Histoire d'alimenter un peu plus l'excellent registre doom-metal de KATATONIA, le groupe sort cet EP "Sounds Of Decay" quelque peu après leur magnifique "Brave Murder Day". Et comme ce n'est qu'histoire d'étoffer, on retrouve tout à fait le même style que le trio suédois développe dans son album précédent, avec toujours Mikael Akerfeldt d'OPETH qui s'occupe, lui et son chant haineux, des parties vocales.

Rien de nouveau sous le soleil: 3 morceaux relativement courts pour 18 minutes de dépression, un son un peu faiblard dans l'ensemble et un rythme -crée par une batterie souvent à deux temps et des riffs répétitifs- passablement lourd. Et le groupe joue trois autres très bons morceaux de doom, directement dans la lignée d'un "Rainroom" ou d'un "Brave". KATATONIA condense quelque peu sa musique, et sur les 6 minutes que durent environ chaque morceau, on ne voit défiler ni véritable couplet ou refrain, à peine un rythme cyclique. Mais en attendant le groupe dépeint une noirceur toujours aussi criante de vérité sous ses riffs simplissimes, puisants dans le sombre et sous ses cris frissonnants et terriblement efficaces du chanteur d'OPETH.

Le groupe sait enchaîner différentes variations de vitesse, opérant avec des guitares un peu plus saturées ou bien acoustiques, en laissant couler sa chère mélancolie. Peut-être trop peu de temps pour s'imprégner parfaitement de l'ambiance presque malsaine du tout (quelques accords gothiques dans "Inside The Fall" vous éclaireront certainement). Ces riffs se répétant inlassablement comme on peut le rencontrer chez certaines formations de black-metal mais ici adoucis et presque sirupeux entraînent l'auditeur dans une misère pour peu que vous soyez assez émotifs. On ne peut de toute manière se sentir à l'aise à l'écoute d'un "At Last"...

Cet EP et "Brave Murder Day" sont tout simplement ce que KATATONIA a fait de meilleur en matière de doom-metal, une petite galette somme toute très intéressante car il n'y a rien à jeter de ce "Sounds Of Decay" qui marque cette fois-ci la fin des aventures de nos compères suédois à travers des notes lourdes et intenses.