Encore un album de WITHIN TEMPTATION trashé par Natfoll. On perd pas une mauvaise habitude qui gagne, même quand les Hollandais renforcent leurs guitares, reviennent avec le gros lot symphonique en premier plan et tentent le tout pour le tout avec une chiée d’invités en promo et une bonne grosse prod symphono-bombastic comme « les fans » l’aiment.

Certains me diront « mais pourquoi tu continues à chroniquer WT p’tain ? », à cela je répondrai « pffffffffft tssssssssssss juuuuuunnnnnnngngngngngng », ou quelque chose de l’ordre de « laiss mwa trankkil t pa ma mayr ». Depuis que j’ai pris la relève sur WIZIN TEMPTEYSHEUN, le groupe prend une claque sur le webzine à chacune de ses sorties alors que la presse écrite est à peu près unanimement positive ou relativement molle sur la question. Que voulez-vous ? Sharon reste une favorite un peu partout et la musique du groupe ne fait de mal à personne.

WITHIN TEMPTATION, c’est bombastique (oui) et accrocheur (oui), on s’accorde sur ce point. Dans la droite lignée de "The Unforgiving" avec moins de Billy IDOL dedans, "Hydra" signe son contrat… en étant à peu près bombastique et accrocheur de la même manière sur à peu près tous les titres.

Très catchy, très MTV, très à peu près toujours la même chose et bourré de lyrics supra positives genre « ouais, vas-y, motive-toi dans ta vie », « cours pour ton bonheur, saisis l’instant », « ne crois qu’en toi et fais attention aux obstacles que la vie te tend ». Foi d’arrangements symphoniques primaires et de riffs Rock standards, je ne peux m’empêcher d’envoyer les Hollandais au bûcher une nouvelle fois. "Let Us Burn tranquile dans not'coin" me disent-ils avec ce refrain un peu nul mais des couplets cool bidoune. Ils ne renaissent pas de leur cendre sur "Dangerous", son riff cartoonesque et son refrain bidon où l’invité d’honneur Howard Jones chante avec l’urgence de l’homme démangé par une cruelle envie d’uriner.

Bizarrement, quand Sharon va courir avec XZIBIT, moi je m’amuse. Pas pour la « nouveauté » de déterrer l’ex-pote d’EMINEM momifié dans le milieu Rap et Memifié sur l’Internet reconverti en car-designer du mauvais goût, mais plutôt pour l’idée de le faire rapper largement en-dessous de son niveau avec un feeling LINKIN PARKien désuet. Je me gausse d’ail.

XZIBIT ne parvient pas à pimper cet album ? C’est bête parce que Tarja non plus. La rencontre des deux divas qui semblent se lamenter ensemble sur l’avenir de leur iconicité branlante dans le vaste monde du Metal Symphonique (« All done I guess, We should have known better ») n’est pas aussi plaisante qu’elle aurait pu. On se rabattra à peine sur un "Dog Days" où Sharon apprend à son chien les quatre premiers chiffres de l’alphabet, un tout petit mieux sur un "Covered By Roses" qui envoie les poneys à la charge (relent de "The Silent Force" ?) ou le plutôt mimi "Edge Of The World", qui est peut-être le seul titre qui puisse éventuellement faire penser très vaguement à l'adjectif "gothique".
Et "Whole World Is Watching", le single « Pop Rock » pour radio atteint quand même des profondeurs dans la soupe mainstream. D’un côté, à quoi s’attendions-nous après l’album de reprises Pop des "Q Sessions" ?

Toute cette dérision est bien facile, mais au fond de tout ça, l’émotion a quand même sacrément du mal à passer. Même quand j’y repense, sur "The Heart Of Everything", que j’ai sauvagement saqué à l’époque, il y avait "The Truth Beneath The Rose". Au moins un putain de bon titre.
"Hydra" est en fait aussi constipé que ses deux prédécesseurs, mais aussi nettement plus homogène malgré sa palette d’invités. Alors bon, il met clairement le paquet sur l’aspect « BO pour film d’action avec une fille brune avec un pantalon latex moulant et deux Desert Eagle et même qu’à un moment elle saute au travers des fenêtre en slomocheune ». Est-ce que c’est vraiment ce qu’on veut entendre de lui aujourd'hui ? Là est la question. On aime ou on aime pas, ou alors on aime un tout petit peu et on met 2/5.