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POéSIE SONORE AMBIENT  |  REMIX/ARRANG.

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MY DYING BRIDE - Evinta (2011)
Par BIONIC2802 le 17 Octobre 2011          Consultée 9539 fois

Ce n'est pas à proprement parler un nouvel album, quoique...

Ce n'est pas non plus une compilation, bien que...

En fait, c'est... à part !

Oubliez la partie Metal (point de guitare ni de basse, encore moins de batterie ni de grosse voix d'outre-tombe) et développez votre esprit ambiant (terme galvaudé ?), "musique de film intimiste", "poésie sonore" ou "que sais-je d'autre", en allant plus loin dans le concept MY DYING BRIDE : au cœur de l'introspection.

Les chansons ont certes des nouveaux titres. Seul(e)s, les fans reconnaîtront quasi tous les passages audio et textuels. Mais ici, le véritable travail - que je qualifie de colossal - a été d'imbriquer des parties de chansons (sans calculer, m'est avis, si c'était un refrain de l'un accouplé à un break de l'autre ou des passages atmos mélangés à de l'agressivité des débuts tout en léchant la désuétude des derniers titres, etc... bref) qui proviennent des dix premiers albums studio, soit en revisitant 20 ans de carrière ET LE TOUT FONCTIONNE D'UNE SEULE VOIX (en mode clair, euh, pour être complet, une soprano, Lucie ROCHE, "égaie" admirablement le tableau, de-ci, de-là ) !

Attention, en écrivant cela, sachez que je suis rentré directement dans cet objet unique. D'autres fans vont certainement être déçus en vous parlant d'un album plat. C'est leur droit, je vous dis juste comment je l'ai ressenti.

La puissance d'"Evinta" est de garder les atmosphères d'absence permanente, ce besoin de nous complaire dans la mélancolie, cette volonté de regret qui nous est si chère (comme si nous nous forcions à ne pas oublier certains mauvais souvenirs ciblés en occultant le reste). Cet entretien malsain, triste et enfui au plus profond de notre âme devient libérateur à son contact (entendez par là, en présence d'"Evinta"). Oh, et si vous entendez parler de lourdeur à son encontre, peut-être faut-il y voir la persistance tenace des sentiments pour "notre" défunte respective (chacun la sienne, c'est déjà assez pénible comme boulet...). Vous savez aussi qu'Aaron adore enfoncer le clou à ce sujet-là ; quitte à traverser ses poignets ! Il s'y complaît et ça nous plaît.

Réparti sur deux CD, cet ouvrage déploie une force d'attraction majestueuse pour les plus (faibles ?) sensibles d'entre nous, dont je fais partie.

Alors, il y a aussi un plus gros chantier encore : celui qui a été - suite aux sélections des diverses structures musicales - de réécrire les partitions des claviers omniprésents en insérant la voix. Celle-ci modifie sa tonalité (en référence aux anciens enregistrements) et le phrasé devient plus important sur ces chansons qui ont le luxe de s'éterniser. De manière générale, le tempo s'est apaisé et l'angoisse proviendra plus d'un changement d'ambiance - à la ELEND parfois - que dans l'agressivité vocale, par exemple. Il me vient une image : vous avez toutes et tous déjà vu une nuée d'étourneaux, n'est-ce-pas ? Eh bien, ils ont beau être des centaines, voire des milliers parfois, ils tourneront tous brusquement à l'unisson (sorte de vague aérienne) ! D'un seul tenant, ne faisant plus qu'un. C'est en cela que "Evinta" va nous tenir en haleine : vous croyez poursuivre votre quête musicale lorsque subitement MAIS AVEC GRÂCE ET FLUIDITÉ, Mister STAINTHORPE vous prendra la main...

Y'a aussi des "infimes" réminiscences à la ENYA qui s'intègrent parfaitement comme sur "The Distance, Busy With Shadows", ou alors ce passage cosmique d'"Of Sorry Eyes In March". De légères sonorités de clavecin, les grands orgues (bien que discrets) aussi, ainsi que des "martèlements rythmiques" (autres que provenant d'une batterie ou de percussion - alors oui, ok, des cymbales claquent sur la "Vanité Triomphante" mais bon, le temps de marquer deux, trois accents musicaux, rien de plus - pour être un peu plus précis) de nouveau à la ELEND - seconde période - comme sur "That Dress And Summer Skin" (très surprenant car le rythme nous entraîne plus vite que l'on était en droit d'attendre. Je m'explique : y'a de l'espoir dans ce break, c'est inouï chez nos Anglais, isn't it ?!). Le tout marié pour l'éternité avec une contrebasse et son cousin boisé de fortune, le violon. Ceux-ci vont mélanger leur substance afin de créer un univers bien plus abouti à mes yeux que tout le reste accompli à ce jour par le groupe (même s'il n'y aura jamais plus transcendant que "Turn Loose The Swans", en ce qui me concerne)... Au-delà de la synthèse, persisterai-je à croire. J'ai même entraperçu des transitions à la Ivan CASSAR (qui travaille entre autres pour une certaine Mylène F.) ainsi que des consonances d'un basson - pourtant non-mentionné dans le livret - (ou d'une clarinette) : la mélancolie est plus attirante que tout, faut croire !

Et ce qui met l'émoi à son comble ? C'est encore et toujours ce violon qui redevient le leitmotiv principal : il fait plus qu'accompagner ; il geint, il pleure pour notre entretien complaisant du malheur. Mais pas en permanence, juste là où il faut !

En conclusion, je ne résiste pas à vous reproduire le seul texte français de MY DYING BRIDE à ce jour : "Viens, il est temps de partir. Je vais regretter ta haine. Ta vanité triomphante fera sa révérence".

C'est simplement beau.

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- Aaron Stainthorpe (chant)
- Lucie Roche (chant)
- Alice Pembroke (violon)
- Johan Baum (violoncelle)


1. ⋕⋕
2. Evinta 1
3. In Your Dark Pavilion
4. You Are Not The One Who Loves Me
5. Of Lilies Bent With Tears
6. The Distance, Busywith Shadows
7. Of Sorry Eyes In March
8. ⋕⋕
9. Evinta 2
10. Vanité Triomphante
11. That Dress And Summer Skin
12. And Then You Go
13. A Hand Of Awful Bewards



             



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