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DRAGONFORCE - Reaching Into Infinity (2017)
Par T-RAY le 22 Juillet 2017          Consultée 5441 fois

Il n’est pas évident à appréhender ce septième album studio de DRAGONFORCE. Les premières écoutes ne procurent pas l’effet “wahou” si cher aux grands prêtres de la relation client de nos jours. Peut-être parce que la Multinationale du Power s’en contrefout, de la relation client. Ce qui n’était pas forcément le cas auparavant. Les fans de DRAGONFORCE sont exigeants, l'ont toujours été, et n’ont jamais cessé de réclamer au groupe son quota de speederies exécutées vitesse lumière. Un quota que la formation internationale n’a jamais fait trop d’efforts pour remplir, tant les tripotages de touches frénétiques tenaient du naturel pour Sam Totman, Herman Li, et Vadim Pruzhanov. De quoi donner du grain à moudre aux détracteurs du sextette, pour qui celui-ci ne pouvait faire rien d’autre, ne savait faire rien d’autre.

Car, longtemps, le groupe n’a effectivement rien fait d’autre, au moins jusqu'à "Ultra Beatdown", contentant toujours plus les fans de la première heure (dont je suis), mais ne convainquant jamais les sceptiques. Certes, quelques morceaux mid-tempo et de rares power-ballades étaient venus offrir une certaine variété aux trois premiers albums. Mais il a fallu attendre le quatrième opus studio de DRAGONFORCE pour entendre une ébauche d'évolution dans le Power extrême du groupe. Des morceaux épiques comme "Last Journey Home", par exemple. Plus tard, "The Game" avait vu la bande des six se frotter légèrement au Melodeath, le temps de quelques mesures. Mais plus les albums passaient, moins le groupe semblait maturer vers une forme de Power plus diverse. Et la première impression laissée par "Reaching Into Infinity" est dans cette droite lignée. Où. Est. L'évolution ? Mais ici, bien sûr ! Cachée, ou plutôt repoussée un peu loin sur l’album. Déstabilisant.

Parce qu'encore une fois, c'est par du pur DRAGONFORCE que DRAGONFORCE ouvre ce "Reaching Into Infinity". "Ashes Of The Dawn" a tous les ingrédients de la recette qui a valu au groupe son succès. Tempo hyper soutenu, soli de guitare supersoniques, refrain fédérateur… Avec un poil plus de sympho et d’influences néoclassiques que d'habitude, ce qui se vérifie tout au long de l'album et se révèle rafraîchissant. La Multinationale du Power a su, depuis plusieurs albums, parer sensiblement ses morceaux, les amputer du gras qui les poussait régulièrement au-delà des 6 ou 7 minutes par le passé, et c’est tant mieux. DRAGONFORCE parvient aujourd'hui à maîtriser le format des 4 à 6 minutes. Et l’enchaînement de ce premier morceau avec "Judgement Day", "Astral Empire", "Curse Of Darkness", bref, toute la première moitié de ce disque et jusqu'à "Midnight Madness" a tout du fan service réussi. Héroïques, ces morceaux le sont à n’en pas douter, et feront merveille sur scène. Même s’il faut les écouter à plusieurs reprises pour s’en convaincre.

Mais il était dit que, sur ce septième album, DRAGONFORCE ne s’en tiendrait pas au cliché de speedster à propulsion nucléaire qu'il incarne plus que tout autre groupe de Power. Foi de Fred Leclercq ! Notre Frenchie de bassiste, dont l’instrument se fait entendre de belle manière sur "Astral Empire", a en effet composé ou co-composé la quasi totalité des titres de la galette. Et sa patte ne passe pas inaperçue. Tous ces petits chemins aventureux qu’emprunte la Multinationale du Power, c’est lui qui les lui a tracés. Ce que l’on ne remarque que trop peu sur la première moitié de l’album vous explose à la gueule sur la deuxième. Avec un "War!" fort belliqueux, armé pour un assaut de Thrash Metal. De Thrash, oui, oui. DRAGONFORCE ne s’y adonne pas sur tout le morceau, mais passée l’intro, le riffing est totalement Thrash, et Marc Hudson nous sort des vocaux tout-à-fait dans le style. Pas d’envolée lyrique jusqu'au pré-chorus, et le refrain à tôt fait de relancer la machine Thrash. Le titre tire même sur le Mosh en approchant de la fin.

Si Herman Li et Sam Totman ne peuvent s'empêcher d’y aller de soli absolument DRAGONFORCiens - on ne se refait pas - la griffe Leclercq a bien marqué l'album de son empreinte avec ce titre. Et il n’est pas l'unique surprise que nous sert la Multinationale du Power. "The Edge Of The World" en recèle trois fois plus ! Ses onze minutes et des poussières sont largement suffisantes pour cela. C'est bien simple, dès les premières mesures, c’est comme si DRAGONFORCE s'était fait posséder par l’esprit d’IRON MAIDEN. Comme si la formation s'était soudain rappelé de ses origines britanniques, elle qui fut, en effet, fondée à Londres. Cette pièce à tiroirs, unique dans l’histoire de DRAGONFORCE, évolue rapidement vers un Heavy progressif de très bonne facture. Et bifurque à nouveau, à mi-parcours, vers une partie tout à fait Death Metal, sur laquelle Marc Hudson… growle ! Une technique de chant qui n’est visiblement pas inédite pour lui, mais qui l’est totalement pour DRAGONFORCE et qui promet de surprendre les fans, du plus farouche au plus distrait.

Comme si la Multinationale du Power ressentait enfin le besoin de prouver des choses, ou de faire un gros bras d’honneur à ses détracteurs, qui lui crachaient sans cesse à la gueule son incapacité à jouer autre chose que des speederies radioactives, voilà qu’elle dévoile sur un seul morceau qu’elle est capable de plus. Beaucoup plus ! Bien sûr, ces élans vers d’autres horizons ne sont pas exempts de défauts. Ni "War!", ni "The Edge Of The World" ne sont des chefs d'œuvre dans leur genre, le premier manque encore d’impact et le second ne coule pas de source comme le font les meilleures suites Heavy Prog des grands noms du genre. Il apparaît davantage comme un patchwork fragile que comme un tapis finement tissé. Composer ainsi ne coule pas de source pour un groupe agrégeant autant de nationalités différentes, mais surtout d’égos différents et plus qu’affirmés.

Bien malin sera donc celui qui devinera si DRAGONFORCE poursuivra sur ces sentiers tout sauf battus (pour lui) ou s’il se recroquevillera sur le Power Metal atomique dont il a le secret, et qu’il continue d'interpréter à fond les ballons sur l’essentiel de ce septième L.P. Mais au moins pouvons-nous être certains que DRAGONFORCE a les armes pour affronter l’avenir sans craindre de se répéter ad vitam aeternam avec le risque de s’autocaricaturer. Encourageant.

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   T-RAY

 
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   (2 chroniques)



- Marc Hudson (chant)
- Sam Totman (guitare, chœurs)
- Herman Li (guitare, chœurs)
- Vadim Pruzhanov (claviers, chœurs)
- Frédéric Leclercq (basse, vocaux additionnels)
- Gee Anzalone (batterie)


1. Reaching Into Infinity
2. Ashes Of The Dawn
3. Judgement Day
4. Astral Empire
5. Curse Of Darkness
6. Silence
7. Midnight Madness
8. War!
9. Land Of Shattered Dreams
10. The Edge Of The World
11. Our Final Stand



             



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