ONSLAUGHT est un combo que je tente de défendre depuis plusieurs années sur ces pages.
Ce groupe naviguant sur le périphérique (seconde voire troisième couronne du genre) ronronnait depuis 2004 avant de se décider à se sortir les doigts du fût en 2008 avec un "Killing Peace" honnête, enchaîné avec un live qui m'avait fait franchement plaisir.
Traînant ainsi ses guêtres depuis 1983 (!), nos Anglais vivotent ainsi après une séparation en 1991.

Finalement, c'est un nouvel opus studio qui voit le jour en ce début d'année 2011. Quelles sont les sempiternelles questions qui peuvent bien frapper l'esprit du thrasheur lisant ces lignes ?

- Un énième album de Thrash, me direz-vous ?
Eh bien... Oui. Ça riffe sévère, classique, trèèèès classique. Les morceaux s'enchaînent avec la même furie et cet aspect débridé. On retrouve ce côté "refrain breaké" propre au groupe ("The Sound Of Violence"), la frappe de mule et bien lourde de Steve (qui a depuis le mois de mars quitté le groupe) et les soli sont toujours aussi respectueux de la marque de fabrique du groupe (à savoir heavy et relativement mélodieux comme sur "Suicideology", "Rest In Peaces", "Hatebox" ou "Godhead" par exemple). On peut y trouver un côté DESTRUCTION plus "lourd" en quelque sorte.
ONSLAUGHT en profite pour nous balancer des mid tempos par ci par là (un "Code Black" beaucoup trop long, "Godhead") mais qui se caractérisent par leur absence... de caractéristiques ! Que c'est fade tout cela ! Pas franchement marquant (qui retient un riff ?) mais une sorte d'easy listening du Thrash. Vous savez, ce genre de disque que vous laissez traîner dans le lecteur et qui s'enchaîne sans que vous ayez véritablement retenu quelque chose. Sympa pour l'ambiance sonore, quelconque pour les émotions...

- Et c'est ainsi tout au long des 11 tracks ?
Alors, on se calme de suite : on a le droit à une intro (marche militaire ambiancée) et une outro (clavier quelconque) c'est à dire du vent. On se retrouve donc à -2. Là, déjà, j'aime moins. Mais heureusement, on a le droit à un titre bonus, à savoir une reprise de "Bomber" de MOTÖRHEAD en présence de Phil Campbell himself et de Tom Angelripper (SODOM), qui fait foutrement plaisir à entendre !
Bref, si vous faites le compte, on se retrouve avec 8 morceaux en fait.

Pour la redondance, ONSLAUGHT tente bien de s'offrir une petite sortie hors des sentiers battus comme sur l'intro de "Godhead" ou de "Antitheist" (très orientale dans son approche pour la dernière citée) avant de bien vite rentrer dans le côté ronronnant de leurs productions passées.

- Et Sy ?
Notre chanteur à la voix si typique ne ménage pas ses efforts, mais ceux-ci semblent ici relativement vains. Outre le fait que l'homogénéité de sa prestation le desserve globalement, on ne peut pas dire que les effets plus "extrêmes" de "Suicideology" seront là pour nous contenter. Des growls furtifs sans grand intérêt...

Même si je vais faire (enfin) plaisir à certains des détracteurs d'ONSLAUGHT, je ne peux que constater les dégâts. Nos Anglais ont franchement pondu un album anodin. Bien réalisé (production difficilement attaquable comme à l'accoutumée) mais lisse à outrance, ce "Sounds Of Violence" s'écoute sans grande émotion. Ne tentez pas d'y dénicher quelques grands moments, vous perdrez votre temps (si ce n'est une cover de MOTÖRHEAD, c'est dire !).
Si le coup de la reformation surprise avait eu le bon goût de surprendre son monde (moi itou), il faut bien avouer que la magie de l'opération trouve ici son terme.
ONSLAUGHT la joue trop facile et n'a pas su réitérer son opération "séduction"... Gare à oubli...

Note réelle : 1,5/5.

A noter que l'album a été édité en format vinyl ; limité à 666 copies...