La sirène annonçant l’imminence d'un nouveau bombardement durant la Seconde Guerre Mondiale qui ouvre ce "Live At Slaughterhouse" était donc pleinement justifié : ONSLAUGHT est de retour pour une capture live d'un concert et prenez garde ! Tous aux abris !

Les Anglais, actifs à partir de 1985 (!), sont de retour dans la capitale et préviennent : "This is the sound of Violence" ! Et c'est ainsi qu'ils débarquent (jeu de mots pourri inside)…

Plus sérieusement, ce Live est surprenant à plus d'un titre :
- Il est (semble ?) capté d'un seul tenant : pas de coupure, tout s’enchaîne. Intéressant de noter que nous avons le droit d'attendre le rappel comme lors de la soirée ! L'impression sympathique de revivre donc totalement ce 19 juillet 2014 au soir à l'Academy Bristol et le lendemain à l'Academy London ! On attend donc entre "Metal Forces" et "Onslaught (Power From Hell)".

- Pas de fioriture ici : Sy Keeler n'est pas un bavard et le combo balance encore et encore ses morceaux, pour le plaisir de son auditoire. Attention, le frontman n'en oublie pas d'annoncer les titres par moments évidemment ou d'haranguer la foule ("Let There Be Death", "Destroyer Of Worlds"). Il est simplement plus causant pour nous expliquer qu'ils vont jouer "In Search Of Sanity", titre qu'il n'a pas chanté depuis 1988 !

- Il faut noter la discrétion du public d'ailleurs. Pour lancer "Rest In Pieces", Keller demande le soutien de la fosse et il faut bien reconnaître que les rangs semblent clairsemés, vu le peu de retours audibles après plusieurs écoutes au casque !

La setlist ne néglige aucun des six LP du groupe, représentés à quasi parts égales. Elle confirme la modernité et la vigueur des morceaux récents tout en remettant au goût du jour les petites pépites du passé. Ce plaisir est clairement dû à une section rythmique puissamment mise en avant et à une doublette de gratteux qui balance encore et encore des soli nerveux et sans concession : Nige Rockett et Rosser-Davies font des merveilles avec notamment le solo de "In Search Of Sanity" (fantastique titre Thrash mélodique) pour ne citer qu'un excellent moment.

Le rythme est donc effréné : en faisant le choix d'ouvrir avec un "The Sound Of Violence", ONSLAUGHT ne nous prend pas en traître ! Les quatre premiers morceaux vous sautent à la tête et sont irrésistibles : mon chouchou – "Killing Peace" et son "Spitting blood in the face of God" – est totalement né pour la scène. "Chaos Is King" (ultra agressif) puis "Let There Be Death" (plus SLAYERien dans l'approche) ne font pas baisser la température. Le premier "temps mort" n'est que le fameux "Children Of The Sand", tiré du dernier opus en date, mid-tempo ambiancé par des samples orientales. Profitez-en car ensuite, c'est la ligne droite sans interruption, jusqu'au chaos final !

Pour le reste, ONSLAUGHT confirme sa capacité à vous étouffer (votre serviteur ayant eu la chance de les voir au Hellfest en 2015, vraiment plaisant !) : comment résister au refrain de "Destroyer Of Worlds" ("Kill in Peace, Kill in war… I die, you die They die, we die Rich die, poor die Every fucker gonna die") ? Et la boîte à musique qui annonce "66 'fucking' 6" ?

Le final est parfaitement résumé par un titre : "Thermonuclear Devastation" !
En effet, c'est un véritable cataclysme et une folie de décibels qui s'abattent sur le public ! Rien de moins que quatre titres directement tirés des deux premiers albums ! "Fight With The Beast" nous transporte immédiatement dans le Thrash des années 80, tout comme "Metal Forces" (avec cette petite touche IRON MAIDEN à mon goût !)… Mais soyez surtout prêts en attachant vos ceintures sur "Onslaught (Power Of Hell)" et donc "Thermonuclear Devastation" (1983 !) pour apprécier toute l'influence du Death/Thrash pour le premier et du Punk (DISCHARGE et The EXPLOITED en fer de lance) pour le second dans le Thrash Metal des Anglais !

Une heure dix de Thrash Metal sans concession, straight to your face qui fait honneur à ce groupe trop mésestimé qu'est ONSLAUGHT. Un très bon moment qui vient valoriser le talent de nos références du Thrash anglais.

Metal Forces!

Note réelle : 4/5, bien gros, bien gras.

N.B : il existe une édition limitée contenant la captation vidéo, un documentaire et le clip tiré du set ("66 Fucking 6").