Longtemps, "Use Your Illusion II" ne tenait que sur trois titres : "Civil War", "Estranged" et "You Could Be Mine". Le reste je l’oubliais vite ou j’en faisais l’impasse. Donc oui, "UYI II" me plait moins. Avec le temps, j’ai fini par en apprécier une partie, mais j’y reviens quand même moins souvent que pour le premier. Je pourrais m’arrêter là et sortir discrètement sous le regard attristé de Fenryl (il était jeune, il était geek, il sentait bon la console chaude, mon Fenryl), mais comme Axl m’invite à monter sur le ring, je vais y aller.

Déjà il y a "Knockin’ On Heaven’s Door". Quand c’est Bob qui la chante, j’ai déjà du mal. Mais les trémolos d’Axl, là, je ne peux juste pas, ils m’horripilent particulièrement sur ce titre. J’assume entièrement mon rejet de ce titre trop boursoufflé. Puis pourquoi gâcher du temps à remettre "Don’t Cry" avec des paroles alternatives qui sont moins bonnes que les originales et surtout à enfoncer le clou avec un "My World" imbittable. On aurait gagné… 6 minutes. Ouais, pas bézef. "Locomotive", ce n’est pas Byzance non plus, le côté expérimental sur les voix, bof. Heureusement Slash est là. "Get In The Ring" n’est pas la plus motivante des compositions également et je ne dirai rien sur "14 Years" et "Yesterdays" qui ne me plaisent pas non plus.

Bref, une fois que j’ai viré la moitié de l’album, le reste se tient plutôt bien ma foi. Si l’on excepte les trois morceaux que j’ai cité au tout début de cette kro-x, il reste des titres convenables, pas non plus excellents, accusant parfois quelques longueurs comme si le groupe cherchait à expérimenter et qu’il se perdait un peu dans l’écriture, ce qui semble bien être le cas de "Breakdown". De ces « fillers de luxe », je retiens surtout "So Fine", mélancolique à souhait pour ne pas dire triste, hommage vibrant à Johnny Thunders de la part de Duff McKagan. Clairement, nous sommes loin de la constance du premier épisode…

Puis il y a les trois monuments, ceux qui mettent tout le monde d’accord. Par lequel commencer ? "Civil War" ? Bonne pioche ! Dernier morceau où l’on peut entendre Steven Adler derrière les fûts et pute borgne, ça change tout au niveau du groove. Il s’agit d’une belle pièce, toute en colère contenue, qui ne demande qu’à exploser par moments et son efficacité live est redoutable. "Estranged" est une sacrée power ballad, au clip ridicule, mais quel titre ! Quels riffs ! Quel solo ! "You Could Be Mine" est juste incontournable, magnifiquement Heavy, avec un Axl en feu. Stradin est clairement une autre grosse perte pour les GUNS. Ce mec formait avec Axl un duo redoutable à la composition et on s’en rendra compte, mais pas tout de suite, tout de suite, hein.

Après, je ne peux m’empêcher de me demander si les deux "Use Your Illusion" ainsi que le "Black Album" de METALLICA ne doivent leur grand succès qu’en raison de la médiocrité musicale dans les genres proches de l’époque. Que ces albums sont devenus des classiques par défaut, faute d’une réelle concurrence. "Appetite For Destruction" avait fait très mal en 1987, mais sa virulence faisait la différence au milieu de l’aseptisation générale qui régnait sur le Hard Rock américain de l’époque et ici, en levant clairement le pied, les GUNS arrivent toujours au sommet. Comme quoi...

Note réelle : 2,5/5. Poussé à 3.