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PROTO-DEATH  |  STUDIO

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MASTER - Unreleased 1985 Album (2003)
Par DARK MORUE le 9 Octobre 2014          Consultée 2214 fois

Vous allez vous demander pourquoi je commence les chroniques de la discographie de ce groupe mythique en plein milieu. Parce que bon, MASTER a quand même sorti deux premiers albums considérés comme cultes de chez cultes. Et pis l'ordre chronologique c'est la vie, faut suivre la logique et tout sinon on est un False et on ne mérite pas d'écouter de la musique.
Bah ouais mais bon, si cet album est sorti en 2003, à l'origine il a été enregistré en 1985, et est supposé pour certains cercles fermés être le premier album de Death Metal jamais enregistré, en parallèle à l'incursion et à la définition de certaines bases par "Seven Churches" sorti à peine quelques jours avant la fin de l'enregistrement de l'œuvre présentée aujourd'hui.
Une chose est sûre du coup, c'est que si ce truc était bien paru en 1985, la carrière de MASTER aurait été toute autre, faisant moins office de second couteau. Parce que "premier groupe de Death Metal de l'histoire" bah désolé mais comme titre honorifique, ça claque. La bande à Jeff Beccera en dispose encore de l'aura et restent sur le devant alors que désolé mais depuis 30ans ils n'ont rien fait du tout. Plutôt calé.

Si Paul Speckmann prétend lui-même avoir créé le Death Metal et que tous les DEATH, MORBID ANGEL et autres lui auraient tout pompé, on a du mal à lui donner raison mais il n'est pas si simple de lui donner tort non plus. Certes de telles déclarations sont incroyablement prétentieuses, mais en écoutant cette œuvre, parallèlement à la démo sortie la même année, on a de quoi être surpris.
Certains donnent la paternité du Death à POSSESSED et malgré le penchant Thrash encore très très présent, faut bien reconnaître qu'on y est complètement. Mais un peu de la même manière que VENOM ne pratique absolument pas de Black Metal et que les standards ont été ancrés par BATHORY, c'est DEATH avec son "Scream Bloody Gore" qui nous flanque le premier opus 100% pur Death du monde, "Seven Churches" ayant surtout défini avec "The Exorcist" le trémolo culte, l'esprit du Metal de la mort. Mais... Mais ce putain d'album de 1985 des Maîtres aurait peut-être changé la donne s'il avait été en son époque moins confidentiel. Genre, s'il avait été publié, que le deal avec Combat Records ne s'était pas effondré, et qu'il ne s'était pas seulement vu diffusé via du trading de pistes filtrées dans les milieux adéquats. Cela a servi à MASTER à devenir un gros nom dans l'underground, mais pas assez pour qu'on lui accorde la paternité qu'il aurait peut-être méritée.

Mais sinon, ce putain d'album, il ressemble à quoi ? C'est du Death pur jus en 1985 ou pas ?
Eh bien... Ouais un peu. Mais pas encore assez. MASTER tire clairement ses racines d'un Thrash violent, en beaucoup plus alourdi. La voix de Paul Speckmann est un peu à l'égal de ce qu'on connaît de lui aujourd'hui, c'est à dire éructée un peu n'importe comment, pas vraiment gutturale, pas vraiment arrachée, juste aboyée et il faut avouer ça ressemble un peu à rien. Et sinon c'est du basique de chez basique, qui se veut le plus lourd possible, plutôt proche du... Premier BATHORY en fait. Avec un son garage insistant le plus possible sur la lourdeur, avec des rythmiques intenses au niveau de la batterie, et un nombre très réduit de riffs par morceaux pour que ce soit possible à reproduire sur scène ivre mort, soli à la SLAYER en version light inclus.
En bref, c'est une véritable cacophonie de Thrash bien trop brutal pour vraiment en être, ultra massif et violent, qui fait qu'on comprend tout de suite l'affiliation avec le Death Metal des débuts, tout le proto-Death, enfin voilà.

Ces 7 titres défilent donc tranquillement, sans trop d'accrocs mais sans moments de génie non plus, manquant un peu de riffs qui marquent vraiment et laissant surtout une impression de beauferie ultime, suintant la crasse et la bière. Si on s'intéresse à l'édition de 2003 (genre la seule qu'on est supposé pouvoir se procurer, la réédition de 2013 sous des noms à la con étant exactement la même), après les quelques 17min de l'album original, on a également toute la démo de 1991 dans un style similaire mais avec cette fois un son totalement pro changeant tout, et offrant trois titres ayant totalement leur place sur les deux premiers albums (avec un "Judgement Of Will" qui défonce bien le poum-tchak comme il faut) et pour terminer un morceau exclusif récupéré de la compilation raisonnablement culte "Death Is Just The Beginning" de Nuclear Blast, au style nettement plus complexe et arrangé tranchant complètement avec tout ce qui précède.
Enfin voilà, les fossoyeurs en ont pour leur argent. Même si ça peine à dépasser la demi-heure en tout.

Et du coup, bah ce premier opus de MASTER sorti 18 ans en retard (ah oui quand même!) reste une sacrée perle pour tous les passionnés, qui veulent tout savoir de l'histoire du Death et de ses premiers témoignages. Trop extrême pour être catalogué Thrash, pouvant tenir la dragée haute à pas mal d'autres se réclamant proto-Death, on ne va pas non plus aller jusqu'à dire que Schuldiner et David Vincent ont tout pompé là-dessus vu qu'on reste quand même pas mal de neurones en dessous.
Certes ça a vieilli, et ça sonne vraiment comme la base de la base de nos jours (je parle de l'album originel hein, les pistes 8 à 11 étant nettement plus pro et fouillées), si bien qu'on a du mal à y revenir souvent vu que des groupes comme OBITUARY et CANNIBAL CORPSE sonnent presque intellectuels et progressifs sur leurs premiers opus à coté.
Mais bon, LE CHARME les gens, LE CHARME. Le vintage, l'innocent, l'origine. C'est quand même un bon point. Et puis si y en a qui prétendent que notre genre préféré est né ici hein...

Maître : premier album de Death, peut-être, dans tous les cas ça reste encore vachement redneck comme musique. Mais ça peut être un atout.

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- Paul Speckmann (chant, basse)
- Chris Mittleburn (guitare)
- Bill Schmidt (batterie)


1. Master
2. Unknown Soldier
3. Mangled Dehumanisation
4. Funeral Bitch
5. Terrorizer
6. Pledge Of Alliance
7. Re-entry And Destruction
8. Constant Quarrel (1991 Demo)
9. Judgment Of Will (1991 Demo)
10. Submerged In Sin (1991 Demo)
11. Cut Through The Filth (compil 1993)



             



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