Dieu,

Tu sais que je te hais. Enfin, pas personnellement, comment le pourrais-je ? Personne ne t'a jamais vu. Non, c'est ton aura, ton influence sur les humains que tu endors de ta « grâce » que je déteste. Je hais tes saloperies de Commandements, tes slogans de merde comme « Aimez-vous les uns les autres, sinon je ne multiplierai pas les pains », ou quelque chose du genre, tes apôtres renifleurs de cul, ta dernière cène que tu aurais pu transformer en banquet avec des femmes saoules à poil étendues sur les tables. Mais non, tu es trop prude.

Je hais aussi ton Église, sa richesse, son hypocrisie. Je hais ton mythe et tes Écritures, les mensonges et inventions qui y sont placardés. Tu savais que lorsque j'ai envie de rire, je t'imagine la tête en bas, cloué à ta croix, en train de saigner comme un porc ? Ah non ? Tu n'as jamais entendu ma grosse voix scander comment j'exècre tout ce que tu représentes ? J'en suis à 11 albums, bordel de merde ! Cesse de te gorger de vin de messe, de t'enduire les naseaux de myrrhe et de te bourrer les oreilles de chants grégoriens, je suis là pour t'en mettre plein la gueule ! Ma musique vrombira directement dans tes tripes sans tambour ni trompette, mais avec un groove que je perfectionne depuis mes débuts comme antéchrist. Oui, Dieu, je suis ton antithèse sur Terre, DEICIDE, ma créature, n'a d'autre but que de briser ton image et de faire l'apologie de mon maître : Lucifer !

Dans les esprits du mal, comme tes évêques se plaisent à psalmodier à travers leur mitre, je devrais pourrir en Enfer. Dans les esprits du mal, mon Death Metal ne devrait pas exister, car il te fout une mauvaise publicité dans les gencives, qu'il te lapide de cruelles mélodies ou d'engueulades bien senties. Dans beaucoup d'esprits du mal, mes récriminations à ton endroit ont fait leur temps, elles vieillissent mal et souffrent de radotage. Eh bien moi, je leur dirai qu'ils ont mal écouté mon dernier album et je leur répondrai la même chose qu'à toi quand tu as osé m'offrir une place à tes côtés il y a longtemps : « Allez vous faire foutre ! Je suis Glen « fucking » Benton, pas une marionnette ni un vieux sac qui se répète. Je suis Glen « fucking fuck » Benton, celui que les Américains auraient dû choisir comme président au lieu de Georges « fucking stupid » Bush, ok ?! »

Bon... Je sais que dans ta légendaire magnanimité, tu m'as sans doute pardonné. Je n'ai jamais senti la lourdeur de ton regard sur moi, les foudres de ta colère dans mon dos. Cela prouve que tu n'existes que dans notre imaginaire, surtout celui des faibles. Mais cela m'a aussi permis de continuer d'écrire sur toi, de te déchiqueter avec mes mots et mes notes. Tu m'as laissé te salir en public, comme si tu t'en balançais ! Eh bien, quand on ouvre une porte de grange à Glen « fucking God killer » Benton, il y pénètre pour y foutre le feu. Tu devrais le savoir après tout ce temps ! Même ma barbe est plus « true evil shit » que la tienne !

Puisque j'ai ton attention, autant te faire une confidence : je commence à me faire vieux. J'ai 47 ans, fucking christ ! J'essaie de le cacher en m'entourant de bons musiciens, comme tu aurais pu t'en rendre compte si tu n'avais pas le nez collé dans ton Évangile de merde. Tu saurais aussi que ma gorge détruite par les affres des shows et ma basse, je les contrôle encore très bien. Je ne suis pas mort, loin de là. Je suis le Death Metal ! Je suis Glen « fucking brutal shit » Benton !

Toi, tu as dix Commandements. Moi, j'en suis à 11. Et j'en rédigerai jusqu'à ce que je crève la gueule ouverte. Ça, je t'en fais la promesse.

Glen

Note : 3,5/5.