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WASP - The Neon God Part 1: The Rise (2004)
Par POULPI le 13 Décembre 2007          Consultée 11318 fois

WASP. Un groupe encore d’actualité pour certains, tombé aux oubliettes métalliques pour d’autres, mais assurément un groupe culte pour beaucoup. Ce statut permet d’ailleurs à WASP, et plus particulièrement son leader Blackie, de vivre sur une fan base encore copieuse, bien qu’éprouvée depuis le milieu des années 90 et l’après « Crimson Idol ». Les multiples changements de direction et autres expérimentations du groupe sont restés en effet dans la gorge de nombreux fans. Pourtant, la qualité des albums post 1992 est globalement plus qu’honorable, et on ne peut en vouloir à un groupe d’éviter de s’enfermer et de se refaire une jeunesse, tout en faisant parler de soi, mais ceci est un autre débat…

Pourtant, ce Neon God est différent des WASP les plus récents. Alors que ces derniers possédaient tous un caractère, une originalité, voire même un son qui leur était propre (K.F.D), on sent qu’une autre volonté a animé Blackie dans l’écriture de son nouvel album. L’abandon des errances et de l’expérimentation, et un retour à la notoriété. Blackie veut renouer avec son glorieux passé, et nous le montre. La pochette l’annonce clairement, THE NEON GOD sera le fils spirituel du CRIMSON IDOL d’antan. On retrouve ainsi, un concept très travaillé, avec l'histoire pas vraiment joyeuse, d'un jeune homme orphelin qui possède le don d'influencer les esprits.
Pour enfoncer le clou, le nouvel ouvrage comportera rien de moins que deux opus (un rouge, et un bleu, ça vous rappelle rien ...?). Bigre, après pareille annonce, inutile de dire que fans et détracteurs du groupe attendaient donc de pied ferme ces nouvelles galettes. WASP est de retour, et Blackie voit grand pour son come-back en haut de l’affiche. Mais à vouloir s’élever trop haut, on finit par se brûler les ailes…

Car intéressons nous de plus près à THE RISE, première partie de ce double album. Immédiatement, la patte du groupe est reconnaissable. Batterie puissante, guitares acérées et son compressé, on a bien affaire à du WASP, pas de doute possible. Blackie a toujours son chant si particulier, et les musiciens qui l’accompagnent sont plutôt doués. Techniquement, donc, tous les éléments sont réunis pour créer un album bon, voire même excellent…

La structure générale de l’album et l’agencement des chansons peut paraître un peu bordélique à première vue, mais tout est à sa place. On a donc droit ici à un pèle mêle d’interludes entre les chansons, dont le but est d’appuyer l’histoire. Sur le papier, l’idée est bien sûr très bonne, mais en fait, elle est plutôt mal exploitée. Ces interludes sont en effet trop nombreux, parfois très bons certes, mais souvent bien trop courts et trop peu travaillés pour être réellement efficaces. C’est vraiment frustrant tant certains sont excellents (« Why Am I Nothing » ou « The Rise »), mais laissent un arrière goût d’inachevé à nos tympans.

Je ne vous dévoilerai rien en disant que WASP a toujours été capable de pondre des hits imparables, et je vous l’annonce de but en blanc, c’est toujours le cas. « Sister Sadie », « X.T.C Riders » ou « Asylum » en sont de bons exemples, et renouent, par moment, à ce que l’on pourrait appeler un glorieux passé. Des passages épiques, hargneux et heavy vous attendent au tournant. Mais voilà, les autres chansons, si elles s’écoutent sans déplaisir, ne présentent pas vraiment de saveur particulière, et au final, on sent l’ombre de CRIMSON IDOL plâner au dessus d’elles. Beaucoup de choses ici nous rappellent cet album, à commencer par l’ambiance même des chansons, mais surtout les mélodies et le chant, qui semblent vraiment plus qu’influencés par l’ancêtre (« Me and the Devil », c’est beau, mais c’est du réchauffé). Ce n’est pas forcément un mal en soit, mais à la vue de la qualité du groupe et de l’ampleur du projet, on était en droit d’espérer mieux de WASP.

Au final, WASP rate son retour, mais limite la casse. On se retrouve face à un album de heavy plutôt bon, mais au manque d’originalité trop flagrant. Les chansons sont bonnes, parfois excellentes, mais sont trop communes même si elles gardent ce côté écorché si cher au groupe. Il s’agit d’un album qui se veut beau et émouvant, mais qui manque sa cible en lorgnant outrageusement vers le passé, sans jamais le raviver vraiment. Et c’est ça qui dérange ici. Le postérieur entre un passé glorieux et des expérimentations parfois douteuses, WASP a du mal à synthétiser sa musique et à en tirer le meilleur parti pour proposer quelque chose de nouveau.

En fait, pour apprécier cet album de WASP, il convient de stopper net toutes comparaisons avec les productions antérieures du groupe, y compris les meilleures. Mais même dans ces conditions, il est difficile de considérer cet album, où l’excellent côtoie le très moyen, comme un chef d’œuvre. C’est au mieux un bon album de WASP, au pire un écueil de plus dans une carrière, selon votre affinité avec le groupe…

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   (3 chroniques)



- Blackie Lawless (guitare, chant)
- Darrell Roberts (guitare)
- Mike Duda (basse)
- Frankie Banali (batterie)


1. Overture
2. Why Am I Here
3. Wishing Well
4. Sister Sadie (and The Black Habits)
5. The Rise
6. Why Am I Nothing
7. Asylum #9
8. The Red Room Of The Rising Sun
9. What I'll Never Find
10. Someone To Love Me
11. X.t.c. Riders
12. Me & The Devil
13. The Running Man
14. Raging Storm



             



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