et "The Times They Are A-Changin’", qui vient apporter son charme sudiste à l’ensemble.

Et comme dit plus haut, nous ne sommes pas à l’abri de bonnes surprises. Les classiques "Mr. Tambourine Man" et "Like A Rolling Stone" sont franchement agréables passés à la moulinette MOUNTAIN, avec toujours en fil tenu les mélodies originales de sieur DYLAN. Ensuite, Leslie West ne s’est pas contenté de piquer tous les classiques qu’à pondu le folkeux rebelle à travers cinquante ans de musique. Ainsi, nous ne trouvons aucun morceau de l’archi prévisible "Blonde On Blonde", mais nous en trouvons de "Slow Train Coming" (1979) ou "Oh Mercy" (1989) tout en se permettant de faire l’impasse sur "Hurricane" ("Desire", 1976). Bien sûr, West pioche principalement dans le vivier inépuisable que semble représenter la discographie de Bob dans les années 60 et il aurait tort de s’en priver vu le nombre de compositions marquantes et fédératrices que DYLAN aura su écrire lors de cette décennie où la contestation était de mise. Un état d'esprit que West partageait au début de sa carrière, à une époque où la Guerre du Vietnam divisait l'Amérique.

Cependant, MOUNTAIN – et principalement West vu qu’il est à l’origine de tous les arrangements et adaptations – se fait rapidement avoir à son propre jeu et finit par lentement tourner en rond. L’ensemble devient répétitif, la guitare commence à se ressembler de titre en titre. Il y a les refrains qui viennent changer la donne, mais il arrive que les couplets ne se discernent plus les uns des autres. Ce n’est pas systématique, mais cela se produit quelque fois, plombant quelque peu les bonnes intentions de chacun et de ce fait, l’album. On ne va pas dire que le résultat final est mi-figue, mi raisin, l’effort est louable et intéressant à défaut d’être remarquable.

Pour l’instant (comprenez : à la date de parution de cette chronique, on ne sait jamais de quoi l’avenir est fait), il s’agit du testament de MOUNTAIN. Force est d’avouer qu’il n’est pas aussi fort que ce que l’on souhaiterait, mais cela reste tout à fait honorable et non dénué d’une certaine originalité (comme si TRUST faisait un album entier de reprises de DOROTHÉE à la sauce "Répression" et "Marche Ou Crève" en somme). L’âge d’or est loin, bien sûr, mais il faut saluer la passion qui anime toujours Leslie West, lui qui était déjà debout à l’époque de Woodstock et qui a su nous régaler durant des années avec des albums inoubliables. "Masters Of War" n’est pas de cette trempe, mais il reste agréable, appréciable. Pour les fans de DYLAN comme pour les néophytes de l’œuvre du Prix Nobel de Littérature 2016.

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   DARK BEAGLE

 
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- Leslie West (chant, guitare)
- Todd Wolfe (guitare)
- Ritchie Scarlet (basse)
- Kenny Aronson (basse)
- Corky Laing (batterie)
- Brian Mitchell (claviers)
- Warren Haynes (guitare, invité)
- Ozzy Osbourne (chant, invité)


1. Masters Of War
2. Serve Somebody With
3. Blowin' In The Wind (heavy)
4. Everything Is Broken
5. Highway 61 Revisited
6. This Heart Of Mine
7. Subterranean Homesick Blues
8. The Times They Are A-changin'
9. Seven Days
10. Mr. Tambourine Man
11. Like A Rolling Stone
12. Blowin' In The Wind (acoustic)



             



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