S’il y a bien une chose dans ce bas monde qui ne souffre d’aucune contestation, c’est bien le fait que THE CULT a toujours su faire évoluer son style, autant dans le bon sens que dans le mauvais. En parallèle, ayant également traversé l’âge d’or des singles, le groupe a réalisé quelques vidéos promotionnelles pas forcément vilaines. Quoi de plus naturel, donc, que de nous sortir un bon vieux best of de clips des familles en guise de rétrospective pour retracer cette évolution.

Car oui, si le groupe a effectivement traversé les âges, genre de Forrest Gump du Hard Rock, son style musical autant que visuel s’est toujours plus ou moins adapté aux codes en vigueur à ces époques. Avec toujours cette touche qui fait de THE CULT un groupe unique

Au cours de ce voyage initiatique, on aura donc successivement droit à :

- Un look indiano-gothique un peu surfait pour "Dreamtime" : un côté incroyablement kitchissime et plusieurs pots de maquillage pour visage par concert, voila qui mérite indubitablement son coup d’œil nostalgique. Une version de Spiritwalker sur un plateau télé du début des 80’s et un live de "Go West" nous montrant toujours ce même Ian version "que d’la gueule" tenant une guitare dont il ne se sert finalement pas…Une autre époque, assurément.

- Un trip psyché 70’s hallucinogène pour "Love" : des couleurs criardes, des lumières de partout, des décors en carton-pâte, rien ne nous est épargné. Mention spéciale aux costumes fin XVIIIe, bien dans l’esprit romantique de l’album (fallait oser quand même).

- Un hard rock rebelle et burné pour "Electric" : falzars en cuir, marcels de rigueur, gueules de vilains mangeur de quiches, le groupe est en colère, et fait son grrr. Ajoutez quelques gros moteurs pour l’excellente "Lil’ Devil", et tous les poncifs du genre y passent. Toujours agréable à se repasser, cela dit.

- Un rock superstar-caviar pour "Sonic Temple" : des salles de concert immenses, des publics en délire, des filles à poil (je rigole), le groupe a pris de l’envergure et pète la forme. Notons quand même la tentative ratée de faire dans l’intimiste avec "Edie Ciao Baby", dommage…

- Une ambiance recherchée et stylée pour "Ceremony" : poses grandiloquentes, grande classe, voire franchement too much. Ian en Jésus flingueur et un indien faisant la danse de la pluie en plein centre ville, voilà ce qu’on retiendra de cette période, loin d’être la plus faste du groupe.

- Un style moderne et (faussement) contestataire pour "The Cult" : cheveux coupés, milieu urbain, style réaliste proche du public, bref, un rendu plutôt neutre, là encore à l’image de l’album…

Au rayon des hors série, on passera rapidement sur le très médiocre "Resurrection Joe", au clip ridicule à tout point de vue : notre regard bienveillant sur ce passé lointain a ses limites. On poussera par contre un violent coup de gueule pour l’exécrable live de "Sun King" au festival Pink Pop, littéralement massacré par un Ian défoncé de la tête au pied, incapable de chanter 3 notes de suite, et tenant debout uniquement grâce à son pied de micro… Lamentable. Grosse interrogation sur qui a eu la bonne idée de ressortir de genre de vieux dossier, et de le caser sur un DVD.

En guise de bonus, notons les commentaires à posteriori des deux comparses que sont Ian Astbury et Billy Duffy, derniers membres encore présents de la formation d’origine. Quelques anecdotes sympathiques, peu de révélations fracassantes, mais des interludes intéressants (au moins la première fois). Version non sous titrée, soyez attentifs.

Précisons enfin (chronique exhaustive oblige) que ce DVD est l’heureux compagnon d’un CD-compilation du même nom dont il se veut la version visuelle. Le même sans les images, à peu de choses près. Vendus séparément, bien évidemment.

Bref, un bon 3/5, note qui bien entendu, ne s’adresse vraiment qu’au fan, principale cible de ce genre de produit. Car comme toute compilation de clips, "Pure Cult" est certes très agréable à regarder, se ressort volontiers de temps en temps (pour peu qu’on n'ait pas oublié son existence), mais ne sera jamais un DVD de chevet, et ne squattera nullement vos soirées DVD du mardi soir. Un DVD à voir au moins pour son côté rétrospective historique. Et dire que ce DVD ne couvre qu'un peu plus d'une décennie...