Bon, je ne sais pas ce qu'il fout notre Tobias. Comme il peut désormais assez facilement faire ce qu'il veut et ce qui l'arrange, il passe bien plus de temps avec son AVANTASIA qu'avec EDGUY. Il ne faut ainsi pas s'étonner de l'écouter se payant des invités de plus en plus prestigieux, juste pour le plaisir d'enregistrer un morceau avec eux. Sur "Ghostlights", ce seront Dee Snider, Marco Hietala (surpuissant en Watchmaker sur "Master Of The Pendulum") ou encore Sharon Den Adel, de retour après sa courte participation sur le premier "Metal Opera".

C'est bien simple, stylistiquement, même si le Heavy et le Power restent des mamelles bien vivaces (superbe "Ghostlights" porté par Michael Kiske, "Babylon Vampyres" dans une moindre mesure même si ce genre de refrain, Tobi commence à nous l'avoir servi quelques fois), AVANTASIA ressemble de plus en plus à MAGNUM, mais un MAGNUM qui aurait fauté avec MEAT LOAF. Il se dégage de ce "Ghostlights" un côté Pomp Rock de plus en plus prononcé qui m'agace souvent, mais qui parfois donne lieu à de véritables élans de génie.
"Let The Storm Descend Upon You" est un peu le titre qui écrase par son ambition le reste de l'album. En effet peu de morceaux parviennent ne serait-ce qu'à l'égaler. Cette impressionnante suite de douze minutes qui confronte Robert Mason, Ronnie Atkins, Tobias Sammet et Jørn Lande est une merveille où la théâtralité d'AVANTASIA est à son paroxysme.

"Ghostlights" est surtout incroyablement déséquilibré, et si musicalement son hétérogénéité constitue plutôt une force, masquant un peu le fait que Tobias a presque tout dit niveau Spimélo, il cale assez rapidement, la faute à quelques titres pas franchement aboutis (celui avec Dee Snider est une belle occasion de gâchée, on préfèrera largement son intervention sur le "Transitus" d'AYREON), comme "Lucifer" dont l'arrivée de la section Metal est une belle surprise, mais qui se termine un peu en queue de poisson, ou encore le titre de Bob Catley, dont le refrain est carrément une repompe de "The Story Ain't Over", et là on est à 100 % chez MAGNUM.

Là où ce septième AVANTASIA s'en sort, c'est que l'équilibre entre les protagonistes et l'intensité variable au sein même des morceaux donnent une épaisseur agréable à cet album, que "Moonglow" perdra un peu, au profit d'une meilleure tenue d'ensemble. Il faut juste accepter de faire le tri : "Mystery Of A Blood Red Rose", "Let The Storm Descend Upon You", "Ghostlights", "Draconian Love", "Master Of The Pendulum" et "Babylon Vampyres" forment une belle sélection je dois dire.