L'excellent "Jaillbreak" n'est pas encore refroidi que THIN LIZZY est déjà de retour... Sept mois après sa sortie, c'est dire si les Irlandais appliquent au pied de la lettre l’adage qui indique qu'il faut battre le fer tant qu'il est chaud ! Mais de là à les revoir aussi vite, quelle surprise !
TL ayant véritablement percé avec l'opus précédent, celui-ci lui ressemble assurément (et permet de penser que l'enregistrement d'une même session n'aurait pas été déconnant).
Il contient des titres dans la droite lignée de son aîné et ne doit pas être considéré pour autant comme le jumeau maléfique, encore moins le fils de la honte.
"Johnny", ouvre les hostilités avec une patte typiquement THIN LIZZY : Hard Rock pêchu et volontaire avant un "Rocky"... qui rocke ! Un morceau à mettre en parallèle avec le référentiel "Don't Believe A Word" que les fans vénèrent à juste titre. La place de la basse est considérable et la batterie vient parfaitement compléter la section rythmique avec cette musicalité classique. Mais pas seulement ici : "Johnny The Fox Meets Jimmy The Weed" poursuit dans cette voie (à noter un solo bourré d'effets, qui fait justement son effet !). J'y reviendrai un peu plus tard en vous parlant de mon coup de cœur de l'album...

"Borderline" calmera tout ceci comme de coutume avec cette douceur et cette voix suave que Phil dompte à merveille désormais. "Old Flame" puis "Sweet Marie" sont de cette veine : ces morceaux mélodieux, parfois mièvres, mais toujours efficaces. Ma préférence va pour cette dernière qui pourrait figurer dans les bandes-son des Tarantino de la grande époque !

Comment ne pas achever mon propos sans vous parler donc de mon gros coup de cœur : "Massacre", titre injustement "oublié" quand on parle de THIN LIZZY. Basse qui ronronne puis claque, riff entêtant, chant saccadé et presque agressif (difficile à décrire), une réverb' de dingue et un écho puissant. Ce titre est hypnotique, immédiat. Une totale réussite, dans mon top 5 de tous les temps du combo !

THIN LIZZY se paie le luxe de nous pondre deux albums la même année, sans se rater. Un luxe rare et tellement "du passé" qu'il ne faut pas faire la fine bouche.
La marque des grands.

Note réelle : 3,5/5.