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BRUTAL DEATH TECHNIQUE  |  STUDIO

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- Style : Decapitated, Defeated Sanity, Dying Fetus
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SUFFOCATION - ...of The Dark Light (2017)
Par T-RAY le 12 Septembre 2017          Consultée 3360 fois

Qu’a-t-on encore à prouver quand on a trente ans de carrière, que l’on fait partie des fondateurs du Brutal Death Technique et qu’on a réussi à retrouver un niveau créatif de qualité après un retour en demi-teinte à mi-carrière ? Ah, si : démontrer qu’on est capable de proposer, enfin, une belle pochette ! Quelle beauté que celle de cet "...Of The Dark Light", contemporaine à souhait et hyper graphique. D'accord, SUFFOCATION était engagé dans une logique de mieux-disant depuis deux albums. Le précédent, "Pinnacle Of Bedlam", était déjà orné d’un bel artwork, prenant le meilleur de l’ancien, prisé par les combos de Death depuis 30 ans, avec une interprétation moderne, de par les angles de vue, les perspectives et le coup de crayon. Mais en 2017, il fait carrément mieux !

Qu’on soit rendu à parler de "cover art" sur un SUFFOCATION souligne, en effet, qu’ils n’ont musicalement plus rien à prouver. Ou qu’ils n’ont rien de fondamentalement nouveau à proposer... Oui, la formation américaine est de retour à son style de toujours, au grand dam des prêtres de l'évolution permanente qui se cachent au fond de plus d’un fan de Metal. Ce qui ne veut pas dire que le groupe se fout de notre gueule pour autant. Car la musique est bonne, ici encore, malgré un son beaucoup moins musclé que sur "Pinnacle Of Bedlam". Il faut dire que, question mur du son, celui-ci se barricadait derrière une vraie muraille. "...Of The Dark Light" n’est pas aussi bien fortifié, ce qui est surprenant car, pour le mettre en boîte, le groupe a fait appel à la même équipe que sur "Pinnacle…" : Joe Cincotta à la prod et à l’enregistrement, et Zeuss au mixage et au mastering. Malgré cela, le son de cet album perd en impact, surtout que le groupe est revenu à un style plus habituel, plus SUFFOCATien. Sans doute parce que Terrance Hobbs, l'éternel guitariste dreadlocké, a composé l’essentiel de l’album. Et pour permettre aux deux nouveaux venus de se glisser dans le moule de la formation.

"Clarity Through Deprivation", l’un des meilleurs morceaux de l'album, est idéal pour commencer. Si l'éclatante violence du pourtant plus mélodique "Pinnacle Of Bedlam" n’est pas au rendez-vous, ni sa production si puissante, ce titre révèle que SUFFOCATION n’a pas perdu en inspiration par rapport au précédent album. Les Floridiens l'entament pied au plancher, avec une succession de plans saccadés, frénétiques, mais avec un sens de la maîtrise consommé. Le morceau dégage déjà cette ambiance obscure propre à SUFFOCATION. Retrouver la voix de Franck Mullen est toujours un plaisir en ce qui me concerne, car son growl profond et néanmoins articulé, sans besoin de forcer, rend toujours l'écoute des morceaux plus agréables. L’homme règne en maître sur le final du morceau, où les breaks lui permettent de grogner le titre du morceau en toute solennité. Même si sa voix aurait mérité d'être un peu plus poussée au mixage…

Le vocaliste est d’ailleurs l’un des deux seuls anciens du combo, désormais (avec Hobbs), SUFFOCATION étant presque devenu un groupe de jeunots aux dents longues ! Eric Morotti et Charlie Errigo, les deux recrues de l'année, ont à peine 25 ans. Ce qui explique peut-être le jus inattendu de cet album, que certains, même ici sur NIME, attendaient comme un échec. Au contraire, sur l'échiquier du Brutal Death Technique, les Floridiens sont toujours parmi les plus fortes pièces, du moins les plus inamovibles. SUFFO, c'est la Tour, capable de résister aux assauts du temps… Et des vents nouveaux. Quand la maçonnerie s’effrite, il y a toujours de jeunes ouvriers pour remettre un coup de mortier sur l’édifice, sous le regard expert des vieux maîtres d’œuvre. OK, le boulot d’Errigo ne se ressent pas particulièrement sur le plan des compos, le garçon étant réduit au rôle (efficace) d'interprète (pour l’instant ?), mais celui de Morotti, oui. Le bonhomme est véloce, précis, et son sens des cassures et des changements de rythme subits s'intègre à l’art du groupe sans peiner.

Vivifié par ce sang neuf, le groupe est capable de pondre de nouveaux morceaux mélangeant efficacement brutalité, groove et technique. "The Warmth Within The Dark" est de ceux-là. "The Violation" aussi. Ou d’instiller des ambiances plus sombres et profondes, qui fonctionnent et immergent, comme sur le final de "Return To The Abyss" ou la deuxième partie du bien nommé "...Of The Dark Light", et son solo cosmique. Et malgré le côté Brutal du style SUFFO, atténué toutefois avec le temps, nul ne peut nier sa musicalité intrinsèque, par rapport à d’autres grands noms du Brutal Death. On retrouve ici la patte du SUFFOCATION classique, celui que l’on connaît bien et qui paraît presque ronronner. Trop ? Peut-être. Mais quand ça ronronne comme sur le véloce "Some Things Should Be Left Alone", je suis client. D’autant que le combo y retrouve un phrasé un peu plus mélodique qui passe tranquilou. Ce titre est d’ailleurs le point d’orgue de l’album et sa position d’antépénultième morceau évite au disque de finir trop peinard. Car les retrouvailles avec cet ancien titre qu’est "Epitaph Of The Credulous", issu de "Breeding The Spawn", sentent le pantouflage à des kilomètres… mais comme c’est la tradition chez SUFFOCATION de réinterpréter un vieux morceau du répertoire...

D’accord, il ne faut pas attendre une révolution de cet album. De là viendra l’essentiel de la déception pour bon nombre de fans de Brutal Death Technique, qui espéraient sans doute une suite à l’album précédent. Sa révolution, SUFFOCATION l'a sans doute laissée passer avec "Pinnacle Of Bedlam", mais ce qu’il sait faire, il sait toujours le faire à la perfection, alors ne boudons pas notre plaisir et goûtons ce neuvième opus comme l’on déguste le bon pot-au-feu du dimanche chez Mamie. On sait qu’on fait mieux ailleurs (et revisité), mais rien ou presque ne remplace le goût et le fumet du bon plat d’antan. Même si les écoutes répétées finissent par passer sans laisser d’impressions inoubliables, on ne dit jamais non à une petite louche supplémentaire de SUFFO traditionnel de temps en temps. Ça ravigote.

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   (2 chroniques)



- Frank Mullen (vocaux)
- Terrance Hobbs (guitare)
- Derek Boyer (basse)
- Eric Morotti (batterie)
- Charlie Errigo (guitare)


1. Clarity Through Deprivation
2. The Warmth Within The Dark
3. Your Last Breaths
4. Return To The Abyss
5. The Violation
6. ...of The Dark Light
7. Some Things Should Be Left Alone
8. Caught Between Two Worlds
9. Epitaph Of The Credulous



             



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