Nous retrouvons Chity Somapala trois ans après le premier opus de son groupe de Prog RED CIRCUIT. Entre temps le Sri-Lankais a sorti le premier opus de CIVILIZATION ONE (2007) et effectué de courts passages chez DOMAIN et DSG. On peut dire que ses cordes vocales sont faites d'airain, car il n'est pas du genre à s'économiser depuis qu'il a quitté FIREWIND et propose sur ce deuxième album de RED CIRCUIT une performance vocale tout à fait à la hauteur.

S'il y a eu des remous dans l'effectif, le noyau dur constitué par Thomas Schmitt, Markus Teske et Chity est toujours soudé et le vénérable Andy Kuntz coproduit une nouvelle fois l'album en plus de prêter sa voix à différents passages. Il faut dire que le Metal Prog très mélodique de RED CIRCUIT se rapproche beaucoup de ce que faisait VANDEN PLAS à la fin des années 90 (époque "Far Off Grace") et qu'ainsi, la prestation du petit Andy est juste parfaite. Parfaitement intégrées, ses interventions apportent de la versatilité à une musique très nuancée où la moindre intonation, qu'elle soit vocale ou instrumentale, a son importance.

Et outre le riffing inspiré exécuté par le nouveau venu Christian Moser, allié à un mixage qui met parfaitement en valeur le jeu de basse empli de groove de Thomas Schmitt, muscle un peu les compositions de RED CIRCUIT, ce qui donne un peu plus de relief à "Homeland", étant donné que les ambiances ne dépendent plus forcément du seul clavier (comme c'était le cas sur "Trance State"). C'est marrant, et je vais encore parler de VANDEN PLAS, mais j'ai la sensation d'écouter la même évolution perçue entre "The God Thing" et "Far Off Grace". Si ces albums, à l'image de ceux de ROYAL HUNT que j'écoute beaucoup en ce moment sont moins médiatisés qu'il y a dix/quinze ans, ils demeurent des chefs d'œuvre intemporels, les moyens techniques permettant déjà à ce moment-là de leur éviter une production datée des deux décennies précédentes, pour peu qu'on en eut les moyens et le bon goût.

Les dix compositions de "Homeland", sont une nouvelle fois raisonnables par leur durée, mais riches par leur contenu. Hors de question de se contenter de deux ou trois idées par titre. Chity Somapala est le guide de toutes ces échappées avec son interprétation incarnée où la musique va suivre les textes d'Andy Kuntz, qui, comme VANDEN PLAS une nouvelle fois (forcément) vont majoritairement traiter d'interrogations métaphysiques, du contrôle et de la perte de contrôle de soi, du monde qui nous entoure, sous un jour forcément un peu sombre, toujours avec cette façon particulière d'employer la première personne et de questionner l'auditeur ("Eyes Of A Child").

En outre, voilà pour la deuxième fois d'affilée un album abouti qui demande un paquet d'écoutes pour livrer tous ses secrets mais qui possède un sens de l'accroche suffisamment perceptible pour vous faire adhérer dès la première. En outre son côté un peu plus Heavy le rendra sans doute plus populaire que son prédécesseur à ceux qui ne sont pas fans de Prog à la base.