Eh v'la-ti pas un treizième album au titre aussi suggestif qu'une église qui brûle…

Les mauvaises langues diront que Glen Benton n'a pas encore été banni des studios d'enregistrement avec sa bande, mais bon, semble-t-il que DEICIDE ait une fan-base, dont je ne fais vraiment pas partie, qui a besoin de sa dose de Death-bon-enfant-aux-yeux-rouges. Plus les Américains vieillissent par contre, plus les sorties s'espacent. Résultat des courses : trois skeuds lors des onze dernières années, alors qu'à la belle époque, DEICIDE les régurgitait aux deux-trois ans maxi. D'après moi, Glen subit des traitements des cordes vocales à un rythme plus régulier…

Bon, on ne peut débuter une chro de DEICIDE sans parler des mouvements de gratteux. C'est devenu une saga depuis le départ de Jack Owen… Benton a donc engagé le très occupé Taylor Nordberg comme deuxième guitare pour appuyer Kevin Quirion, bien en selle dans le groupe depuis "In The Minds Of Evil", dans ce qu'on désignera comme une période assez réussie pour les blasphémateurs. Est-ce que ça influence vraiment l'équation ? "Banished By Sin" ne passera pas à l'histoire du groupe ni du Death, alors non, ne crions pas au génie sous peine de passer pour un enfoiré.

En parlant d'enfoiré, le Christ notre sauveur « à pas tous » – précisons-le – arrive encore à catapulter du bois vert dans le nez de taureau à Glen. Il va pas bien notre ami Glen. Sa fixette misothéiste se poursuit, sans qu'on puisse même imaginer une date de péremption à cette douce folie. Joue-t-il l'idiot ou croit-il dur comme fer que sa croisade sempiternelle contribuera à adoucir les mœurs chez le peuple abruti à l'opium spirituel ? À moins qu'il ne conçoive qu'un autre champ lexical puisse nourrir sa musique pesante ? À ce niveau, DEICIDE a déjà perdu, au profit de son identité immortalisée devant l'autel de l'antéchristobstination (@Copyright 2024).

Et là où il perd le plus en cette anno 2024, c'est au niveau de la pertinence. Quand des vétérans comme CANNIBAL arrivent encore à labourer avec efficacité assis sur un tracteur rouillé pouet pouet, DEICIDE peine à tirer un vieux canasson attelé pour retourner la terre meuble. Un peu comme SUFFOCATION ou OBITUARY dernièrement. Et attention, la faute n'incombe pas uniquement au chroniqueur au mauvais foie. Il est très plausible qu'un vieux chacal ait de la difficulté à mordre, voire à se lever aux aurores pour virer le monde à l'envers comme auparavant.

OK, on peut décortiquer chaque nerf du steak jusqu'à demain, mais une réalité s'impose : DEICIDE n'intéressera que les inconditionnels et les « ceuzes » qui ne l'ont pas encore enduré. Certes, y a le podium, y a Glen qui hurle comme Glen, Quirion s'amuse à créer des effets pseudo démoniques, y a Steve Asheim qui bûche comme un perdu à l'image du vieux Paul Mazurkiewicz, mais pour le reste… Ma besace est curieusement assez vide de compliments après un "Overtures Of Blasphemy" pas piqué des hannetons, comme écriraient Fenryl et Fredouille, mieux connus sous le pseudo des "Laurel et Hardy" de NIME. Bon, les djeuns, vous devrez Googler votre recherche pour éviter que votre interrogation vous strie le visage et vous rende aussi méchant que Glen.

Note : 2,5/5.

Podium : (or) "Doomed To Die", (argent) "Ritual Defied", (bronze) "A Trinity Of None".

Indice de violence : 3,5/5.