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MANOWAR - Kings Of Metal (1988)
Par FREDIAN le 14 Mai 2023          Consultée 1419 fois

Jetons d'entrée le pavé dans la mare: "Kings Of Metal" est une supercherie. Derrière ses apparats de grandeur (ce Faceless Warrior intronisé, ce titre crâneur, cette production puissante, cet opener rutilant, etc...), il y a beaucoup de vide une fois l'enveloppe grattée. Peu de riffs marquants (triste testament pour Ross, (1)), de l'auto-parodie parolière paroxysmale, de la paresse musicale, des prises de risque non assumées, de la grandiloquence pompeuse, des narrations horripilantes (n'est pas Orson Welles qui veut) et une beauferie affichée et affligeante. Pire, il y a ici la recette made-in MANOWAR pour l'avenir.

MANOWAR c'est quoi ? Ou plutôt c'était quoi ? Un parti-pris primaire transformé en force inébranlable : au-delà du kitsch et d'une heroic-fantasy, matinée de mythologie nordique, adolescente, il se dégageait un formidable souffle épique de leurs compositions pourtant dénuées de trop d'artifices. Power trio avec chant saupoudré de claviers discrets et de chœurs bien dosés pour envelopper les ambiances. Ainsi l'exaltation de "Battle Hymn", les contrastes de la masterclass vocale "Secret Of Steel", la chevauchée fantastique "Blood Of My Ennemies", la furie habitée de "The Oath" ou la beauté céleste de "Mountains", etc.

Ce lyrisme épique, MANOWAR l'a complètement perdu. Ici, tout est forcé, surjoué, surproduit. Le title-track est d'un fade : riffs plats, accords lâchés et Eric qui déclame... Un hymne aux fans ? Ben "Army Of The Immortals" ! Les efforts d'Eric ("whoaaah aaaaaah kiiing...dom comiiiiiing") et les chœurs solennels ne masquent pas la banalité de "Kingdom Come". Passée l'esbroufe introductive, "Blood Of The Kings" fait tourner en boucle son riff éculé et nous récite l'atlas géographique tout en convoquant le répertoire pour la énième fois et que dire de ce final interminable et racoleur (c'est ça le Metal WAGNERien selon Joey ?). "Crown And The Ring", ses "orchestrations" et ses chœurs omniprésents, est trop longue et répétitive et en devient pompeuse. "Hail And Kill" est efficace mais convenue. Faire simple ? OK. Jurisprudence "Defender" qui souffle l'homérisme avec trois fois rien. Faire épique ? Mais rien que le "Riiiiiiiiise" de "Secret Of Steel" ravage à lui-seul tout "KOM" !

MANOWAR abandonne aussi définitivement son côté Heavy'N'Roll "fun" (e.g. "Metal Daze", "Blow Your Speakers") et se prend au sérieux (la prise de pouvoir de Joey DeMaio ?) en gonflant son ego et se voulant chef de file d'un Metal bas du front assumé et monolithique (la formule est posée : tous les morceaux guerriers à venir sortent du moule "KOM") qui pousse la caricature dans ses ultimes retranchements de mauvais goût ("Pleasure Slave" et cette métaphore ignoble de "Hail And Kill" "May your sword stay wet like a young girl in her prime").

"Kings Of Metal" c'est également une prétention de façade. Ils ne sont pas les premiers à s'afficher fièrement. "In Rock", "Defenders Of The Faith", choisir METALLICA comme patronyme, etc. Mais derrière, il faut assumer. DEEP PUPLE "inventait" le Hard Rock, JUDAS redéfinissait l'encyclopédie du riff Heavy Metal et les Four Horsemen créaient le Thrash. Là, MANOWAR brasse du vent et en plus n'a que de la gueule comme il le prouvera au Hellfest 2019 et au Barcelona Rock Fest 2022. "Other bands play Manowar kills"? Bah non les gars, other bands do play ! C'est tout. Et Manowar shits herself (pas de misogynie MANOWARienne de ma part, "navire" est féminin en anglais) et "finds pourries excuses about pseudo technical issues de mes c*uilles".

Les c*uilles, parlons-en! MANOWAR et son "maître-étalon" (haha) en sont dépourvus ici. Quelle était l'idée derrière ce pseudo-concept sur la royauté (2) ? Ses soli de basse masturbatoires (RIMSKY-KORSAKOV n'y échappe pas, on est loin de la classe de Jennifer Batten ou Nuno Bettencourt), son amour pour WAGNER et sa confiance exacerbée en ses talents d'écriture ne m'ont jamais trompé, Joey avait d'autres ambitions qu'un simple Heavy Metal épique. Mais alors pourquoi ne pas avoir assumé et fait de "KOM" son "Gods Of War" ? En 1988, cela aurait été couillu. Non, la bande à Joey a attendu que les autres s'y risquent (ANGRA, WALTARI, THERION... et bien sûr RHAPSODY) pour tenter le coup, et se vautrer lamentablement. Prétendre n'est pas avoir ni pouvoir et encore moins savoir.

Que reste-t-il ? Les rares bonnes idées du disque (la furia quasi "Thrash" de "Wheels Of Fire", l'émotion de "Heart Of Steel", l'intro "tambourinante" de "Blood Of The Kings", le riff du refrain de "Hail And Kill" et allez une partie de la grandiloquence de "Crown And The Ring") auraient pu être synthétisées en un seul vrai titre épique. Soit une conclusion en apothéose à "Fighting The World" (*3), plutôt que faire "larsener" à outrance le final de "Black Wind, Fire And Steel". Soit, pour respecter la timeline, un EP assorti de raretés et peaufiner l'album suivant et surtout son ambitieuse, mais à moitié ratée, suite "Achilles...".

MANOWAR poursuit donc sa déclinaison de concepts à la gloire du Metal mais là où "FTW" serait le "Wayne's World" du Metal, "KOM" est un "Spinal Tap" qui se prend au sérieux. Je suis sévère. Mais vous l'êtes (presque) tous avec leurs albums récents. Or, à mon sens, le péché originel il est là. Dont acte.

Meilleur titre : "Wheels Of Fire"
La power-ballad of steel : "Heart Of Steel"
La caricature : "Kings Of Metal"
L'esbroufe : "Blood Of The Kings"
La honte : "Pleasure Slave"

-

(1) Comble de la médiocrité, le riff le plus marquant est celui de "Pleasure Slave", lourd et malsain et finalement bien approprié...

(2) On présente d'abord le lifestyle des "Kings Of Metal", puis leurs valeurs, leur Royaume et comment ils l'ont conquis, leurs plaisirs (leur débauche ?) et enfin leurs combats de légende. Les orchestrations, les chœurs, les narrations, la grandiloquence, etc. les ingrédients étaient présents.

(3) "Fighting The World" était déjà un pseudo-concept album. "Nous combattons ce monde avec notre Rock'N'Roll joué à fond qui fera péter vos enceintes, nous continu(er)ons le combat en tant qu'hommes, en tant qu'Américains, nous défend(r)ons et transmett(r)ons nos valeurs jusqu'au bout quitte à mener une guerre sainte pour le Metal et nous triompherons par la force de notre persuasion (alias "le vent noir, le feu et l'acier")"
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   (8 chroniques)



- Joey Demaio (basse)
- Eric Adams (chant)
- Ross The Boss (guitare, claviers)
- Scott Columbus (batterie)


1. Wheels Of Fire
2. Kings Of Metal
3. Heart Of Steel
4. Sting Of The Bumblebee
5. The Crown And The Ring (lament Of The Kings)
6. Kingdom Come
7. Pleasure Slave
8. Hail And Kill
9. The Warrior's Prayer
10. Blood Of The Kings



             



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