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DEATH METAL  |  STUDIO

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DEICIDE - To Hell With God (2011)
Par MEFISTO le 31 Mars 2011          Consultée 6646 fois

Quand on pense au Death américain, certains groupes doivent obligatoirement nous venir à l'esprit : DEATH, CANNIBAL CORPSE (à qui il ressemble pas mal), MORBID ANGEL… DEICIDE fait aussi partie de ces pionniers, bien qu'il soit souvent passé sous les radars ; l'éventail est si large qu'il arrive que certains ne soient pas reconnus à leur juste valeur ou soient bêtement oubliés. On pourrait argumenter et discuter jusqu'à demain matin de l'importance de DEICIDE au sein de la fratrie du Death Metal, mais il reste que ce « Serpent of light » sort encore des albums et des bons, de surcroît. Alors je laisserai le passé aux encyclopédiques et me concentrerai sur les effets positifs de la longévité de la « vieille » formation, une autre refusant de rendre les armes pour ne pas que son enveloppe charnelle se désintègre. C'est décidément devenu une mode chez les papis, dans cette époque du rapidement digéré dominée par les jeunes loups affamés devant se faire valoir dès le premier disque…

La plus grande différence entre "To Hell With God" et "Till Death Do Us Apart" se situe au niveau de la production. Le précédent opus avait marqué par sa vélocité et sa brutalité, évidemment, mais surtout par une sensation de pesanteur crasse, le genre d'atmosphère suffocante plaisant tant aux fans de Death. "Till Death Do Us Apart" s'avérait ainsi un digne représentant des débuts des Américains, alors que pour cette offrande 2011, DEICIDE a opté pour une approche plus « moderne » si je puis dire. Et je vois ça d'ici : les puristes ne kifferont pas "To Hell With God" pour la simple raison que l'infection et le mal ont été drainés au profit d'un visage hollywoodien sans rides, sans traces de lutte. Tout y est étincelant, à part une mince couche de poussière, alors que sur "Till Death Do Us Apart", la vieille boucherie demeurait ouverte. Là, c'est comme si elle avait été rasée afin que l'on construise une bâtisse toute neuve sans le charme du passé, respectant les saloperies de standards environnementaux. Décevant.

Sauf que "To Hell With God" va chercher plus de variété que l'obscur et violent "Till Death Do Us Apart". On n'y retrouve pas de malsains morceaux comme "Severed Ties" ou de pièces plus longues que 4:15, le groupe mise sur les trucs plus directs comme à ses débuts ("Conviction". Ce qu'il a perdu en sacrifices de compositions sombres, il le regagne en qualité sonore, mais est-ce assez ? Il y a bien sûr du matériel de tueur sur cet album, c'est DEICIDE quand même : la pièce-titre et la clôture, "How Can You Call Yourself A God", un hymne défoulatoire parfait, l'énergique "Empowered By Blasphemy", la « proprette » "Hang In Agony Until You're Dead" et la possédée "Servant Of The Enemy", au groove infernal et à la petite twist funny à la guitare. La quantité innombrable de soli ajoute évidemment une gommette dans le cahier, mais…

Mais non, ce n'est pas suffisant pour afficher quatre étoiles. Si on a droit à un peu plus de diversité, de par la clarté de la facture sonore et les changements de tempo, il reste que l'ambiance générale est un peu trop aseptisée pour vraiment apeurer. Un peu ce que CANNIBAL nous a offert avec "Evisceration Plague". Là où les riffs foutaient jadis la trouille, il y a ici trop de clarté, de mélodies faciles ou de « bûchage classique ». Mais ça demeure une sacrée volée de bois, où la vitesse, la précision et la hargne sont reines. Comme on a pu lire sur le forum lecteur de NiME, « ça nettoie les conduits auditifs ». Et pour plusieurs, c'est assez pour qu'un album soit écoutable. Tant mieux pour eux !

Du côté des textes, ceux qui n'étaient toujours pas convaincus de la sourde colère blasphématoire qu'entretiennent les Américains depuis 1989, n'ont plus aucune raison de douter. "To Hell With God" est un autre virulent plébiscite antireligieux, comme peu de groupes « mainstream » distribuent encore. Car on ne se le cachera pas, l'athéisme en Metal est comme le collagène chez les reines de beauté : un incontournable dont on est un peu las d'entendre parler. Sauf que lorsque c'est DEICIDE qui nous lit sa Bible satanique, on se tait et on respecte son ancienneté dans le domaine « gros bourru brûleur d'église mentalement ».

DEICIDE est encore vivant et je suis persuadé que dans une arène, il pourrait faire le poids avec son adversaire de toujours : le barbu à sandales. Sauf que pour le cardio, je ne donne pas cher de sa peau ; il serait plus du genre à utiliser un pistolet !

Note : 3,5/5.

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   (2 chroniques)



- Glen Benton (chant, basse)
- Jack Owen (guitare)
- Ralph Santolla (guitare)
- Steve Asheim (batterie)


1. To Hell With God
2. Save Your
3. Witness Of Death
4. Conviction
5. Empowered By Blasphemy
6. Angels Of Hell
7. Hang In Agony Until You're Dead
8. Servant Of The Enemy
9. Into The Darkness You Go
10. How Can You Call Yourself A God



             



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