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DRAGONFORCE - In The Line Of Fire - Larger Than Live (2015)
Par T-RAY le 3 Mai 2017          Consultée 3002 fois

Il y a plusieurs types d’albums live. Il y a les Lives best-of, qui contiennent l’essentiel des hits ou des morceaux préférés des fans du groupe. Il y a les Lives "album repris en entier", pour célébrer l’anniversaire d’un disque marquant pour l’histoire d’un genre musical ou d’un groupe. Il y a les jam sessions, où l’improvisation est de mise, qui sont très certainement minoritaires dans l’industrie musicale d’aujourd’hui. Et il y a ce que j’appelle les Lives "de tournée". Ceux captés à l’occasion de la tournée promotionnelle d’un nouvel L.P. "In The Line Of Fire", deuxième album de DRAGONFORCE enregistré en concert, est de ceux-là.

Après un premier live sorti en 2010, "Twilight Dementia", qui tenait plutôt du live best-of, la Multinationale du Power a profité du "Maximum Overload Tour" de 2014/2015 pour en graver un second. Et en effet, "In The Line Of Fire", sous-titré "Larger Than Live", contient pas moins de cinq titres issus de "Maximum Overload" sur les dix que contient le sixième album studio de DRAGONFORCE. Et même si "Defenders" apparaît comme un bonus dans le tracklisting de ce Live, le fait qu’il soit présent sur toutes les versions commercialisées de "In The Line Of Fire" excepté le simple DVD en fait un titre à part entière du show gravé ici.

Un show enregistré au Japon lors du Loud Park Festival, qui s’est tenu à la Saitama Super Arena le 18 octobre 2014. Un show qui, surtout, offre deux opportunités à DRAGONFORCE. La première : jouer devant un public totalement acquis à sa cause, puisque le Power Metal et surtout celui du groupe d’Herman Li et de Sam Totman, est l’objet d’un véritable culte sur l’archipel nippon. La seconde : donner l’occasion à Marc Hudson, frontman du combo depuis 2011, de parfaire son japonais !

Le garçon fait, en effet, plus que bredouiller trois mots dans la langue de Masaoka. À plusieurs reprises tout au long du concert, il s’adresse à la foule dans de longues phrases et avec un accent plutôt bon. De quoi renforcer la communion avec un public certes enregistré d’un peu loin, ou pas mixé suffisamment en avant, mais qui réagit fort bien aux harangues du chanteur. DRAGONFORCE ou l’art de se mettre dans la poche une audience acquise d’avance. Autant dire qu’au moment de l’annonce des titres à venir, l’assistance est au taquet. Et le rend plutôt bien au groupe.

Pour nous, auditeurs bien au chaud dans notre salon, notre chambre, notre bureau ou entre deux écouteurs, ce second album live de DRAGONFORCE est d’abord l’occasion d’entendre un meilleur son que celui de "Twilight Dementia". Et si ledit son n’est toujours pas parfait, au moins est-il beaucoup plus propre et permet-il d’entendre tous les instruments correctement mixés, même s’il a peut-être subi un peu plus de retouches que son très brut prédécesseur. La pêche des morceaux du groupe peut ainsi être mieux retranscrite. Il est aussi l’occasion d’entendre enfin, live, la voix de notre cher Marc Hudson ! Lui dont le timbre est bien plus proche des standards du Spimélo que ne l’était celui de son prédécesseur ZP Theart et qui est capable d’atteindre des aigus plus aisément que ce dernier.

Il va sans dire, donc, que Hudson assure davantage sur les morceaux issus des deux albums studio enregistrés avec lui. Les cinq de "Maximum Overload". Et les deux de "The Power Within", en l’occurrence "Seasons" et "Cry Thunder". Sur ces sept titres, Hudson est comme chez lui et malgré quelques erreurs de-ci, de-là, il s’en tire avec les honneurs. Le passage au live fait d’ailleurs beaucoup de bien à certains des morceaux de l’ère Hudson, qui pouvaient paraître un brin plats sur leur support d’origine. C’est le cas de "Seasons" mais aussi de "Symphony Of The Night" dont la relative douceur originelle s’accommode très bien de l’interprétation sur scène, au milieu de mastodontes Power Mélo tels que "Cry Thunder" ou "Tomorrow’s Kings".

Si l’on peut s’étonner qu’un "Defenders" ait été préféré à un "The Game" ou un "Extraction Zone" pour compléter la quinte flush issue de "Maximum Overload", son interprétation ici ne déçoit pas. Même en position de bonus track. Notons que les autres titres issus de cet album que je n’ai pas encore cités, "Three Hammers" et la reprise de Johnny CASH "Ring Of Fire", sont faites pour le live. Elles fonctionnent parfaitement et achèvent de convaincre que Hudson est aussi un bon chanteur sur scène, ce dont on ne doutait pas vraiment. Néanmoins, il souffre un peu plus sur les titres issus du répertoire précédent son arrivée. Naturellement porté sur les aigus de par sa tessiture, aigus sur lesquels il n’est toutefois pas exempt de pains, ses graves s’avèrent moins francs que ceux de ZP Theart. Et pourtant celui-ci était emprunté sur l’album live précédent.

Une qualité qu’avait néanmoins ZP était celle de passer soudainement du grave à l’aigu, même si la rupture était parfois proche. Ce qui n’est pas tout à fait la méthode de Marc Hudson, y compris en studio, qui préfère monter en gammes de façon plus douce et plus progressive. Ainsi, les bombastic "Fury Of The Storm" et "Through The Fire And The Flames" lui imposent-ils une gymnastique plus ardue que les titres issus du DRAGONFORCE post-2011. On sent la difficulté, on ressent l’épreuve, mais on peut féliciter le frontman de relever le défi aussi bien. "Valley Of The Damned", tube d’entre les tubes mais plus classique dans le genre Spimélo, semble d’emblée mieux lui convenir.

Malgré certaines faiblesses, la performance globale du blondinet est donc à saluer. D’autant qu’il nous fait le plaisir d’interpréter un inattendu – et excellent – "Black Winter Night", jamais célébré à sa juste valeur par la Multinationale du Power. Certes, cet album est court, avec ses onze titres, mais il s’écoute avec plaisir et n’apporte ni mauvais points à DRAGONFORCE, ni très bonnes notes non plus. L’œuvre, en somme, d’un élève appliqué qui fait bien son devoir et qui fait plaisir à sa famille… de fans.

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   T-RAY

 
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- Sam Totman (guitare, chœurs)
- Herman Li (guitare, chœurs)
- Vadim Pruzhanov (claviers, chœurs)
- Frédéric Leclercq (basse, vocaux additionnels)
- Marc Hudson (chant)
- Gee Anzalone (batterie)


1. Fury Of The Storm
2. Three Hammers
3. Black Winter Night
4. Tomorrow's Kings
5. Seasons
6. Symphony Of The Night
7. Cry Thunder
8. Ring Of Fire
9. Through The Fire And The Flames
10. Valley Of The Damned
11. Defenders (bonus Track)



             



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