Bof bof bof... Décidément ARCH ENEMY suit une mauvaise pente. Que les choses soient claires, je suis un grand prometteur des trois premiers disques du groupe. Et si on me demande de choisir entre la pouf Gossow et le tonitruant Liiva, c'est ce dernier qui l'emporte. Dès lors je ne pouvais qu'appréhender ce "Root Of All Evil" avec pas mal d'aprioris. Je n'ai donc pas été surpris outre mesure par le peu d'intérêt de la galette. Ça aurait pu être intéressant si ces nouveaux enregistrements se contentaient de reprendre à la note les compositions de "Black Earth", "Burning Bridges" et "Stigmata" avec la production monumentale des derniers LP. Mais les frangins Amott ont préféré aller plus loin.

Ce qui était vraiment chouette avec la période Liiva c'est que ça sentait pas le réchauffé. Ça y allait franco, avec un gros son bien crade, une rythmique de folie et des mélodies incisives fusant dans tous les sens. On ne retrouve plus rien de tout cela sur les 13 reprises de "Root Of All Evil" : tout est aseptisé, le son est léché, il n'y a définitivement plus rien qui dépasse. Et il faut dire les choses comme elles sont, c'est carrément nul à chier. Les titres originels ont perdu toute leur singularité, au profit d'une standardisation qui pue à plein nez l'influence fadasse du tellement morne "Rise Of The Tyrant".

Quid de la performance d'Angela Gossow ? Eh bien la très vulgaire allemande est égale à elle-même : tout en provocation, sans nuance, sans finesse. L'exact inverse de Johan Liiva qui savait bien mieux qu'elle retranscrire ses émotions. Bref cette compilation de ré-enregistrements n'a en fin de compte aucun intérêt concret. Tout juste reste-il les cultissimes mélodies Amottiennes, et encore...