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DEATH MÉLODIQUE  |  STUDIO

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The BLACK DAHLIA MURDER - Ritual (2011)
Par MAXXX le 13 Septembre 2011          Consultée 5904 fois

Ça y'est, il est arrivé le 5e opus des Américains de THE BLACK DAHLIA MURDER ! Depuis son précédent opus, "Deflorate", le groupe est devenu littéralement énorme aux États-Unis. Un des indicateurs de la popularité d’un groupe est de voir combien de fans suivent leur page sur les réseaux sociaux. Dans le cas du combo originaire du Michigan, on en recense plus de 600 000, ce qui paraît hallucinant vu la musique pratiquée par le groupe. Eh oui, le groupe est devenu très populaire, et cela se ressent en France. Alors qu’il y a encore quelques mois, leur discographie était quasiment absente des rayons de nos disquaires, on peut désormais retrouver "Ritual" en tête de gondole de certains d’entre eux. Inquiétant, non ?

Car oui, généralement, c’est quand un groupe commence à avoir du succès qu’on commence à lui cracher dessus, à le traiter de vendu, ou à qualifier sa musique de commerciale. Est-ce vraiment le cas, ou sommes nous si fermés d’esprit ? On s’en fout… Car dans le cas présent, aucune inquiétude à avoir ! THE BLACK DAHLIA MURDER reste constant et déterminé dans sa musique, et la qualité est au rendez vous. J’ajouterais même que la musique du groupe, loin de s’adoucir, se fait plus rageuse. Le groupe a jusqu’alors toujours pratiqué un Death assez léger, qui laissait de nombreuses portes d’entrée à l’auditeur, ce qui a donné aux mauvaises langues l’idée de qualifier la musique du groupe de Deathcore (or, on sait à quel point dans l’imaginaire collectif du métalleux, tout ce qui se termine par –core est à proscrire !).

Comme un bon gros coup de poing sur la table, cet album remet les pendules à l’heure. C’est ici un Death violent et burné auquel on a droit (écoutez le refrain de "The Window" si vous avez encore des doutes). Et pourtant, fait étonnant, l’album commence avec une petite intro toute douce composée de cordes. Évidement, la déflagration ne se fait pas attendre car exactement 51 secondes après, Bryan Eschbach et Ryan Knight lancent l’offensive avec un riff massif à souhait.

On remarque d’emblée que la voix de Trevor Strnad a légèrement changé. On constate toujours la présence de l’alternance entre growl puissant et cri plus haut perché, mais son timbre de voix se fait plus caverneux et plus angoissant. Du côté de la batterie, Shannon Lucas me laisse toujours autant sur le cul. Certes, des batteurs ayant son niveau, il y en a sûrement à la pelle, mais il a la capacité d’amener un certain groove à l’ensemble, qui contribue au renforcement de la personnalité du groupe. Son jeu riche et varié m’impressionne car, en plus de donner l’ossature des titres de l’album, il apporte réellement à la musique du groupe, là où d’autres ne font que donner le tempo.

Il a dans cette mission un allié de choix en la personne de Ryan Williams, bassiste d’exception. Et il mérite vraiment qu’on s’attarde sur lui, car les bassistes dans le Metal, à l’exception de quelques-uns, sont généralement les oubliés du mix. Lui est une véritable pieuvre qui préfère jouer au doigt qu’au médiator, ce qui donne une certaine chaleur et rondeur au son du groupe. Quant à Ryan Knight, guitariste soliste et dernière recrue du groupe (il a intégré le line-up pour l’album "Deflorate"), il a de quoi dégoûter les guitaristes en herbe. Là où d’autres se contentent de faire du shred sans âme, lui met ses tripes dans les soli qu’il compose. Un exemple parmi tant d’autres avec "A Shrine To Madness", le premier titre de l’album. Mais quelle claque… Une technique irréprochable, et le tout rempli de feeling. Mais, surtout, quel son. (On en profite au passage pour remercier Eddie Van Halen et Peavey d’avoir créé le 5150… que Ryan Knight booste avec une tubescreamer). Un autre exemple ? "The Grave Robber’s Work", ça en devient presque bluesy !

"Carbonized In Cruciform" étonne, avec son intro toute en arpège de guitare folk et de piano. Le groupe nous avait habitués à rentrer directement dans le vif du sujet, et c’est pourtant déjà la deuxième intro instrumentale du disque. Peu importe, le tout est compensé par le titre suivant, d’une durée d’une minute trente, qui fait voler en éclat toute subtilité. Et comment ne pas succomber aux rythmiques saccadées de "Malenchanments Of The Necrosphere" ? Encore une fois, le chant se faire plus rageur.

On sent que le groupe a quelque part voulu évoluer et tenter de nouvelles choses. Malheureusement, cela reste (trop) léger. THE BLACK DAHLIA MURDER a une personnalité propre, et une identité forte, il est donc difficile pour eux de se départir de leur style de base. La conséquence immédiate est que le groupe stagne, en quelque sorte. Même s’ils nous livrent une nouvelle fois (pour la 5e fois d’affilée ?) un excellent album, on pourra leur reprocher l’absence quasi-totale de prise de risques. Bon, vous allez me dire, il y a pire tout de même, vu que la qualité est au rendez-vous. C’est vrai, mais le groupe selon moi doit prendre garde à ne pas tourner en rond.

"Ritual" est un excellent album. Il est solide et cohérent et permet au groupe d’affirmer sa domination sur l’ensemble de cette nouvelle vague de Death Metal nous venant des États-Unis. Malgré tout, on pourra lui reprocher son manque d’originalité, car malgré toutes les qualités que présente ce disque, le groupe, d’un point de vue de la composition et de l’écriture, est en pilotage automatique.

Note réelle : 3,5/5 (justement à cause de ce fichu pilotage automatique !)

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   (2 chroniques)



- Brian Eschbach (guitare)
- Ryan Knight (guitare)
- Shannon Lucas (batterie)
- Trevor Strnad (chant)
- Bart Williams (basse)


1. A Shrine To Madness
2. Moonlight Equilibrium
3. On Stirring Seas Of Salted Blood
4. Conspiring With The Damned
5. The Window
6. Carbonized In Cruciform
7. Den Of The Picquerist
8. Malenchanments Of The Necrosphere
9. The Grave Robber's Work
10. The Raven
11. Great Burning Nulifier
12. Blood In The Ink



             



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