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MELTED SPACE - The Great Lie (2015)
Par JEFF KANJI le 28 Décembre 2015          Consultée 4156 fois

Porté par le succès critique de "From The Past", le claviériste et maître à penser de MELTED SPACE, Pierre Le Pape, a assis sa réputation avec un EP conséquent en 2013 ("Between") qui le voyait passer la vitesse supérieure en termes de guests, pas tant au niveau de la qualité que du prestige (on se souviendra notamment des envolées lyriques d'Anaé sur "From The Past" qui n'avaient pas grand-chose à envier à Lori Lewis). Ce sont rien de moins que Liv Kristine et Ashmedi qui sont venus incarner les personnages des opéras tragiques modernes composés par le maintenant ex-EMBRY0NIC CELLS.

Pierre Le Pape, s'il est parti de l'artisanat le plus complet (avec un résultat déjà bluffant pour sa première œuvre majeure "From The Past"), a su écouter les avis et les critiques pour faire évoluer au mieux son projet. Ce qui faisait le charme de "From The Past", c'était sa structure opératique où la place aux interprètes était aussi importante que l'aspect descriptif des passages instrumentaux. On pouvait tout juste lui reprocher le concept des trois histoires distinctes unies au sein d'un même concept, ce qui le rendait peut-être moins accessible.

"The Great Lie" bénéficie de l'expérience acquise par Pierre Le Pape dans tous les domaines. Et premièrement, l'album est cette fois-ci compact : en onze titres, MELTED SPACE développe une intrigue plus simple et plus manichéenne, ce qui lui fait un peu perdre en subtilité ce qu'il gagne en efficacité. Pour la même raison, l'aspect opéra s'estompe quelque peu (c'était clairement la partie III : "The Bringer Of Light" qui m'avait le plus séduit sur "From The Past" pour cette raison).

Mais fort heureusement, on retrouve cet aspect théâtral sans doute jamais aussi bien exploité dans un concept album (à part peut-être sur le "Theory Of Everything" d'AYREON), notamment à travers l'interprétation déchirante d'un Niklas Kvarforth au sommet du désespoir, celle luciférienne, d'un David Vincent à la légende non-usurpée, ou d'un Manuel Munoz toujours fidèle au poste et sans doute le personnage à l'interprétation la plus bouleversante. On aura plaisir à retrouver Arno Strobl également qui reprend son rôle de Dante, qui épiloguait par une voix humaine "From The Past". Le passage de témoin est particulièrement bien vu, surtout que Pierre Le Pape va même jusqu'à réitérer le leitmotiv musical et lyrique du personnage. Soucieux tout comme son modèle Arjen Lucassen de préserver la cohérence de son concept, et suivant une évolution de carrière à peu près similaire (d'abord un album réalisé avec des connaissances puis progressivement avec des vedettes en même temps que les moyens grossissent), Pierre Le Pape, le pianiste diplômé du conservatoire s'offre les services du Philharmonique de Prague ! Et cet aspect va accentuer la dimension symphonique de MELTED SPACE. Ainsi, si l'aspect dark et gothique est toujours présent, il est moins mis en exergue et on pense plus volontiers aux premiers AFTER FOREVER.

Dans la retenue, les guitares d'Adrien Grousset (HACRIDE) savent varier suffisamment pour servir l'aspect progressif de la musique et les divers contrastes nécessaires à la vie du concept. Avec le mélange de voix claires et extrêmes et le jeu des contrastes, je repense à la force d'impact du "Cybion" de KALISIA, même si la dimension futuriste est ici absente. Les musiciens, au top niveau, servent la musique de façon admirable. Et il est amusant de constater à quel point Pierre Le Pape a écrit du sur-mesure pour ses protagonistes ; l'interprétation vibrante de Mariangela Demurtas cherchant à protéger les enfants de la Reine des Fées (interprétés par un remarquable Guillaume Bideau et Christine Rhoades) rappellera immanquablement les dernières années de THEATRE OF TRAGEDY, mais pas autant que les passages énervés de ce "No Need To Fear" où se succèdent trois voix de dragon des plus reconnaissables : David Vincent, caverneux et mystique comme aux plus belles heures de MORBID ANGEL, Attila Csihar incantatoire comme il a toujours su l'être, et Mikael Stanne qui outre ses passages en voix claire nuancés nous régale ici de son interprétation vindicative, sur fond de Death Mélodique dans la plus pure tradition suédoise. Voilà une véritable tour de force pour le premier grand moment de cet opus, qui sera complété par la réaction de Parcifal quand il comprend son rôle dans la mort de deux personnages essentiels sur "Those Who Lost The Faith" (je n'en dis pas plus pour ne pas vous gâcher le plaisir de la découverte, mais on n'est clairement pas dans un conte de fées), le solo poignant de l'ex-The OLD DEAD TREE, "Glass Castles's Beast" ou encore le catchy "Hopeless Crime" plus typé Metal Sympho.

Si j'ai au départ été très emballé, puis rattrapé par mon scepticisme de blasé qui tend à se constituer au fur et à mesure que mon nombre de chroniques augmente, et qui s'exprimait par un concept un peu léger et des lignes de chant adoptant souvent les mêmes intonations, j'en suis finalement arrivé à la conclusion qu'il n'y a qu'un seul reproche que je ferais ; mon souhait d'avoir peut-être un livret racontant l'histoire de façon plus détaillée car il y a vraiment matière non seulement au niveau musical, mais aussi au niveau scénique. À l'image du projet STAR ONE, la transposition sur scène devrait tenir ses promesses. Après, quelques codes de l'opéra restent présents, surtout à travers les leitmotiv, qui au lieu de donner un aspect répétitif, assure la cohérence d'ensemble (la transposition au piano au début du poignant "God Is Dead" du thème de Baba Yaga est une sacrée réussite).

Moins exigeant que "From The Past", "The Great Lie" est une grande réussite dans son genre et un Opera Metal qu'il serait trop bête de laisser passer, servi notamment par la crème de la scène française et internationale. Mention particulière à Manuel Munoz qui m'a tiré les larmes, Kobi Fahri qui a parfaitement rappelé la solennité ORPHANED LAND-ienne, Mikael Stanne, décidément mon vocaliste extrême préféré, aussi captivant en clair qu'en saturé ("Trust & Betrayal"), un Guillaume Bideau que je n'attendais pas aussi versatile et enfin Arjen Lucassen, qui avait carte blanche pour faire vivre l'instrumental "Those Who Lost The Faith" et qui à travers une interprétation personnelle donne sa bénédiction à son disciple Pierre Le Pape pour continuer à nous enchanter à l'avenir.

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   JEFF KANJI

 
  N/A



- Guillaume Bideau (hagen)
- Christine Rhoades (hope)
- Aylin Giménez Garcia (titania)
- Attila Csihar (thanatos)
- Mikael Stanne (loki)
- David Vincent (azrael)
- Niklas Kvarforth (parcifal)
- Mariangela Demurtas (baba yaga)
- Kobi Fahri (sphinx)
- Manuel Munoz (apollo)
- Arno Strobl (dante)
- Clémentine Delauney (fate #1)
- Virginie Goncalves (fate #2)
- Lucie Blatrier (fate #3)
- -
- Pierre Le Pape (piano, claviers, orchestrations)
- Adrien Grousset (guitare)
- Brice Guillon (basse)
- Michael Saccoman (batterie)
- Arjen Anthony Lucassen (guitare solo, dulcimer solo, synth solo sur 9)
- Sylvain Coudret (guitare solo sur 10)
- Adrian Martinot (guitare solo sur 4, 8)
- Prague Philharmonic Orchestra


1. Listen To The Song Of Despair
2. Called By The Queen
3. No Need To Fear
4. Terrible Fight
5. A God Is Dead
6. Trust And Betrayal
7. Glass Castle's Beast
8. Hopeless Crime
9. The One Who Lost The Faith
10. Titania
11. Lost Souls From The Other Side



             



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