Thrash metal... Par définition, originaire des States en 1983, et plus précisément de la Bay Area, il correspond à la réponse burnée des habitants outre atlantique à nos bons vieux voisins rosbiff et leur NWOBHM (*)... METALLICA, SLAYER, MEGADETH et ANTHRAX comme autant de noms prestigieux intimement liés à ce courant divin pour mes oreilles...
Tandis que nos rebelles ricains faisaient la nique à leurs cousins UK, la résistance tentait de s'organiser sur cette île. Ayant gagné le maquis anglo-saxon (en espérant qu'il existe !), nombres de groupes ont bien tenté de s'y coller... un grand nombre s'y sont collés comme sur du papier « tue mouche ».... Mais si, vous savez, ce truc qui se collait immanquablement dans vos cheveux quand vous rendiez visite à une obscure tantine dans sa caravane ou dans sa cuisine ultra glauque...
ONSLAUGHT est une de ses trop rares réponses au thrash étasunien (excepté VENOM et quelques autres). Formé en 1983 (oui oui le même année que « Kill'em all » de « vous-savez-qui » !), le groupe propose nombre de démos avant de se voir octroyer le droit de sortir ce premier opus.
Pour une fois, tout est dans le titre: « Power from Hell », y'a pas tromperie sur la marchandise, mon bon monsieur !
Ouverture avec le malin en personne sur le premier morceau (éponyme) « Damnation/Power From Hell », les choses sont tout de suite affichées: on sonne thrash de la grande époque '83, sans concession. ONSLAUGHT nous délivre un thrash old school sauvage, « satanique » et underground.

SAUVAGE: « Death Metal » ou comment insérer un titre déconcertant dans une track list. En effet, même si ce genre n'était pas encore né, le virulence des riffs proposés ici laisse entrevoir ce qu'enfantera inévitablement le thrash dans les années à venir... Nous sommes encore bien loin de ce que le Death Metal est devenu, mais en 1985, ONSLAUGHT donne dans le thrash malsain, violent et furieux. « Thermonuclear Devastation » aura vite fait de vous étonner dans le même sens: une minute 30 de violence (gratuite).

SATANIQUE: en 1985, il fallait y croire pour proposer un thrash à la gloire de Satan et du malin !
Autant de titres sans équivoque comme les deux diptyques « The devil's legion » et « Skullcrusher » (instrumental) puis « Angel of Death » (aucun rapport avec le futur monument SLAYERien) ou encore un « Lord of Evil » au riff headbangeur... à s'en damner ! Textes sans ambiguïté et thèmes récurrent. Adorateur du malin, vous allez être amusé...

UNDERGROUND: ça riff, sévère, appliqué mais avec une production trop « roots ». Il s'agit sans doute ici de l'écueil majeur de la galette: le son, trop quelconque et pas assez lissé, donne un aspect très (trop?) garage à la tracklist. On ne peut que regretter cette faible capacité à savoir valoriser le jeu honnête de nos zicos du jour. Rockett se démène comme un beau diable et nous sert des plans efficaces sans être fondamentalement novateurs. Le son de la guitare demeure à ce sujet relativement particulier, notamment au moment de soli (le plus souvent sans réelle ambition). Grice, derrière ses fûts, remet une copie de fort belle facture (un poil trop présent peu être...) et permet de mettre en avant le chant hargneux et gras d'un Mahoney qui ne semble pas être sur la réserve (pas d'économie sur « Steel Meets Steel »).

ONSLAUGHT délivre en ce milieu des années 80 un premier opus plein de fougues, débordant de testostérone tel un ado en pleine possession de ses moyens... Reste indéniablement à soigner les apparences pour ne pas rester avec cette merdique moustache naissante et ses vestes en jean sans patch... Soignez l'habillage, que diable !

Verdict: 3/5

(*): je stoppe là la remise à niveau et cliquez donc sur l'excellent topo du Canard dispo à partir de cette page...