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HARD ROCK  |  STUDIO

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1969 Mountain (leslie West...
1970 Climbing
1971 Nantucket Sleighride
  Flowers Of Evil
1974 Avalanche
 

- Style : Led Zeppelin, Montrose, Grand Funk Railroad, Cactus, Cream
- Membre : Alice Cooper, Kiss
- Style + Membre : Leslie West

MOUNTAIN - Avalanche (1974)
Par DARK BEAGLE le 19 Juin 2020          Consultée 1563 fois

C’est un peu le bordel dans l’édifice MOUNTAIN. Après un split en 1972 qui avait donné lieu à une compile live et un best of plus random, le groupe s’était reformé, amputé (1) de deux de ses membres. Leslie West et Felix Pappalardi étaient toujours là, véritables locomotives qui tentait de propulser la formation du mieux qu’elles le pouvaient et le résultat était "Twin Peaks", un double album live un brin déconcertant malgré de jolies qualités. Bob Mann et Allan Schwartzberg n’ont été que de simples intérimaires et MOUNTAIN n’en était pas encore à la promotion de son Live que déjà Corky Laing était de retour derrière les fûts. Steve Knight ne rempilera pas et le groupe verra l’arrivée d’un second guitariste, David Perry, pour suppléer West. C’est Pappalardi qui va gérer les claviers sur "Avalanche", en plus de la basse et de la production.

Une fois de plus, la pochette est signée Gail Collins. L’artiste est étroitement liée à l’histoire de MOUNTAIN. Elle aura donné une identité graphique à la formation, que l’on apprécie ou non ce style psychédélique et naïf, elle aura également assuré bon nombre de photographies que l’on retrouvait sur les jaquettes, elle aura co-composé également avec son Felix Pappalardi de mari. Pour l’anecdote, Leslie West ne fera plus appel à elle pour l’album du retour en 1985, vu qu’elle aura tué son époux d’un coup de feu dans le cou en 1983 (il n’y avait même pas l’excuse d’un confinement…). Pour "Avalanche", elle livre un de ces travaux les moins aboutis, avec cette photo en médaillon autour d’un décor somme toute classique pour MOUNTAIN. Pas franchement engageant cette affaire.

Sur cette ultime offrande pour les années 70, le groupe va lâcher dix chansons, dont deux reprises dont au moins une mérite grandement le détour. Ici, MOUNTAIN va sonner plus Bluesy que jamais, il va perdre un peu de sa furia très Rock’N’Roll pour proposer des morceaux plus posés, assez loin des idéaux des deux premiers opus. Aussi nous allons être dans le déséquilibre quasiment tout du long, le disque manque d’une certaine homogénéité pour réellement capter l’intention. Ce qui le sauve, ce sont ces petites explosions çà et là qui permettent de raccrocher les wagons et de passer malgré tout un bon moment de Hard Rock.

De belles idées émaillent cet "Avalanche" pourtant, à commencer par un "Sister Justice" un peu gâché par un chant qui a tendance à partir en sucette sur les aigus, mais l’idée de base est vraiment bonne. Ce sera d'ailleurs l'un des moments forts du début de l'album qui montre pas mal de signes de faiblesses. Difficile de faire la fine bouche également face à "Thumbsucker" et "You Better Believe It" qui entament la seconde moitié de l’album (sur le vinyle en tout cas), plus rêches, accrocheurs, conservant tous les attraits Bluesy qui font le charme de MOUNTAIN. Et à ce niveau, il convient d’applaudir à deux mains la reprise du "Satisfaction" des ROLLING STONES.

"(I Can’t Get No) Satisfaction", c’est l’un des riffs les plus légendaires du Rock, pondu par un Keith Richards à moitié endormi. Pour certains, il préfigure ce que sera le Hard Rock, mais on ne va pas épiloguer longtemps là-dessus, chacun se fera son avis. Aussi, l’intelligence du groupe réside dans le fait de se l’approprier complètement, en conservant la mélodie de base, mais en la noyant dans un Blues dont les musiciens ont le secret. Le résultat est intéressant, puisqu’il n’est pas évident de la reconnaître immédiatement, tant cela sonne comme un morceau de MOUNTAIN classique. Donc d’une chanson dont le riff aura fait le tour de la terre, nous nous retrouvons avec la même chanson, mais avec le chant nettement plus mis en avant, avec un enrobage musical qui s’épanouit beaucoup plus, mais qui s’avère moins immédiat.

Malheureusement, tout n’est pas à niveau et l’album va connaître un ventre mou quasiment d’entrée de jeu. La reprise du "Whole Lotta Shakin’ Goin’ On" de BIG MAYBELLE va plus s’inspirer de ce qu’en aura fait Jerry Lee LEWIS, l’allongeant pour lui donner plus de substance, mais sans parvenir forcément à être passionnant pour autant (heureusement que West est un très bon guitariste, il apporte du jeu à l’ensemble). "Alisan" est un instrumental qui revisite l’Americana, qui ne provoque pas de grand émoi tandis que "Swamp Boy" ne décolle jamais, trop engoncée dans une espèce de guimauve qui l’empêche de se muscler, ce dont la chanson aurait eu grand besoin. Autant dire qu’arriver à "Satisfaction" donne le bol d’air dont avait besoin cet album, qui démarrait très mal et qui semblait naviguer à vue. À noter l’étrange "I Love To See You Fly" qui n’est pas sans rappeler LED ZEPPELIN, sans pour autant être désagréable.

Si "Climbing!" était un premier album impérial qui démarrait en trombe pour ne s’arrêter qu’à la mort des sillons, que "Nantucket Sleighride" commençait à présenter des morceaux plus ambitieux, oubliant parfois la furia Rock des débuts pour quelque chose de moins primal et que "Flowers Of Evil" essayait de concilier le meilleur des deux mondes, "Avalanche" lui va tenter de se raccrocher aux branches, en se montrant moins aventureux, plus classique en quelque sorte. Et il va éviter l’écueil grâce au talent de composition et d’interprétation, mais sans ligne directrice, tout semble partir à vau l’eau et c’est vraiment le talent des musiciens et la force de certaines compositions qui vont tirer cet album vers le haut.

Le groupe a dû se rendre compte que quelque chose ne fonctionnait pas, qu’il était temps de raccrocher avant de sombrer définitivement. Si "Avalanche" paraît durant le mois de juillet 1974, MOUNTAIN annonce sa dissolution en décembre de la même année. Chacun prendra une route différente, ce qui n’empêchera pas Leslie West de remettre ce groupe sur pied, toujours en compagnie du fidèle Corky Laing, pour une poignée d’albums qui s’étaleront sur un quart de siècle, restant fidèle à ses convictions musicales et se moquant éperdument des modes. "Avalanche" est un disque qui a souvent été montré du doigt, raillé, mais qu’il convient de réhabiliter quelque peu. La forme est là, bien présente, contrairement à la manière qui se veut plus erratique.

(1) Terme délicat à employer quand on parle de MOUNTAIN…

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   DARK BEAGLE

 
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- Leslie West (chant, guitare)
- Felix Pappalardi (basse, chant, claviers)
- David Perry (guitare)
- Corky Laing (batterie)


1. Whole Lotta Shakin' Goin' On
2. Sister Justice
3. Alisan
4. Swamp Boy
5. Satisfaction
6. Thumsucker
7. You Better Believe It
8. I Love To See You Fly
9. Back Where I Belong
10. Last Of The Sunshine Days



             



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