Le Live : un aboutissement, un challenge, une consécration, un exercice casse-gueule ?
C’est tout ça à la fois !

Un Live peut asseoir définitivement une réputation mais peut aussi montrer la faiblesse de ses géniteurs.
Pendant longtemps, au vu des sommes nécessaires pour enregistrer, un seul soir, voire max deux (si c’était dans la même salle) étaient choisis. Rester à prier Allah, Yahvé, Vishnou, Jésus, Satan etc.( rayer les mentions inutiles ) pour que le soir soit bon et que les pains soient peu nombreux !
Malheureusement au fil du temps et de la facilité d’enregistrement on a commencé à avoir des Lives patchwork faits de multiples dates et aussi des disques ultra retravaillés (JUDAS, MAIDEN, THIN LIZZY etc.). De communion païenne avec le public, d’osmose totale, on s’est de plus en plus retrouvé avec des produits bien frelatés et pas représentatifs !

Mais le bon sens permet de trier ! Qui a le plus de vibration, de vie, d’ambiance ? "Made In Japan" ou "Unleashed In The East" ?
Quid de CULT ! Déjà petite salle ! Le Marquee, ce n’est pas le Stade De France ou Bercy ! Ensuite le son : énorme, plein et violent ! On n’a pas de retouches, on se sent dans la moiteur du club et on en prend plein la gueule. Ça sonne et ça sonne gros !
Ian a la voix niquée quasi dès le départ… et ce n’est pas un problème ! Le Rock, le Hard c’est brut sans fioritures ! "Like the old days" dit Ian à la fin de "Spirit Walker" !

On est sur la tournée "Ceremony" et le batteur (poste mouvant chez Duffy et Cie) c’est Michael Lee futur PAGE & PLANT ! Il cogne à se démonter l’épaule, mais avec groove ! Tournée "Ceremony" mais seulement deux extraits du disque mais les trois-quarts de "Love" et une bonne louche de "Electric" ! La période Hard US qui leur a été aussi profitable au niveau thunes semble quasi absente ! The CULT est déjà ailleurs, il regarde plus loin ! Duffy est seul à la gratte, donc pas de rythmique pour appuyer ses solos mais ça ne dérange pas ! Son rack d’effets est loin et seul sa Les Paul, son Marshall et quelques pédales sont là ! Un son authentique et brutal ! Rien que l’entame, avec "Nirvana" défonce… et à l’époque, oui, enfonce en termes de Rock burné Axl, Lars et cie…

Vous vous rappelez de l’erreur de "Smoke On The Water" sur "Made In Japan" où on se dit qu’on est dans le vrai, que ça nous fait sentir dedans (Ritchie reste un dieu de toute façon !) ? Et bien ici c’est l’ampli qui saute et c’est gardé ! D’ailleurs avant ça sur "Wild Flower" il y avait déjà un trou dans le son de guitare à cause de son matos ! Sensation de bootleg pour sa véracité son authenticité et d’album avec label pour la qualité du son, car oui le son est bon !

Le dernier ingrédient pour un super Live est la setlist : ici The CULT se fait plaisir et atteint l’intouchable (n’auraient été les comportements scabreux et destructeurs d'Astbury ce groupe aurait été équivalent aux GUNS ou AEROSMITH ! Rien que ça !). Ce soir-là, le public est tout acquis à la cause ! Pas un public sud-américain qui casse les couilles en voulant faire jeu égal avec le groupe ! Non un public Rock qui sait exister, vibrer, gueuler mais aussi être dans la contemplation, dans l’écoute ! Bref un public qui respecte la baffe qu’il se prend et en redemande !

Ce Live est grand, immense, les moments forts sont légion (Les morceaux de "Electric" sont là, un son boosté et teigneux à la différence de l’album où c’était un franchement un peu étriqué !). Bon et puis ça suffit là ! On pourrait en parler des heures. Lâchez votre téléphone, votre ordi, procurez-vous le disque, mettez à fond et attendez-vous à en prendre plein la gueule… Et vous savez quoi ? À la fin exsangue vous allez appuyer sur repeat avec un sourire masochiste ! Ici on touche à l’épure au vrai au réel ! Pas besoin de fanfreluches c’est du LIVE !! Savourez !!