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SINISTER - Cross The Styx (1992)
Par DARK MORUE le 10 Juin 2014          Consultée 3525 fois

Je ne saurais pas trop vous dire pourquoi j'ai si longtemps mis de côté SINISTER. Enfin si je sais un peu. Le genre de gros groupe qui a son assise sur la scène, mais que j'ai trop vite rangé dans la catégorie "Death Intermédiaire". Celui qui est calé entre deux extrêmes, pas franchement radical, qui va pas au bout et présente donc pas trop d'intérêt. Genre le truc ni assez rapide et violent pour tout exploser ni suffisamment lourd/mélodique pour vraiment accrocher. Entre-deux parfaitement incarné par KATAKLYSM pour moi, groupe de grande qualité mais que je trouve désormais trop sage et chiant comme la mort. Et donc dans ma tête SINISTER c'était pareil. Sauf que putain, j'avais tort.
Parce que pour faire court, SINISTER domine quand même violemment les années 90. Avec une courte série d'albums immortels qui commence ici.

"Cross The Styx" est la toute première réalisation des Hollandais et probablement la plus percutante de toutes. S'ils se sont formé en 1988, en parallèle à toute une myriade de groupes du genre ayant balancé des albums bien costauds (ASPHYX, PESTILENCE, GOREFEST, THANATOS, enfin voilà, la Hollande quoi), il aura quand même fallu attendre quelques années pour les premiers sons et 4 ans pour un véritable full-length. En 1992, la concurrence est rude, le Death Metal explose et contrôle tous les esprits, alors il faut mettre le paquet. Boum, distribution par Nuclear Blast, production par la même équipe qui s'est chargé des débuts de ATROCITY (on en retrouvera d’ailleurs le chanteur en guest sur le titre éponyme), bref, autant avoir toutes les cartes en main. Mais un bon label et une bonne production n'ont jamais fait un bon album. Et le nombre de groupes que je pointe du doigt en disant ça est juste indécent. Non, si "Cross The Styx" aligne les cinq étoiles de la mort de NIME, c'est juste parce qu'il défonce. Pas qu'il ait tout redéfini, donné un nouveau standard, influencé des générations entières. Non, juste qu'il arrache et se place tout simplement comme l'un des tous meilleurs albums de Death Européen (hors Scandinavie) de son époque. Y'a ptêt des BOLT THROWER qui peuvent tenir tête, mais je crois que c'est à peu près tout.

Pourtant, ce fut un léger bide au moment de sa parution. Un peu noyé dans l'affluence ininterrompue de sorties, il a fallu attendre les albums suivants pour que SINISTER ait ses lettres de noblesse et devienne soudainement l'un des gros piliers. Mais en attendant... Si vous voulez du Death en mode brutal, impitoyable, et incroyablement fort, vous avez sonné à la bonne porte. Bien que ce soit résolument old school, on sent un riffing particulier, vil, très dense mais catchy. C'est rapide, ça s'arrête jamais et ça fait pas de cadeaux, mais bon sang ce que c'est bon. Que se manger une parfaite pépite comme "Compulsory Resignation" furieuse de chez furieuse qui Thrashe en plein dans ta gueule sur une assise Brutal Death fait du bien. Un véritable monument de bestialité. Le futur frontman culte Aad est une bête derrière ses fûts et sort un jeu brutal, purement violent, pendant que derrière le micro Mike éructe avec une voix d'ogre surpuissante, la quintessence du Death Metal comme on l'aime, mais en encore mieux.

39 minutes, une intro et une outro pleines de charme, et entre les deux rien d'autre que du riff assassin. D'office SINISTER s'est trouvé son identité. Ce son caractéristique, qu'on retrouve partout ailleurs mais en différent, très mat et incendiaire. Et ça pilonne dur dans ta tronche ("Corridors Of The Abyss", la deuxième moitié de l'album étant la plus brutale et physique), et ça t'envoie des lignes de guitare complètement old school, toujours ces riffs tranchants le tout dans une atmosphère noirâtre, hantée et infernale, se montrant parfois épique (sur "Doomed" surtout). On regrette dans un premier temps que les deux premiers vrais titres soient les plus faibles de tous, mais au final on prend tellement vite son pied et on se met si soudainement à bouger en transe et tout fracasser qu'on est pas si déçu d'avoir du patienter 5 min avant de rentrer dans le gros du machin. Le titre éponyme drape notre corps de ténèbres schizophrènes, on se dévisse la nuque sur "Perpetual Damnation", et on se laisse porter par ce Death Old School relativement brutal parfait en son genre. Si on aime les riffs Thrash dans leur version la plus alourdie au Death, les ralentissements obscurs Dark qui laissent bien respirer le tout et les bonnes grosses voix gutturales hargneuses, on est servi. Triplement.

SINISTER en 1992 accouche d'un album qui n'a pas pris la moindre ride. On sort le même en 2014 et tout le monde met encore un genou à terre. Bien qu'ayant débarqué trop tard pour fonder une nouvelle religion, "Cross The Styx" est une baffe dans la gueule comme on aimerait en prendre plus souvent. Parce qu'il incarne tout. Parce que la forte identité du groupe est déjà présente, affirmée, revendiquée, bien qu'encore un peu impalpable. Toujours est-il que cet album me parle ; parce que son riffing aiguisé couplé à ses débordements de violence presque Grindcore par moments (les blasts sauvages et impulsifs veulent tout dire) et son art maîtrisé jusqu'au bout des ongles est juste touchant. C'est là qu'on a pas envie de se poser trop de questions. D'arrêter d'écrire une suite de mots descriptifs dont au final tout le monde se fout.

"Cross The Styx" est sorti en 1992 et est la meilleure réalisation d'un des plus solides groupes de Death Européens.
Et ça tue. C'est tout.

4,5/5 arrondi au supérieur parce que l'écoute de cet album me procure d'assez intenses sentiments de puissance que j'ai envie de lui mettre plein de points.

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- Mike Van Mastrigt (chant)
- Andre Tolhuizen (guitare)
- Ron Van De Polder (guitare, basse)
- Aad Kloosterwaard (batterie)


1. Carnificina Scelesta
2. Perennial Mourning
3. Sacramental Carnage
4. Doomed
5. Spiritual Immolation
6. Cross The Styx
7. Compulsory Resignation
8. Corridors To The Abyss
9. Putrefying Remains
10. Epoch Of Denial
11. Perpetual Damnation
12. Outro



             



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