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ROCK PROG 70\'S  |  STUDIO

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- Style : Anathema, Dan SwanÖ, Urne, Disillusion, Countless Skies, Exanimis, Ne Obliviscaris, Serdce, Firelink, Aesmah, Katatonia, Novembers Doom, Khonsu, Be'lakor
- Membre : Bloodbath, Spiritual Beggars, Amon Amarth, Witchery, Arch Enemy
- Style + Membre : White Stones, Soen

OPETH - Heritage (2011)
Par FIGHTFIREWITHFIRE le 16 Mars 2012          Consultée 14859 fois

Ça y est, près de six mois après sa sortie, il m’est possible d’affirmer avoir définitivement dompté cet album unique en son genre sans le moindre doute lié au recul et à la pression qui a entouré sa sortie (c’est qu’il en aura fait couler de l’encre, divisant comme jamais). Si la digestion du disque n’est pas la seule raison d’un tel retard (n’exagérons rien) il aura quand même fallu se méfier de l’enthousiasme des premières écoutes, s’assurer que l’album allait maintenir son intérêt sur la durée afin d’être certain que le jugement définitif ne serait pas tronqué par la passion de la découverte. Résultat: il n’est définitivement pas exagéré d’affirmer que ce "Heritage" est une merveille !

L’introduction au piano, au charme romantique certain et qui donne bien le ton, cotonneux, soyeux, résume avec force et brio la personnalité de ce joyau fragile, délicatement déposé sur un écrin lui-même savamment ciselé (merci Steven Wilson, une fois encore). Avant ce qui constitue probablement le titre le plus accrocheur du disque, un fabuleux "The Devil’s Orchard" au texte brodant avec une certaine légèreté autour du thème "Dieu est mort" de Nietzche. L’atmosphère est ici délicieusement oldschool, l’intégralité du disque ayant été enregistrée par le biais de matériel analogique et à l’aide d’instruments aussi mythiques que ce véritable orgue Hammond qui parsème ces compositions aériennes. Et ce chant ! Cette voix tout simplement inimitable d’un Mikael Akerfeldt au sommet de son expressivité, même si beaucoup regrettent l’absence totale de chant growlé (qui serait tout de même particulièrement inadapté à l'humeur de cette galette). Pour autant, celui que l’on voit souvent comme un cynique dictateur n’est pas seul à porter cet album : la basse de Martin Mendez est ici à son zénith, groovy, léchée et incroyablement inspirée, elle parcourt tout l’album de ses entremêlements chaleureux au style affirmé, touchant en de nombreuses reprises la volupté totale ! La guitare, qu’elle soit discrète et acoustique ou qu’elle provoque déluges de notes et délires jazzy, est également remarquablement à sa place ici, jamais Fredrik Akesson ne semble vouloir trop en faire, toujours dans le ton juste, tantôt gracieux tantôt nerveux mais toujours inspiré. Enfin, structurellement parlant, ce qui pourrait passer pour un joyeux fouillis et se veut particulièrement déroutant de prime abord se révèle, au fur et à mesure, extrêmement solide, la logique apparaissant petit à petit à la manière d’une encre invisible mise à la lumière. Même Martin Axenrot, dont on aurait pu craindre que le style un peu sec ne colle que peu à cette approche plus délicate, fait des merveilles. Il propose d'ailleurs peut-être via ce disque la meilleure partition de sa carrière au sein de la formation!

Et puis, OPETH n’a pas oublié dans cette œuvre particulièrement libre et envolée, de parsemer le tout de quelques accroches franchement renversantes (le riff principal de "Famine", "Folklore" et sa deuxième partie tout bonnement jouissive). Même si "Slither", hommage clair et vibrant au RAINBOW de Ronnie James Dio, dont la disparition a profondément touché Mikael Akerfeldt, est peut-être le seul morceau rapide et direct d’un album dont émane une mélancolie et un intimisme marquants. Ce qui peut ainsi paraître aux premières écoutes comme un minimalisme jusqu’au boutiste presque intello et prétentieux, s’avère au fil des écoutes et de la compréhension représenter en réalité un travail titanesque, tant les efforts d’arrangements se veulent ici impressionnants de maîtrise et de réussite. C’est simple sur ce disque tout est toujours à sa place, jamais à la limite de la rupture, mais parfaitement dosé, présentant un intimisme si touchant qu'il en devient presque troublant ("Häxprocess").

Enfin, la touche OPETH, cette marque de fabrique mélodique unique en son genre, est bel et bien toujours présente et reconnaissable (en témoigne notamment ce "Folklore" dont les cordes transpirent une atmosphère dans la plus pure tradition du groupe). Le travail de la formation ne sombre donc jamais dans l’hommage lourd ou le plagiat typé 70’s comme on aurait pu le craindre, celle-ci ajoutant à ces influences revendiquées une touche clairement ancrée dans le XXIème siècle. Non "Heritage" n’est pas une sorte de tribute un peu maladroit mais bel et bien une œuvre neuve, certes fortement imprégnée de l’enseignement des Anciens avec nombre de références appuyées, mais avec cette vision moderne et profondément personnelle qui fonde tout l’intérêt du disque.

Sensible, délicat, cet album est un aboutissement artistique particulièrement sincère et passionné. Si l’on a d’abord pu se montrer méfiant, rapport à cette mode actuelle consistant à parsemer son propos de touches Rock psyché 70, il semble évident qu’affirmer qu’OPETH a vendu son âme à la facilité reviendrait ici à s’égarer totalement. La parodie n’est définitivement pas de mise ici et seules transparaissent l’émotion la plus palpable que puisse porter la formation suédoise et une sincérité presque troublante et franchement courageuse (Mikael, pas satisfait des quelques titres très axés Metal écrits à l’origine, les a tous jetés à la poubelle avant d’attaquer ce revirement de style) de la part d’un groupe qui a réellement décidé de ne suivre que ses propres envies, au risque de fortement remettre en cause un certain confort. Et puis n’exagérons rien, le changement opéré ici ne constitue pas non plus un raz de marée pour les passionnés d'une formation, dont la signature, on l'a dit, est toujours clairement présente. Un chef d’œuvre ? Seul un recul encore plus long que celui qu’il aura fallu pour apprivoiser et cerner définitivement toutes les subtilités de ce "Heritage" unique nous le dira !

Note réelle: 4,5/5

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Par BIONIC2802




 
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   (2 chroniques)



- Mikael Akerfeldt (guitare, chant)
- Fredrik Akesson (guitare)
- Martin Axenrot (batterie)
- Martin Mendez (basse)


1. Heritage
2. The Devil's Orchard
3. I Feel The Dark
4. Slither
5. Nepenthe
6. Häxprocess
7. Famine
8. The Lines In My Hand
9. Folklore
10. Marrow Of The Earth



             



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