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2012 The Human Burden
2017 Do Not Deviate
 

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REPLACIRE - Do Not Deviate (2017)
Par T-RAY le 7 Novembre 2017          Consultée 2001 fois

Malgré toutes les promesses affichées par REPLACIRE dès son premier album, "The Human Burden", le groupe du Massachusetts a mis un vache de temps pour trouver un label capable de le produire et de le diffuser au niveau international. Autoproduits jusqu’ici, les Bostoniens ont dû attendre que les vents favorables les emmènent de leur port d’attache vers l’autre côté de l’Atlantique, et même au-delà du détroit de Gibraltar jusqu'à nos côtes méditerranéennes. Oui, nos côtes, puisque c’est à Marseille que REPLACIRE a fini par s’amarrer pour offrir ses talents à l’un des plus fameux labels de Metal Extrême de l'Hexagone - et du monde ! - en l’occurrence Season Of Mist.

Bon, si le label a eu le nez creux, en réalité, il n’a pas réellement attendu que le vent porte REPLACIRE jusqu'à la Cité phocéenne, puisque son bureau américain, situé à Philadelphie, s’est chargé de boucler le contrat du combo de Nouvelle-Angleterre. Et de superviser, donc, la mise en boîte de "Do Not Deviate", second opus studio du quintette. Un album qui se situe à la fois dans la continuité de son prédécesseur, puisqu'il propose toujours du Techno-Death, mais dans une certaine rupture également, puisque le côté Progressif très présent sur "The Human Burden" est atténué, ici. Sans pour autant disparaître totalement. Et heureusement car cela fait clairement partie de l’identité du groupe de Boston.

"Horsestance", d’emblée, affiche les mêmes structures complexes que sur le premier album, mais en plus brut, plus violent, plus dingue, au fond. C’est ça : ce deuxième L.P. est plus fou que le premier. Le rythme de ce morceau d’ouverture est très soutenu, frénétique. La voix claire est là, de nouveau, récurrente, à la CYNIC, mais c’est bien le growl qui prédomine ; et la basse est toujours bien présente, que l’on se plaît à retrouver. Le penchant pour les riffs Thrashy n’a pas disparu de la personnalité de REPLACIRE. Le côté schizophrène de la musique se rappelle à notre bon souvenir lorsque de brefs breaks de piano s’immiscent dans la musique, venant notamment casser le riff principal.

Ce premier titre prouve que REPLACIRE n’a pas changé d'identité durant les cinq années qui séparent son premier album de son deuxième. Mais globalement, REPLACIRE a décidé de condenser son propos. Tout tient en 3 minutes, en moyenne, et non plus en 4 à 6, comme sur le premier album. Certes, cela laisse moins le temps de respirer et de divaguer, ni à la musique d’autant progresser que sur l’opus précédent. Mais cela ne signifie pas que REPLACIRE passe son temps le pied au plancher. "Act, Re-enact", par exemple, est un morceau qui hésite entre mid-tempo et rythme plus soutenu. En fait il n'hésite pas, il distille, car quand il faut y aller à fond, les Bostoniens poussent fort sur l'accélérateur, mais ils savent aussi s’appesantir quand ils le veulent.

Cette volonté est plus que palpable sur "Traveling Through Abyss", morceau de Death relativement classique, chose rare pour REPLACIRE, qui se "doomise" soudainement en son milieu avant de nous envoyer une deuxième salve Death dans les oreilles. Elle l’est encore plus sur "Any Promise", qui s’achève sur une note bien Doom, lancinante et lourde, après avoir pétaradé en tous sens pendant deux bonnes minutes. Les ambiances sont variées et bien présentes sur le Techno-Death que propose ici REPLACIRE, et c'est tant mieux car, à mon humble avis, la technique sans l'âme ou l’atmosphère ne peut que virer à l’esbroufe. Or, les Bostoniens détiennent les deux : âme et atmosphère.

"Cold Repeater", plein d'ambiances menaçantes, en est un bon exemple : un morceau qui relègue un peu le côté hyper technique du style du groupe pour installer un riff, puis deux, et se refaire plus Prog. Voilà un titre qui a de quoi rappeler les premiers efforts d’un DARK MILLENNIUM, par exemple. Même si REPLACIRE est déjà plus violent que ne le furent jamais les Allemands. L’atmosphère de mystère, c’est aussi l’affaire de "Reprise", véritable interlude au piano qui tient de l’OPETH du début de ce siècle et n’est autre, comme l’augure son titre, qu’une variation du riff principal de "Horsestance" ! Néanmoins, c’est quand même lorsqu’il se fait plus Death et le plus technique que REPLACIRE se montre le plus impressionnant…

À ce titre, "Moonbred Chains", un morceau bien syncopé qu’on ne sait sur quel pied danser, doté d’un superbe solo de guitare, plaintif à souhait, pour conforter l’auditeur dans l’asile de fous qu’est cet album, ainsi que "Do Not Deviate", où la syncope et la voix clean sont encore de mise, font partie des moments forts du disque. Mais les points d’orgue de ce deuxième album des Américains sont avant tout "Built Upon The Grave Of He Who Bends" et "Spider Song". Le premier est absolument impressionnant de maîtrise dans son entremêlement de violence et de technique. Voix claire et solo de guitare aérien viennent calmer un peu ce déluge où se révèle aussi le Groove naturel du groupe mais, plus loin, la "chanson de l’araignée" vient en rajouter une couche dans la frénésie Techno-Death dont fait preuve REPLACIRE.

Le morceau, d’ailleurs, porte bien son nom puisqu’il évolue et progresse à la façon de l’arachnide, prompt à cavaler sur ses huit pattes véloces et tout aussi brusque pour s’immobiliser. L’effet de la musique de REPLACIRE sur l’auditeur est à peu près le même qu’une poursuite de rampant entre les tables et chaises d’un salon : on ne parvient jamais à prévoir dans quel sens notre cible va se diriger, et quand son rythme va s’accélérer ou ralentir, quand la bête va s’immobiliser ou redémarrer soudainement… Lorsqu’on pense la saisir et la coincer enfin, elle trouve le moyen de s’évader une fois de plus et de nous rendre fou. Jusqu’à ce que l’on finisse par se faire une raison et à laisser la créature en paix. REPLACIRE, mieux vaut l’observer, le contempler plutôt que de chercher à tout prix à le saisir. C’est ainsi qu’on s'en accommode le mieux... Et qu'on apprécie sa beauté.

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   T-RAY

 
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- Evan Anderson Berry (vocaux)
- Eric Alper (guitare, vocaux)
- Stephen Pierce (guitare)
- Zak Baskin (basse)
- Blaize Collard (batterie)


1. Horsestance
2. Act, Re-enact
3. Built Upon The Grave Of He Who Bends
4. Any Promise
5. Cold Repeater
6. Reprise
7. Moonbred Chains
8. Do Not Deviate
9. Spider Song
10. Traveling Through Abyss
11. Enough For One



             



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