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Tobias Sammet's AVANTASIA - A Paranormal Evening With The Moonflower Society (2022)
Par GEGERS le 27 Octobre 2022          Consultée 4608 fois

"We are the power inside, we bring you fantasy.
We are the kingdom of light and dreams,
gnosis and life.. Avantasia!"

Ces vers issus du premier volet d’AVANTASIA, publié il y a 21 ans de cela, ne sont pas que le délire fantastique d’un jeune compositeur : c’est une déclaration, un manifeste. Alors que les années 2010 ont vu Tobias Sammet s’investir corps et âme dans ce projet qui a dépassé toutes ses espérances, force est de constater que le bonhomme s’est, de fait, construit un royaume dans lequel ses rêves, ses fantasmagories et ses états d’âme ont eu tout le loisir de s’exprimer, avec talent, grandiloquence et, reconnaissons-le, une bonne dose d’auto-suffisance.

Après l’accomplissement "Moonglow", qui faisait suite au très réussi "Ghostlights", Tobias Sammet a pris le temps de se détendre, contraint et forcé. "Je n’ai pas eu grand-chose d’autre à faire de ma vie que de composer pendant deux ans et demi", déclare-t-il en interview. Enfermé dans son Mysteryhausen Studio, le compositeur noctambule s’est attelé à la tâche, accouchant d’un nouvel et neuvième album plus personnel, par nécessité autant que par choix. "A Paranormal Evening With The Moonflower Society" témoigne en effet de cet isolement relatif de Tobias qui, outre les claviers et basses additionnelles, s’est également chargé de la mise en boîte des chœurs (jusque 80 pistes parfois) et a peaufiné son chant lead, se faisant plus puissant et précis que sur ses derniers albums (sa performance vocale sur "Paper Plane", dans les aigus, colle quelques frissons).

Pour autant, sur le papier, "Moonflower Society", nommons-le ainsi, semble se révéler de prime abord comme le petit frère de "Moonglow". L’équipe de collaborateurs habituels (parmi lesquels les indéboulonnables Sascha Paeth, Felix Bonhke, Michael Rodenberg et Oliver Hartmann) est toujours de la partie, tandis qu’il y a eu peu de changements chez les vocalistes invités, exception faite des nouveaux venus Floor Jansen (NIGHTWISH) et Ralf Scheepers (PRIMAL FEAR). Sur ce nouvel album, Tobias chante plus, ses interventions, parfaitement calibrées et la limite du nombre de participants sur un même morceau (au maximum trois sur ce nouvel album) renforcent l’impact des prestations vocales des différents invités. Proposant des ambiances plus tranchées que son prédécesseur direct, ce nouvel album voit Tobias Sammet affirmer plus franchement ses orientations musicales, proposant par moment un Heavy Power plus old school et canonique que sur ses albums passés. En contrepartie, la mièvrerie, qui semble faire partie intégrante de l’identité artistique du bonhomme, n’est malheureusement pas aux abonnées absentes. Quelques écoutes suffiront à le réaliser : ce nouvel album ne tient aucunement la comparaison avec "Moonglow".

L’album a la mauvaise idée de débuter avec l’inepte "Welcome To The Shadows", dont la volonté de construire une ambiance romantico-gothique (sur les couplets) tombe très vite à plat. Si quelques réminiscences du morceau "Superheroes" d’EDGUY transpirent des lignes de piano, nous nous trouvons ici face à un titre pataud, sans subtilité, dont le refrain tombe comme un cheveu sur la soupe. Seul le solo de claviers, qui sonne ici presque comme un thérémine, nous donne envie de donner une deuxième chance à ce mauvais pastiche de MEAT LOAF. Une entrée en matière bien faiblarde.

Il faut ainsi attendre "The Wicked Rule The Night" pour voir un semblant de flamme s’allumer. Ce titre speed, dont l’intro n’aurait pas fait tâche sur "Hellfire Club" (2004), voit l’excellent Ralf Scheepers apporter une caution Heavy et une identité forte, à l’image de Ripper Owens sur "Scales Of Justice" ("The Wicked Symphony", 2010) ou David Defeis sur "The Final Sacrifice" ("The Metal Opera Pt. 2", 2002). Les angles des guitares sont arrondis, les riffs moins intransigeants que par le passé, mais un formidable refrain et la prestation vocale de Tobias Sammet, très en voix sur l’ensemble de l’album, suffisent à notre plaisir.

Floor Jansen n’est malheureusement pas aussi bien servie. Invitée sur deux morceaux, elle tente tout d’abord d’apporter vainement une étincelle sur "Kill The Pain Away", titre Hard Rock très accessible et sans grande substance, dont les couplets lancinants ronronnent gentiment. On la découvre bien plus à son aise sur le plus réussi "Misplaced Among The Angels", une bonne ballade dont l’absence d’enjeu ou d’émotion profonde se voit compensée par une grosse performance vocale des deux protagonistes sur les refrains qui constituent à n’en pas douter le point fort du morceau.

L’album continue ainsi de souffler le chaud et le froid. "The Inmost Light", titre Speed Mélodique à l’ancienne (on pense à la période "Mandrake" d’EDGUY) appartient indubitablement à la première de ces deux catégories, porté par un Michael Kiske qui démontre qu’il reste LA grande voix du style. Plus loin, l’énergique "Rhyme And Reason" offre un terrain de jeu adéquat à Eric Martin, que l’on prend plaisir à découvrir dans un registre plus musclé. Alors plutôt avare en inventivité et en audace au niveau de l’écriture, Tobias propose ici un morceau particulièrement inspiré et agréable.

Un peu boiteux, comme s’il n’avait pas hérité des mêmes gênes que son grand frère, "Moonflower Society" s’écoute sans déplaisir (le Hard/Heavy énergique de "I Tame The Storm", la ballade sucrée "Paper Plane", même si l’on aurait aimé écouter Ronnie Atkins dans un registre plus mordant), mais peine à décoller réellement. Pire, le morceau-titre se révèle dénué d’envergure. Alors qu’il y a habituellement une saveur particulière sur les morceaux chantés en compagnie de Bob Catley, celui-ci, titre Rock bourré de tics d’écriture, a beau évoquer un MAGNUM musclé, a beau avoir recours à un break orchestral et cinématographique qui lui confère un peu de substance, fait bien pâle figure.

La fin de l’album n’est guère intéressante. Alors que Geoff Tate se faisait impérial sur la doublette "Invisible"/"Alchemy" sur l’album précédent, il sert ici de petit faire valoir sur "Scars", titre bien plus grandiloquent et bien moins inspiré que ces derniers. Il faut tout le déploiement du savoir-faire de Tobias pour que le morceau remporte enfin notre adhésion sur sa deuxième moitié. Et puis, reste le cas "Arabesque", patchwork de mélodies sans queue ni tête ni cohésion. Alors que l’introduction voit se succéder des sonorités celtiques puis orientales "factices", tout n’est ici qu’effleurement. Aucune ambiance, aucune montée en intensité, et si Jorn Lande et Michael Kiske font de leur mieux pour combler l’absence de logique et de progression, il ne se passe strictement rien pendant plus de dix minutes. Et dire qu’il y a vingt ans, Tobias nous proposait "The Seven Angels".

Sans vraiment être une douche froide, "Moonflower Society" n’est en tout cas pas un album qui fera date dans la discographie d’AVANTASIA. Si certains choix auraient pu rendre "Moonglow" encore meilleur (notamment en termes de qualité des prestations vocales de Tobias), l’absence de mélodies fortes et surtout une infatuation déplacée donnent l’impression que cet album est une bulle qui, impressionnante de prime abord, se dégonfle au fil des écoutes pour s’effondrer sur elle-même assez rapidement. Pour trouver un bon album d’AVANTASIA avec une équipe similaire, "Moonglow" reste notre premier choix.

2,5/5.

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   GEGERS

 
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- Tobias Sammet (chant, basse, claviers)
- Sascha Paeth (guitare, basse)
- Michael Rodenberg (claviers)
- Felix Bohnke (batterie)
- Oliver Hartmann (guitare, chœurs)
- Ina Morgan (chœurs)
- Ronnie Atkins (chant)
- Jørn Lande (chant)
- Floor Jansen (chant)
- Ralf Scheepers (chant)
- Geoff Tate (chant)
- Eric Martin (chant)
- Bob Catley (chant)
- Michael Kiske (chant)


1. Welcome To The Shadows
2. The Wicked Rule The Night
3. Kill The Pain Away
4. The Inmost Light
5. Misplaced Among The Angels
6. I Tame The Storm
7. Paper Plane
8. The Moonflower Society
9. Rhyme And Reason
10. Scars
11. Arabesque



             



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