Monstrueux début que celui-ci : une voix perdue (sans jeu de mot, vraiment en plus ; non sans déc.) et des placements d'accords comme jamais auparavant nous n'avions eu droit ! Tellement morbide et mélancolique à la fois, c'est ultimement un de mes albums préférés, ni plus, ni moins.

Le désespoir est omniprésent. La voix souffrante était parfois Death, surtout Doom et parfois hystérique mais toujours dans cette forme contigüe à l'anéantissement de nos âmes. Oui, nous errons vers notre impitoyable contre-à-rebours final. Rien ne pourra nous sauver mais avant de plonger, autant en entendre souffrir d'autres plutôt que soi (je n'ai pas raison sur ce coup-là ?).

Beaucoup d'arpèges dissonants, de changements de tempo - de configuration généralement lente - avec de courtes rythmiques rapides en mode clair (sans distorsion, si vous préférez) et des passages "inhumains" vocalement parlant ! D'une tristesse froide - à la limite, sans larmes ; juste un constat inhérent à notre futilité respiratoire d'un instant sur Terre...

Si les morceaux s'éternisent, c'est pour enfoncer le clou de votre cercueil en devenir... Mais voilà, KATATONIA décida d'évoluer (déjà que les démos étaient fort éloignées avec un Black, certes déjà dépressif) vers d'autres angles de vue sur l'inéluctable oraison funeste qui nous sied tend, quand nous y pensons sincèrement !

Alors, le temps de ce "Dance Of December Souls", laissez-vous toucher du bout de la phalangette de Dame M.O.R.T. et constater que votre décès annoncé peut prendre la forme d'un ressenti plutôt apaisant, le répit d'un bref moment !

P.S. : le "Tomb Of Insomnia" résonne allègrement comme le "Deceiver" d'ORPHANAGE (du moins l'intro pour le premier et le refrain, concernant le second) ! Fort heureusement, les Suédois ont écrit avant les Hollandais...