C'était à la NiME party 2009, véritable messe annuelle où l'on se rencontre entre nous, les chroniqueurs actifs, et les grands anciens. C'est à cette occasion que Mox m'avait pris dans ses bras en me montrant la pochette du dernier MDB. “Regarde, ils sont revenus à leur imagerie ! Ce christ...”, il ouvrit alors le livret “C'est comme dans le clip de “The cry of mankind” avec Aaron dans le rôle du porteur de la couronne d'épines”. Là dessus, il me prit les mains en me suppliant de chroniquer "For The Lies I Sire", en arguant que j'étais le seul capable de montrer à quel point les chroniques de NiME sur MDB étaient de qualité jusqu'alors. J'avoue ne pas bien avoir compris cette phrase mais je le remerciais de m'avoir jugé capable.

Pour Les Mensonges Que J'Engendre... A l'écoute de l'album un sentiment très "The Angel And The Dark River" se dégage. La faute notamment à cette pochette blanche, au retour du violon mis en avant, Aaron se remettant au chant tout en gémissement...
Mais c'est bel et bien un mensonge, la batterie est très présente, on est loin du travail (relatif) simple de marquage des temps qu'avait pu effectuer Rick Miah à l'époque. La batterie prend l'espace comme tous les autres instruments, basse, claviers/violons. Oui, les nouveaux membres ont l'air bien intégrés avec suffisamment d'espace pour s'exprimer.

L'ambiance est teintée de cette sombre mélancolie, voire de ce désespoir noir qui fût la signature des morceaux de MDB. C'est surtout le violon qui assure le drainage lacrymale (pour toi ami lecteur égaré cherchant des parties de violon festives, SKYCLAD c'est en face, merci !) en confortant les lignes entremêlés et dépressives du chant et des guitares qui appuyaient pourtant déjà sur le bouton “montée de larmes”.
Ça et le fait que les morceaux doivent être composés en “D minor” cher à Nigel de SPINAL TAP.

Si le chant plaintif en voix claire est de retour et est dominant, il y a quelques passages déclamés de manière grandiloquente (“For lies I sire”) ou sur le ton de la narration (“My body, a Funeral”). Il a l'air en grande forme Aaron, enfin je veux dire complètement dégoûté de la vie... Bref, il fait super bien le gars qui a perdu sa quinzaine !
Les guitares ont retrouvés les lignes mélodiques aiguës avec ce son incisif (“Echoes form a hollow soul”) quant à la basse elle complète la section rythmique de manière plaisante.

La structure des morceaux est globalement similaire, tempos lents, s'étirant mais un avec changement (“My body, a Funeral” ou encore “Fall with me”), toutefois quelques morceaux se différencient nettement des autres comme le mid tempo "bring me victory" (et ses multiples pistes de voix empilés), “A Chapter In Loathing” à réminiscence death (poursuivant “The Blood, The Wine, The Roses “ de l'album précédent A Line Of Deathless Kings, en en reprenant le riff final) et le très mouvant dans ses accompagnements “Echoes from a hollow soul” (avec ses alternance piano/guitares).

Malgré de nombreux points positifs, soyons honnêtes, il n'y a pas véritablement de fulgurances. Ça reste
bon et ce disque n'a pas vraiment de points faibles (mis à part le revival death sur “A chapter in loathing”) et qu'il est mieux constitué que ces immédiats grands frères mais l'ombre des chefs d'oeuvre précédents l'écrase..

En résumé: 3 nouveaux membres (dont 2 femmes, ce qui n'est pourtant qu'un détail vaut quand même la peine d'être souligné) qui s'intègrent raisonnablement, le retour du violon mis en avant, Aaaron qui se remet à geindre, autant de raisons qui font un bon album avec quelques longueurs sur la fin (sensation de répétitivité et baisse d'efficacité). L'album de la renaissance ? On verra.

Le morceau où Aaron chante énergiquement: « Santuario Di Sangue »
Le morceau pas en voix claire: “A Chapter In Loathing”
Le morceau avec un peu piano que ça fait bien à l'oreille : “Echoes form a hollow soul”
Le morceau qui finit en “méchant/angoissant” pour du MDB: “Shadowhaunt”