"Schlacht", la bataille en français pour les non-germanophones. Tout un programme pour ce second album du combo de Göteborg, mère patrie comme chacun le sait du Death Mélo. Ce LP voit donc le jour un an seulement après un "Thoughts Of No Tomorrow" qui m’en avait touché une sans faire bouger l’autre. Trop académique, j’avouais mon scepticisme à nos lecteurs, ne comprenant pas bien ce qu’on avait pu y trouver. Alors en constatant le faible laps de temps écoulé entre les deux sorties, j’avoue éprouver une légère appréhension à l’idée que l’histoire se répète.

Et ce ne sont pas les premiers titres qui vont me rassurer, le singeage d’AT THE GATES étant plus que jamais présent sur le title-track, tandis que "Wild Flower" nous fait du IN FLAMES, version 90s (mais avec le Jesper de 2020). Puis, sans prévenir déboule "4 Am Breakdown", qui sort des sentiers battus avec son growl surpuissant au milieu du titre et une intention presque Punk. Puis dans la foulée, "As It Is" et ses arpèges planants sur lesquels Johannes vient poser sa voix écorchée, donne des indices quant à la direction que le groupe prendra par la suite. Mais surtout, enfin des mélodies accrocheuses, les guitares se mettant en harmonie avec le chant ! Classique mais efficace. Une franche réussite, sincèrement.

Les points forts du groupe demeurent identiques à ceux du premier opus : un chanteur clairement au-dessus du lot, démontrant pour l’époque des capacités assez uniques dans la variété des techniques extrêmes tout en restant authentique, une section rythmique originale dans sa recherche de groove et des gratteux talentueux, tant au niveau riffs que leads. Pour des p’tits jeunes, le niveau est effectivement assez bluffant.

Malheureusement, cela ne dure pas vraiment. "All Hail The Queen" relance la machine à photocopier, dans un classicisme des plus rébarbatifs. Le disque se poursuit sur ce même rythme bancal, alternant des morceaux, bien foutus au demeurant mais également trop respectueux de leur glorieuse lignée suédoise, avec des titres originaux balayant des horizons plus larges. La personnalité d’AVATAR se développe ainsi sur certaines pistes, mais ne s’assume pas encore complètement, comme si le frein à main était resté coincé.

AVATAR avait déjà cinq ans d’existence au compteur lorsque sortait son essai séminal, ce qui explique que celui-ci était sans doute constitué de chansons composées à l’adolescence sur une période plutôt longue. Après tout, les membres n’avaient pas encore la vingtaine. Je comprends à présent que "Schlacht" est son véritable premier essai. Celui qui commence à laisser percevoir ce que le groupe deviendra dans un futur proche, "Die With Me" étant sans doute le plus bel exemple offert sur la galette.

Note : 2,5/5, arrondi à 3.