Mettons nous tout de suite d’accord sur les termes.

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Pourquoi « Rare Cult » ?

En 2000, THE CULT vient de se reformer (une première fois, du moins). En même temps que le groupe travaille d’arrache pied sur un nouvel album qui s’avèrera être Beyond Good and Evil, leur label Beggars Banquet sort tranquillement un coffret de 6 disques, Rare Cult. Coffret contenant, comme son nom l’indique, moult inédits, démos et autres lives en tous genres, sortis des remises poussiéreuses dans lesquels ils s’entassaient. Six disques, donc, bourrés jusqu’à l’os, et sortis en édition limitée à 15000 exemplaires. Notons que les 5000 premiers (édition sur-limitée, pour la crème de la crème des fans ?) seront accompagnés d’un septième CD, essentiellement constitué de remix. Nous ne traiterons pas ici de ces précieux objets, dont le principal intérêt est de contenir l’ex album Peace, qui pour la petite histoire, devait succéder à Love, mais est devenu bien malgré lui Electric. Une pièce d’anthologie, donc…

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Pourquoi « Best-of » ?

Face au bien peu d’exemplaires sortis, et destinés, il faut bien le dire aux fans les plus hardcore du groupe, le label décide d’en extraire le « meilleur » pour en faire une version light, et satisfaire ainsi une plus large plèbe. Voila comment passer, en théorie, de 90 pistes souvent anecdotiques, à seulement 15, supposées essentielles. En pratique, on notera avec un léger sourire que ce best of contient quelques inédits -!- laissant planer quelques doutes sur l’exhaustivité du coffret originel… M’enfin bon, tout ça, c’est de la politique, me direz vous.

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Alors quid de ce « Best of Rare Cult » ?

Plus encore que d’habitude, ce best-of fait office de fourre-tout. Ca tombe, bien c’était le but avoué… L’épuration de la majeure partie des titres du coffret aura eu du bon, et permet de le rendre un peu plus mainstream. Il y a donc à manger pour tout le monde ici. L’occasion d’être exhaustif dans la description des titres.

Les meilleurs morceaux sont ici encore ceux qui sont issus de feu Peace, album qui ne verra, bien malheureusement, jamais le jour. « Love Removal Machine », version boostée, tout comme « Love Trooper » et « Zap City », 2 inédits, sont ainsi des mets de choix, qui donnent l'image d’un groupe bien en avance sur son temps (à l’époque, du moins). Des titres qui ne sont pas sans rappeler la classe et la puissance d’un Sonic Temple. « Little Face » et « Join Hands » se rapprochent un peu de cette musique bien pêchue, qui ravira sans aucun doute tous les fans du groupe. A noter aussi une version acoustique de « Edie » (magnifique, cela va sans dire), et un remix de « Go West » tout à fait original, et étonnamment actuel. Mais la perle de cette galette est et restera « Sea and Sky », reprise d’une ancienne compo du groupe : une ballade toute en finesse, sobre et élégante, dans la pure tradition du CULT de la belle époque. Pour l’instant, on touche à l’excellent…

Mais chez les inédits, il n’y a pas que ceux qu’on est fier de ressortir des placards, et qui vont mettre tout le monde à genou. Il y a les autres… Ceux qui n’auraient franchement jamais du revoir la lumière du jour. Dans cette catégorie « The River » ou « Spannish Gold » en surprendront plus d'un à la première écoute, et en décontenanceront certainement beaucoup. C’est frais (si tant est que la musique peut l’être) et bien fait, mais… c’est pas terrible, quoi. Tout comme « Lay Down Your Gun », trop mollassonne pour attirer l’oreille. Et on touche le fond avec « No.13 », une bien mauvaise chanson, qui fait un peu tache de graisse. Reste une nouvelle version de l’éternelle « She Sells Sanctuary », plus inutile que mauvaise, qui ravira (peut être) les fans de la première heure.

Bref, comme on s’y attendait, ce best of contient de tout, à savoir de l’art et du cochon. Coup de chance, il y a plus de bons morceaux que de mauvais. Mieux encore, les bons titres sont meilleurs que les moins bons ne sont mauvais (désolé). Quoiqu’il en soit, il est bien dommage qu’avec presque 100 chansons dans le coffret d’origine, des déchets subsistent à côté de pièces vraiment excellentes. A qui s’adresse alors cette galette ? A tout le monde, bien entendu, ne serait-ce que pour les joyaux dont on parlait en première partie. Mais rares sont ceux qui aimeront toutes les pistes, même chez les fans purs et durs du groupe.