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METAL INDUS  |  STUDIO

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1992 Oomph!
1994 Sperm
1995 Defekt
1996 Wunschkind
1998 Unrein
1999 Plastik
2001 Ego
2004 Warheit Oder Pflicht
2006 1 Glaubeliebetod
2009 Monster
2019 Ritual

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OOMPH! - Plastik (1999)
Par DARK BEAGLE le 25 Mai 2019          Consultée 1147 fois

"Unrein" était un album malsain, lourd à digérer, voire à apprécier immédiatement tant il dégageait un parfum putride. Un an plus tard, OOMPH! proposait "Plastik". Et "Plastik", c’est l’exacte antithèse de "Unrein", au point où l’on peut se demander s’il s’agit bien du même groupe qui a réalisé ces deux albums. Même les pochettes semblent se dire merde de façon ferme, mais polie. Le fœtus dégueulasse laisse place à un visage plus avenant bien que dégageant une certaine froideur, avec une bâche transparente ondulant en arrière-plan. Le petit détail réside dans le fait qu’en retournant la jaquette, nous découvrons un visage ressemblant mais très vieilli, avec la toile de plastique froissée. Le message est clair. Si OOMPH! se décide à être plus présentable esthétiquement, il conserve néanmoins tout son cynisme.

C’est musicalement que le groupe étonne. Depuis leurs débuts, les Allemands ont toujours semblé vouloir aller plus loin dans la démonstration de force. Cela s’est traduit dans un premier temps par le passage de l’EBM virulent à un Metal Indus pas toujours très finaud sur "Sperm", puis la formule s’est affinée jusqu’à "Unrein", où le groupe a su parfaitement marier la violence aux ambiances, sans oublier d’y inclure des mélodies. "Plastik", en revanche, représente l’exact inverse. La violence s’en est allée, pour ne revenir qu’en petites touches pour apporter du relief, les mélodies sont devenues reines, elles se font plus subtiles, sans oublier d’apporter quelques nuances plus glauques. Mais "Plastik", cela va surtout être la révélation de Dero en tant que chanteur.

Longtemps, il s’exprimait d’une voix rauque, presque constamment dans l’agressivité la plus primaire, façon Phil Anselmo dans l’idée. De temps en temps, on l’entendait employer une voix claire qui était pour le moins agréable à l’oreille. Sur "Plastik", il confirme son talent de chanteur. Il évolue dans un registre plus calme, posé, même s’il n’oublie pas de revenir à des choses plus vicelardes, sans qu’elles ne soient rares. On l’entend varier ses registres dès le début, sur un "Das Weisse Licht", qui va être assez symptomatique de ce que sera cet album. Les Allemands vont faire preuve d’une grande finesse, faisant évoluer leur formule vers une plus grande accessibilité.

Pour certains, cela pourra passer pour une tentative de rencontrer un plus vaste succès, lié à la popularité croissante de RAMMSTEIN. Ce serait faire un procès un peu rapide, digne d’une chasse aux sorcières façon Salem. Les deux groupes sont issus de la même scène, cette branche de l’Indus connue sous le nom de Neue Deutsche Härte, mais leurs discours sont très différents l’un de l’autre. RAMMSTEIN se montre plus efficace dans sa manière d’amener les riffs, OOMPH! va plutôt développer des ambiances et s’avérer moins abordable en définitive. Et là encore, s’il se montre plus accessible, il n’en est pas moins obtus.

"Plastik" demeure un album colérique. Elle vient par pointes, elle sait se faire discrète, mais elle reste toujours très présente dans le propos de la formation. Mais ici, c’est bel et bien Dero qui va en être l’instrument, plutôt que les guitares. OOMPH! a mûri, progressé. Ce qui n’était qu’un élément de sa musique a pris le dessus et avec elle vient un changement intéressant. En axant son style sur les mélodies, le groupe va s’ouvrir une succession de portes sans forcément s’en fermer d’autres. Il y a toujours des passages qui font penser que la violence n’est pas loin, qu’elle est tapie dans l’ombre, prête à surgir quand on s’y attend le moins.

Ainsi, de nombreux titres sont dans un entre-deux. L’aspect Indus se fait un peu plus ténu, l’ambivalence demeure assez prononcée. Des morceaux comme "Das Weisse Licht" ou "Mein Traum" fonctionnent très bien ainsi. Dero nous caresse dans le sens du poil pour mieux nous l’arracher par la suite. OOMPH! s’achète une probité, une reconnaissance artistique qu’il n’était pas parvenu à obtenir en étant plus revêche. Cependant, tout est loin d’être réussi sur cet album, dont le principal défaut est d’être bien trop long, ce qui est une erreur récurrente sur bon nombre de disque de nos Allemands. Les titres chantés en anglais ne sont pas non plus parmi les meilleurs. L’accent peut donner un certain charme, mais OOMPH! fonctionne bien mieux dans la langue de Goethe.

Mais il y a aussi ces moments où tout fonctionne à merveille, où Crap, Flux et Dero font vraiment des prouesses, en produisant ce que l’on peut considérer comme des classiques sans que le terme ne soit galvaudé. Il y a par exemple "Fieber", l’excellent "Fieber", en compagnie de la vétérane de la scène Post Punk allemande Nina Hagen. Elle et Dero se donnent la réplique sur un titre construit de façon fort simple, ce qui lui donne toute son efficacité et qui en fait un des morceaux de référence pour la formation, au même titre que "Das Weisse Licht" ou, plus tard, "Augen Auf", "Träumst Du" ou encore "Gott Ist Ein Popstar".

Mais il est vrai qu’avec sa longueur, "Plastik" peut provoquer une certaine lassitude. Là où "Unrein" parvenait à se maintenir grosso modo sur la durée, "Plastik" a des zones d’ombre dont on ne retient pas grand-chose. Ses périodes de creux sont quand même assez remarquées, notre attention étant titillée par la qualité de certains morceaux qui finissent par faire grincer des dents parce qu’ils n’ont pas toujours du répondant à côté, que le groupe semble avoir accepté ses périodes de mou pour pouvoir mieux rebondir, mais offrant ainsi au final un album incomplet alors qu’il est trop nourri par des morceaux à l’intérêt moindre.

"Plastik" est un album-charnière dans la carrière de OOMPH! sans pour autant être irréprochable. Il permet de défricher de nouvelles voies pour un groupe qui avait tendance à s’enfermer dans un style sans chercher à aller plus loin, visiter d’autres contrées. Il demeure un disque plaisant dans son ensemble, avec de véritables moments de bravoure, toujours à chercher à nous titiller avec son discours plus mature, plus léger que le passé. "Plastik" n’est pas un des essentiels de OOMPH! de par son irrégularité, mais il n’en demeure pas moins important, brouillon, ou plutôt genèse d’un style qui ne demandera qu’à être affiné par la suite.

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   DARK BEAGLE

 
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- Dero (chant, batterie)
- Flux (guitare, claviers)
- Crap (guitare, claviers)


1. Das Weisse Licht
2. Kennst Du Mich ?
3. Scorn
4. Keine Luft Mehr
5. Hunger
6. Nothing Is Real
7. Mein Träum
8. Always
9. Goldenes Here
10. I Come Alive
11. Fieber
12. My Own Private Prison
13. Das Weisse Licht (refraction)



             



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