Le groupe aux huit ans d’existence va profiter d’avoir enfin un label pour pouvoir distribuer sa musique. Et alors que la critique et les fans attendent de pied ferme le successeur de "Colour Temple", c’est un EP acoustique que sort VANDEN PLAS. Et plutôt que de nous proposer une simple relecture des titres de son premier opus, c’est à un florilège de bons moments que nous avons droit.

En premier lieu, les titres issus de "Colour Temple" : "My Crying", "How Many Tears" et "Father". Si la seconde nous est connue en France pour sa version française parue un an plus tard en bonus de "The God Thing", que dire des deux autres, en particulièrement le majestueux "Father" ?
Et bien le groupe parvient à réitérer sa performance du premier album en maintenant la dynamique des morceaux, qui ne perdent absolument pas une once de leur énergie, notamment "Father" sur laquelle Andy Kuntz est toujours impérial avec l’implication qu’on lui connaît. Une relecture agréable qui satisfera vos amis non-metalleux qui pourront se familiariser avec la talentueuse formation de Kaiserslautern avec ces trois titres.

Ensuite on a les reprises des premiers singles du groupe, "Raining On My Heart" (sur la réédition), et "Days Of Thunder". Dire que le groupe arrivait à proposer un premier opus très mature pouvait paraître incroyable et un indice sur le leadership qu’allait exercer VANDEN PLAS dans son style. Mais ce qui l’est encore plus, c’est d’observer la qualité de leurs premières compositions, car "Raining On My Heart" est un parfait tube FM et le "Spanish Rain" de SAIGON KICK, moment propice à l’expression que les cinq musiciens saisissent sans peine. Andy Kuntz n’avait clairement pas peur des aigus à l’époque, ce qui nous change du chant plus medium que nous lui connaissons mieux. En revanche, l’instrument est déjà mature, et on n'observe pas de fossé d’interprétation entre le Andy de 1991 et celui de 1997.

Et puis il y a ces surprises inattendues, à commencer par cette reprise de Stéphan EICHER (à l’époque accompagné par ni plus ni moins que Tommy Vetterli de CORONER puis KREATOR).
VANDEN PLAS, plutôt que de se risquer dans la reprise Rock ou Metal, a choisi de prendre le contrepied en se réappropriant deux monuments de la musique du XXème siècle : "Kayleigh", le titre emblématique de MARILLION, et le célébrissime "Georgia On My Mind" de Ray CHARLES, encore de ce monde à l’époque. Ces choix osés, purement récréatifs (on sent que Günter Werno n’est pas un bluesman sur "Georgia…"), montrent que la seule préoccupation du groupe est de prendre du plaisir à faire de la bonne musique du mieux possible. Et une nouvelle fois, Andy n’a pas à rougir de sa diction française de très bon niveau sur les textes du Suisse Stéphan Eicher.

En attendant la deuxième claque discographique de VANDEN PLAS, "AcCult" est un mistral gagnant, et pas seulement pour les aficionados des Allemands. Il constitue aussi une belle carte de visite qui permet de voir le groupe à travers un prisme plus large.