Qui peut nier la force dévastatrice des débuts discographiques de MACHINE HEAD ? Qui ? Et bien je vais vous le dire en long, en large et en travers : PERSONNE ! Car il n'y a pas à tergiverser ou même à discuter concernant "Burn My Eyes". À l'instar du "Vulgar Display Of Power" de PANTERA, "Burn My Eyes" n'est figurez-vous ni plus ni moins qu'un gros uppercut, qu'une grosse mandale en pleine face et en 1994, il met à peu près tout le monde d'accord si ce n'est tout le monde.

Sur ce disque, MACHINE HEAD nous expose sa vision contemporaine de la société (corruption, haine, misère, violence...) à travers un Thrash en fusion, plutôt obscur et non avare en ambiances ("Death Church", "A Nation In Fire", "I'm Your God Now") combinant à merveille postures légèrement conservatrices (probablement dues au CV des membres du groupe) et approche résolument moderne.

Résultat ? Des compositions terriblement efficaces et accrocheuses ("Old", "Davidian", "A Thousand Lies" qui sont d'ailleurs autant de merveilles), pour ne pas dire captivantes à l'image de ce "Death Church" aux allures un tantinet psychotiques, et d'une violence et d'une intensité rares si l'on s'en réfère à ce fameux "Blood For Blood", aussi cataclysmique que jouissif, à la frénésie d'un "Block" qui renvoie tout le monde à ses pénates avec son "Fuck It All" en guise de refrain ou à la fulgurance de la dernière minute de "None But My Own" qui n'est ni plus ni moins qu'une tuerie.

Par ailleurs, le son sur ce "Burn My Eyes" est tout simplement monstrueux pour ne pas dire pachydermique si l'on se réfère à la lourdeur des guitares (le son MACHINE HEAD est né) et à la basse vrombissante omniprésente d'Adam Duce, ce qui confère à "Burn My Eyes" cette image d'album qui concasse tout sur son passage.

Incroyablement puissant, "Burn My Eyes" n'en est pas moins brillant et créatif et mérite amplement ce qu'il est devenu c'est à dire une référence absolue dans le genre.