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2020 Nostalgia, Pt 1
 

- Style : Course Of Fate
 

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HOPESCURE - Nostalgia, Pt 1 (2020)
Par JEFF KANJI le 24 Août 2020          Consultée 2215 fois

J'ai découvert aux derniers temps de l'hiver, bien avant que notre vie sociale soit drastiquement bousculée par un syndrome écologique dont je tairai le nom, plusieurs formations totalement inconnues qui allaient se tailler une place de choix sur l'échiquier Metal Progressif de l'année. Trois formations françaises. La première, la plus soft et sans doute la plus poétique, fut LAZULI. La seconde à l'approche bien plus moderne, ce fut MOBIUS. Ces deux disques ont connu les aubades et la Sélection du Site en temps voulu. Mais le troisième a mis plus de temps à révéler tous ses trésors : il est le plus vert des trois, à cheval sur Thionville et le Luxembourg où il a trouvé son incroyable chanteur Andy Abrantes (ex ELYSIAN GATES) et il se nomme HopeScure, contraction de deux termes qu'on ne voit pas ensemble de façon innée.

HOPESCURE est le plus "traditionnellement" Metal Prog des trois formations dont je vous parlais, avec une approche éclatée qui n'est pas sans rappeler le meilleur DREAM THEATER, allié à une recherche sonore assez personnelle, mais orientée moderne, tout en laissant pas mal de place aux orgues et au piano ("Pain" pourra rappeler le travail de Rikard Zander chez EVERGREY). Mais HOPESCURE dispose d'un guitariste au talent insolent, capable de jouer les mises en place avec une précision chirurgicale, de riffer velu dans le grave comme les meilleures formations actuelles, tout en se mettant au service des constants développements des compositions de ce "Nostalgia Pt. 1". Il n'en oublie pas de délivrer des soli à la fois très précis et gorgés de feeling, se servant de la mélodie pour raconter une histoire, se passant le relais avec le chant.

Et parlons-en. Andy Abrantes ne possède pas le timbre le plus incroyable et personnel dans son registre medium (de plus en plus majoritaire à mesure que l'album progresse) mais le compense avec une interprétation là encore juste et impliquée, pas très éloignée de ce que peut produire Manuel Munoz (The OLD DEAD TREE, MELTED SPACE). Mais alors quand il aborde le registre aigu c'est encore autre chose ! Avec un timbre assez androgyne (façon Yannis Papadopoulos sans l'excès), il donne une délicatesse rare à son interprétation, là faisant passer d'honnête à incroyablement versatile et nuancée.

Comme certains l'ont peut-être déjà remarqué l'aspect vocal est souvent un facteur déterminant dans mon appréciation générale d'un artiste ou de l'une de ses œuvres. Mais ce qui me séduit vraiment chez HOPESCURE, c'est cette sensation de voyage intérieur, de me faire emmener dans les moindres recoins de la pensée de l'artiste (à part sur "Mislead" clairement deux tons en-dessous), les mots posés pour chapitrer ce voyage étant finalement presque secondaires tant la musique parle pour elle-même. Ces sons tantôt gorgés de réverb ("Pain" est clairement mon titre préféré), tantôt incroyablement Heavy et précis ("Hate" et ses plans ébouriffants à la "The Dance Of Eternity" (sans les farces de Jordan Rudess et cette volonté de coller le plus de plans techniques possible) tantôt portés par des nappes ou des cordes qui peuvent lui donner une couleur tantôt classique ("Love") tantôt quasi orientales ("Liar).

HOPESCURE n'a pas ce côté innovant qui m'a séduit chez ses deux autres concurrents au Graal Progressif français 2020, toutefois, sa musique est écrite avec un goût très sûr, ne sacrifie jamais l'émotion sur l'autel de la technique, et peut en remontrer à bon nombre de formations plus établies. Immense respect pour ce premier album qui vient se ranger au rang des très belles surprises avec le "Mindweaver" de COURSE OF FATE paru quelques mois plus tard.

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   JEFF KANJI

 
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- Andy Abrantes (chant, piano)
- Patrice Diasio (basse)
- Alexandre Klein (batterie, percussions)
- Kevin Roy (guitare, piano, claviers)


1. Liar
2. Hate
3. Love Pt. 1
4. Reflection
5. Transition
6. Pain
7. Mislead
8. Anger
9. Dreaming



             



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