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OOMPH! - Unrein (1998)
Par DARK BEAGLE le 21 Avril 2019          Consultée 1743 fois

"Unrein" est déjà le cinquième album des Allemands de OOMPH! (important ce point d’exclamation). Le temps passe et ne semble pas avoir prise sur la formation germanique qui continue sa marche en avant qui semble alors implacable. En effet, le groupe a mis un peu de temps pour peaufiner son propre style, mais sûr "Wunschkind", il semble avoir trouvé une formule qui lui sied à merveille, entre la brutalité froide de son Indus et des mélodies plus poussées et qui commençait à nous dévoiler un peu plus Dero, le chanteur, qui modulait un peu plus sa voix et qui montrait de belles perspectives d’avenir. Il restait à savoir s’il s’agissait d’une direction artistique mûrement réfléchie ou si c’était un sacré coup de bol.

Encore une fois, le groupe nous balance une pochette pour le moins bizarre. Un fœtus qui se prend pour le Penseur, cela laisse songeur… Et s’avère un peu dérangeant également, avec tout ce réseau de petites veinules qui parcourent ce petit corps et qui préfigure étrangement celle du "Mutter" de RAMMSTEIN. Bref, ce n’est pas vraiment engageant, mais aucune jaquette de OOMPH! ne l’a été jusqu’à présent, elle s’inscrit donc dans une certaine logique et reste assez étrange si on ne comprend pas le titre de l’album ("Unrein" signifie signifie « impur »). Nous sommes donc en adéquation avec l’illustration et le cauchemar peut ainsi commencer.

L’album a été précédé par un single, "Gekreuzigt" (Crucifié) qui va directement nous mettre dans l’ambiance. OOMPH! n’apprécie que moyennement la religion et il nous le fait savoir une fois de plus au travers un titre au riff simple mais efficace, dopé par une rythmique lourde et quelques effets Electro appréciable. Le chant de Dero est très agressif, rugueux, plus calme sur le pont, dégageant un côté presque sacerdotale, lugubre. Il est rejoint en cela par l’introduction de l’album, un court instrumental quasi liturgique, précédent "Unsere Rettung", au refrain outrageusement efficace. A ce moment, OOMPH! n’est pas un groupe capable de produire les refrains les plus fédérateurs pour les non germanophones, souvent trop bavards, moins catchy que ceux de la concurrence (RAMMSTEIN en gros).

Autres morceaux qui se retiennent facilement, "Willst Du Mein Leben Entern" et "Bastard" le sont pour des raisons bien différentes. Le premier va jouer sur l’insistance d’une phrase, ce qui va finir par payer puisqu’on la retient facilement et qu’elle est facile à restituer en concert tandis que le second joue sur la rage d’un refrain qui claque comme un coup de fouet et qui est limite Punk vu comme il est amené. Gueuler « Bastard! » avec autant de nuances dans la voix que Ryan Gosling a d’expressions faciales, c’est vrai que c’est drôlement efficace. Cela attire tout de suite l’attention, ce sont des morceaux qui apportent un relief intéressant parce que le reste est parfois plus complexe à aborder.

Sur "Unrein", OOMPH! fait montre d’une certaine diversité. Il y a le côté abordable présenté ci-dessus et il y a les autres titres, qui demandent un certain effort d’écoute pour bien être assimilés. Certains vont être assez longs (entre six et sept minutes, ce qui peut rapidement être contraignant dans ce style) et les structures mélodiques ne sont pas forcément immédiates. "My Hell" par exemple va mélanger les genres, passant du tabassage en règle, parfois proche de STRAPPING YOUNG LAD dans l’idée avec des passages plus sereins qui conduisent à un refrain typé Neo Metal qui est loin d’être dérangeant. Incarnation du titre coup de boule, "My Hell" intervient assez tôt pour confirmer le fait que nos Allemands vont livrer une prestation sombre et brutale, mais toutefois nuancée.

Mais OOMPH! va également savoir doser, faire une pause quand il le faut pour permettre aussi bien à l’album qu’à l’auditeur de respirer. L’instrumental "Zero Endorphine" va ainsi être plus planant, sans être forcément plus serein. La coupure va être nette, propre, sans bavure. La reprise nous ramène alors à la dure réalité de ce disque et l’équarrissage peut reprendre, jusqu’à "Foil" qui va faire une nouvelle coupure bienvenue. Sur ce morceau, Dero va chanter d’une voix claire et le bougre se débrouille vraiment très bien dans ce registre. Le titre gagne petit à petit en intensité pour finalement asséner l’une des plus grosses claques de l’album. Les Allemands ne se servent pas que de la force brute pour marquer les esprits. Mieux, ils arrivent à se montrer fin et intrigant, tout en s’ouvrant quelques portes pour le futur.

Bien qu’étant l’un des initiateurs de la Neue Deutsche Härte, OOMPH! s’avère bien moins martial et dansant que RAMMSTEIN. Les guitares sont ici bien plus agressives, moins caricaturales dans le sens où l’inspiration se puise souvent dans le Thrash, sans être aussi syncopé néanmoins. L’apport Electro est également travaillé différemment ici, le groove n’est pas le même. Cet aspect est bien plus malsain, sombre, il contribue à planter l’ambiance lourde de cet album, parfois en nappes atmosphériques, d’autres fois dans le plus pur style EBM, contribuant ainsi au matraquage soigné de cet opus. OOMPH! possède son originalité, son style d’écriture propre qui le distingue de la concurrence, mais qui le rend parfois plus abscons également. Le revers de la médaille…

"Unrein" est un disque fort, puissant et glauque. Il montre OOMPH! sous son visage le plus extrême en termes d’ambiances et la démarche mérite grandement d’être salué. En revanche, il risque de décourager certains auditeurs par sa longueur quelque peu excessive (soixante-dix minutes. Dans le genre, ça commence très vite à être étouffant au-delà de cinquante). Paradoxalement, son point faible réside dans sa générosité. Il n’empêche que "Unrein" confirme après un "Wunschkind" performant et ouvre une voie royale à un groupe qui semble enfin avoir complètement trouvé son style. Plus qu’une confirmation, "Unrein" est une consécration.

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- Dero (chant, batterie)
- Flux (guitare, claviers)
- Crap (guitare, samples)


1. Mutters Schoss
2. Unsere Rettung
3. Die Maske
4. My Hell
5. Gekreuzigt
6. Zero Endorphine
7. Willst Du Mein Leben Entern ?
8. (why I'll Never Be) Clean Again
9. Unrein
10. Anniversary
11. Foil
12. Bastard
13. Another Disease
14. Meine Wunden



             



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