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METAL INDUS  |  STUDIO

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ALBUMS STUDIO

1992 Oomph!
1994 Sperm
1995 Defekt
1996 Wunschkind
1998 Unrein
1999 Plastik
2001 Ego
2004 Warheit Oder Pflicht
2006 1 Glaubeliebetod
2009 Monster
2019 Ritual

COMPILATIONS

2006 Delikatessen
 

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OOMPH! - Sperm (1994)
Par DARK BEAGLE le 21 Juin 2016          Consultée 2390 fois

La pochette est d’un goût douteux. Son titre l’est tout autant, finalement. On est loin de la froideur de la jaquette du premier album, avec son espèce de bouche d’aération géante. Mais "Sperm" est également très éloigné de ce que fut "Oomph!" en son temps. Les Allemands s’écartent en effet de l’EBM des débuts pour virer vers quelque chose de plus lourd, de plus indus. Les guitares entrent dans la danse et OOMPH! va commencer à dessiner les contours du style pour lequel il est connu de nos jours.

Ici, il le fait sans finesse. C’est dur, lourd, sans concession. Il y a quelque chose de très viscéral dans la musique jouée ici, elle prend aux tripes. Tout réside dans une agression savamment dosée. Elle est présente, pas omniprésente, ce qui la rend d’autant plus menaçante. Tout se bâtit autour de samples et de riffs de guitares basiques, mais énergiques, afin de créer une rythmique qui se marie avec une batterie qui offre un groove sec. OOMPH! est brutal et dansant à la fois.

Puis il y a la voix de Dero. Son chant n’a pas franchement évolué depuis le premier LP. Il est rude, peu varié, mais il fonctionne particulièrement bien. Il y a ce passage "Schisma", plus posé, qui vient trancher avec les couplets plus virulents des autres titres, qui créé un joli contraste. Certains refrains fonctionnent bien parce qu’ils sont scandés comme des hymnes nihilistes, mais il n’y a pas encore cette efficacité que l’on retrouvera plus tard dans la carrière du groupe.

Le groupe va encore alterner l’anglais et l’allemand en fonction des chansons, selon la langue qui convient le mieux. Mais c’est séparé de façon égale. En football, ce serait un score de parité de 6 partout, soit un très beau match. Pardon, 6 à 5 en faveur de l'Angleterre, "Schisma" est en latin. Dero assure aussi bien d’un côté que de l’autre, de sa voix un peu rauque. Il faudra attendre "Wahrheit Oder Pflicht" en 2004, soit dix ans après ce "Sperm", pour que l’allemand prenne le pouvoir sur les disques de OOMPH! (comme quoi, à la fin, c’est toujours l’Allemagne qui gagne…).

Et du coup, l’ensemble est très compact, tendu. L’auditeur va se prendre mandale sur mandale, alors que le groupe ne fait pas de recherche mélodique, mais qu’il s’assure que rien ne soit laissé au hasard. "Sperm", ils le voulaient crade, ils l’ont fait crade. Il ne vole pas toujours très haut au niveau des paroles ("Sex" est un parfait exemple de beaufitude, avec cette femme qui exprime son plaisir, mais encore une fois, quelle efficacité !), il est conçu pour taper fort, quitte à passer pour des ados qui découvrent que les femmes existent et que la religion, c'est problématique.

Mais le problème de ce "Sperm", c’est que la semence est claire, comme celle du mari de Madame Mortemont, paix à son âme. Parce qu’au final, ce disque est un brin stérile. Globalement c’est plutôt bien foutu, mais le tout est tellement répétitif qu’il en devient rébarbatif et épuisant. Il lasse au bout de huit titres et le final composé de "Ich Bin Der Weg" et "U Said" s’érigent comme une véritable épreuve pour l’auditeur.

Il manque de la diversité à cet album, des morceaux qui sortent vraiment du lot. Il y en a bien quelques un, comme "Sex", "Wa"r ou encore "Love" et son accélération jouissive, mais ils sont finalement interchangeables et se démarquent juste pour une phrase balancée comme une punchline, le genre de paroles qu’on peut nous, en tant qu’auditeurs, scander quelle que soit notre langue maternelle. RAMMSTEIN se montrera cependant plus efficace dans cet exercice un peu plus tard.

Si "Sperm" a été marquant à sa sortie, en 1994, c’est parce que ce terrain était encore relativement vierge. Et le considérer aujourd’hui comme il y a plus de vingt ans ne serait pas lui rendre hommage. Ce serait être injuste et le traiter comme une vieille pute sur le retour, sympa, mais qui ne met plus de cœur à l’ouvrage. Ce serait le prendre en pitié, finalement. Parce que pour efficace qu’il soit, "Sperm" ne tient pas la comparaison sur la durée, ni même finalement avec une bonne partie de la discographie de OOMPH!, ce qui en fait un disque paradoxal. Il est important dans la carrière du groupe pour ce qu’il apporte de changement alors que d’un point de vue qualitatif, il est relativement mineur sans être mauvais. Ils feront pire plus tard.

Un 2,5/5 remonté à 3 même si on est plus proche de Youporn que de Playboy.

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   DARK BEAGLE

 
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- Dero (chant, batterie)
- Crap (guitare, claviers)
- Flux (guitare, slampes, basse)


1. Suck-taste-spit
2. Sex
3. War
4. Dickhead
5. Schisma
6. Feiert Das Kreuz
7. Love
8. Das Ist Freiheit
9. Kismet
10. Breathtaker
11. Ich Bin Der Weg
12. U Said



             



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