MY DYING BRIDE, monstre sacré du Doom atmosphérique aux relents Death (début nineties) va vous emmener vers ses origines mélancoliques, enivrantes et déjà promises à un destin tragiquement mondial… en perdition et ce, pour toujours !

D’abord découvert sur K7 VHS avec une pochette très différente (sorte de vitrail dont un personnage à forte tendance religieuse se démarque).

Trois approches vont tenter de vous ouvrir les sombres portes feutrées, froides et esseulées d‘un triste univers qu‘est celui de MY DYING BRIDE. Laissez-vous abandonner et ressentez la souffrance universelle, celle de l’Amour perdu et de sa non-reconnaissance, à jamais, par l’Autre, la seule, l’unique… Hélas, je n’ai point besoin de vous faire un dessin, vous savez très bien de quoi je parle, n’est-ce-pas ?

En lieu de présentation et retraçant l’évolution des vidéos artistiques de nos tristes sires d’Anglais, nous allons (re-)visiter leur parcours : du 1er titre de la démo "Towards The Sinister" (1990) avec le très expérimental visuel du combo ; sorte d’essai audiovisuel bourré d’effets et d’allégories. Les chansons qui suivent privilégieront le thème de "la fiancée en mauvaise posture (… l’a bien cherché, non ?)" ou encore cette interminable longue marche dans les bois ! Énormément d’images incrustées et/ou colorisées : envie d’un travail très (trop ? ) poussé. D’ailleurs, analyser les concepts de MDB vous permettra de présenter un doctorat en symboliques et métaphores, si vous poussez un peu trop loin le bouchon...

Ce sont les débuts et ce que nous remarquons directement, c’est que MY DYING BRIDE est à part ; se cherche déjà une imagerie forte (proche d’ANATHEMA des débuts, il est vrai) en expérimentant à outrance. Péché de jeunesse bien pardonnable au vu de la qualité sonore ! De plus, l’évolution au fil des ans paraît nettement s’améliorer sur votre écran et le cachet stylistique en est d’autant plus renforcé (car de plus en plus maîtrisé). Voyez celle de "The Cry Of Mankind" ainsi que "For You" pour vous en convaincre.

Ce qui suit est un live des plus nostalgiques qui soit, livré en 1996 ; de part l’ambiance bien sûr mais surtout avec, en ce qui me concerne, la "Dream Team du Cerf Malade", que nous affectionnons tout particulièrement, avec Calvin (guitare), Ade (basse), Rick (batterie) et surtout Martin (violon). Le feeling entre ces gars-là me transperçait de part en part et leur symbiose musicale m’a toujours fait frémir à leurs nombreuses écoutes. Qu’ils en soient remerciés pour tous ces bonheurs qui glorifient tant de malheurs… Et Il vit que cela était bon pour leur âme : tous en chœurs : "A… aron", voyons !

Cinq jours donc, avant ANATHEMA - qui enregistra dans les mêmes conditions également sa première prestation visuelle officielle - , MY DYING BRIDE s’est joué d’un set fabuleux en distillant des morceaux (complets, c’est-à-dire avec les breaks, fussent-ils longs !) gravés pour l’éternité de leurs débuts. En gros, de la démo "The Thrash Of Naked Limbs" (1992) jusqu’à "The Angel And The Dark River" (1995).

La prestation est d’une sensibilité rarement égalée - nous devons beaucoup aux coups d’archet délicat, vacillant par endroit mais à pleurer des oignons par semi-remorques entiers de Powell ! Le jeu précis et très fin, exceptionnel quand c’est lent ! - du batteur me subjugue à chaque vision, à chaque audition. Classe, pas foncièrement technique mais au feeling redoutable (c’est mon avis et je le partage !). Le son des guitares n’est pas en reste et mon gaucher préféré avait ce touché frémissant et larmoyant qui me plaisait tant… Bon, et Aaron dans tout ça ? Hé bien, vous le savez déjà, non ? Charismatique, il vit ses textes et cette putain d’intro majestueuse, terrifiante de grandeur et de suprématie sur tout le reste : je veux parler du phrasé introductif de "(The) Crown Of Sympathy". Dantesque !

Bref, c’est toute une époque. Les débuts d’un style qui se forge. Les prémisses d’un géant. Je pourrais en rajouter une couche sur les autres titres exécutés en live mais je pense que vous venez d’avoir un sincère - quelque peu subjectif, ma foi, j’en conviens ! - aperçu de ce qui vous attend…

Enfin, sachez que des photos promotionnelles du groupe sont accessibles (pour celles et ceux qui aiment), mais le plus attractif sont les dessins (projets d’Aaron mis de côté - non retenus - pour les jaquettes des albums ET divers travaux artistiques que nous retrouverons sur certaines productions de MDB). C’est aussi à l’avant-dernière illustration que vous pourrez admirer la 1ère pochette pour ce DVD chroniqué ici = pour rappel, sous forme de K7 VHS.

Les extras sont pour les vrais, les entêtés, les fans ultimes, les parents du groupe, la petite amie de l’époque (qu’elle crève ! Oups, euh, pardonnez cette saute d’humeur. Comme quoi, même en rédigeant une kro, nous n’oublions jamais notre Unique, après tout ce temps…). En fait, deux prestations complètes (!) en 1993 au Pays-Bas (8 titres) et surtout la première apparition du groupe au Dynamo Festival de 1995 (4 titres). Le petit bonheur pour les enragés qui se sont tatoué sur le sein gauche la tête d’Aaron, alors voici, pour Toi, la toute première trace visuelle du morceau culte "Sear Me" (1er du nom) en entier durant une prise de vue pratiquée en 1992 !

Celle de 1992 : "pourave", enfumé, effets vidéo poussifs mais très heureux de l’avoir !
Celle de 1993 : qualité plus que médiocre (Nous n’y voyons que des silhouettes ! ).
Celle de 1995 : plusieurs caméras "professionnelles" en action pour un show correct.

En vous remerciant…