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DOOM DEATH  |  STUDIO

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MY DYING BRIDE - A Mortal Binding (2024)
Par DARK BEAGLE le 3 Juillet 2024          Consultée 773 fois

Alors que nous vivons un printemps très humide qui évoquerait l’automne si les feuilles ne verdissaient pas et que les étals sur les marchés ne proposaient pas des fraises et des abricots, vous pouvez chercher les coupables que vous voulez, va conviction est faite : l’épicentre nous vient d’Halifax, en Grande Bretagne et les coupables ne sont pas Greg Mackintosh et sa bande, mais plutôt les petits gars de MY DYING BRIDE qui nous ont sorti leur quinzième offrande en avril, quatre ans après un "Ghost Of Orion" qui n’avait pas convaincu tout le monde. Nos joyeux drilles sont donc de retour et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils regardent derrière eux.

La pochette, très jolie dans son genre, a été réalisée par Roberto Bordin, artiste italien qui commence à se faire un nom dans le milieu et qui a déjà été responsable de la jaquette du dernier KATATONIA. Il a ici la lourde tâche de succéder à la légende Eliran Kantor et il le fait avec un certain talent. Après, représente-t-elle correctement le contenu de l’album ? Là c’est une autre histoire. Car si nous y retrouvons une certaine délicatesse d’écriture, le rendu se veut toutefois lourd et rugueux, avec des incursions dans le domaine du growl, comme à la bonne vieille époque.

Cependant, nous sommes en face d’une formation qui a vieilli, qui n’est plus la même que celle qui avait pondu des chefs d’œuvre comme "Turn Loose The Swans" ou "The Angel And The Dark River", qui présentaient chacun deux facettes distinctes des Anglais, entre Doom Death rugueux et ambiances proches du Gothique. Ceux qui espèrent encore un opus innovant comme a pu l’être "34,788%... Complete" en son temps peuvent encore l’attendre, il n’est pas pour tout de suite. "A Mortal Binding" n’invente absolument rien, mais il n’invente strictement rien avec un certain talent, pas toujours explosif, mais bel et bien là.

Ce qu’il y a de bien avec MY DYING BRIDE, c’est que ce n’est pas un groupe easy listening. C’est le genre de combo qui demande une certaine attention de la part de l’auditeur, car il aime triturer ses morceaux, leur donner des directions étranges, qui marquent une évolution dans l’histoire qui nous est narrée. Quand Andrew Craighan (guitare) et Aaron Stainthorpe (chant), les deux derniers membres d’origine, le font bien, cela donne des morceaux qui développent une théâtralité, qui demandent plus d’être interprétés sur scène que performés. Ils viennent brasser des émotions diffuses, ils vont plutôt créer des ambiances. Elles ne fonctionnent pas toujours, mais le groupe a au moins le mérite de ne pas proposer un disque dans la même veine que "The Ghost Of Orion" et d’aller de l’avant, même si pour cela paradoxalement il va se montrer passéiste.

Nous replongeons dans les années 90. Ce qui change ? Le groupe bénéficie d’une production plus conséquente, actuelle, mais qui ne lui confère pas le charme qu’il avait à l’époque, quand l’ensemble était un peu plus étouffé, moins précis. Les morceaux fonctionnaient mieux à cette époque car la production leur donnait un charme, exacerbait les émotions qu’ils véhiculaient. Là, en fonction de l’approche, MY DYING BRIDE louvoie entre un aspect monolithique ("Her Dominion") et un Doom mélodique assumé ("Thornwyck Hymn"). Parfois, les deux univers fusionnent et offrent de joyeuses compositions labyrinthiques ("The Apocalyptist"). Et tout n’est pas forcément bon dans ce cochon-là.

Stainthorpe est donc revenu aux growls. Il le faisait déjà mieux, il n’est pas le plus impressionnant dans ce domaine (Nick Holmes, pour citer le voisin de palier, s’impose mieux dans le domaine). Cependant, il semble enfin plus libéré, la situation horrible qu’il a vécu avec sa fille est plus ou moins derrière lui et il retrouve de sa superbe quand il s’agit de véhiculer de l’émotion à travers son chant. Quand il interprète "Thornwyck Hymn", il donne l’impression d’être légèrement désabusé, alors qu’il nous écrase avec sa litanie, comme s’il nous exposait des faits sordides dignes de Lovecraft et de la ville de Dunwich. Il reprend donc des couleurs après un "Ghost Of Orion" où il était bien pâlot, lessivé par ce qu’il avait vécu et il impose sa marque, parfois avec brio, d’autres fois de façon plus pataude, mais il monte en puissance.

Les compositions en elles-mêmes sont plutôt classiques pour du MDB. Comprenez par là qu’elles sont complexes, mais que nous ne sommes pas particulièrement choqués par les murs de guitare qui s’imposent, mais qui laissent toutefois la place au violon de s’exprimer. Celui-ci est très présent, délivrant des mélodies tristes et malsaines, qui viennent alimenter les titres, les nourrir d’un spleen étrange et décalé, mais qui fonctionne bien. La section rythmique en revanche apporte une belle plus-value. Nous connaissions déjà les capacités de Lena Abé à la basse, nous pouvons apprécier le jeu précis de Dan Mullins qui marque son retour derrière les fûts (souvenez-vous du "For Lies I Sire" de 2009). Il y a donc une belle densité dans le son et là aussi ça tranche avec les productions cultes de la première moitié des années 90 où la rythmique se voulait plus mesurée.

Aussi, "A Mortal Binding" ne donne pas l’impression de se traîner. L’aspect Doom est bien présent, mais nimbé d’une aura plus Death bien présente, qui se manifeste sans que MDB n’ait à abuser d’accélérations, rien qu’avec l’ampleur du son et des intentions qui sont cachées derrière. Cependant, on appréciera quand le groupe se fait plus subtil, quand il construit des histoires où le chant et la musique se marient à merveille. Si "Her Dominion" est une entrée en la matière presque anecdotique tant elle manque de ce feeling en noir propre à la formation, "Thornyck Hymn" ou "The 2nd Of Three Bells" s’en tirent bien mieux, la première pour son ambiance fantomatique, la seconde pour sa construction plus complexe et son cheminement réussi.

Je serai donc bien moins intransigeant avec cet album qu’avec "The Ghost Of Orion", qui m’avait au final déçu. Certes, MY DYING BRIDE n’invente strictement rien, mais il n’invente rien avec un certain brio comme cela a déjà été dit plus haut, à défaut d’être réellement impérial dans la composition. "A Mortal Binding" contient de bonnes idées, dont certaines sont pleinement exploitées, mais je ne peux m’empêcher de penser que le groupe a perdu son romantisme noir en chemin, il ne transparait plus qu’à de rares moments. Les Anglais ne sont plus aussi brillants que par le passé, mais c’est normal. Ils ont vieilli et ils ne s’extraient que trop rarement de leur zone de confort pour ne pas finir par doucement s’auto-caricaturer. Un bon disque, mais qui aurait pu être meilleur avec plus d’audace.

Note réelle : 3,5/5.

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   DARK BEAGLE

 
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- Aaron Stainthorpe (chant)
- Andrew Craighan (guitare)
- Neil Blanchett (guitare)
- Lena Abé (basse)
- Dan Mullins (batterie)
- Shaun Macgowan (claviers, violon)


1. Her Dominion
2. Thornwick Hymn
3. The 2nd Of Three Bells
4. Unthroned Creed
5. The Apocalyptist
6. A Starving Heart
7. Crushed Embers



             



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