Vous êtes en train de faire la queue avec votre ami(e) pour aller le voir le dernier film coréen à la mode (3 étoiles à PREMIERE). Mais vous louchez sur l’affiche d’un de ces énièmes films d’action. Pas besoin d’être devin pour savoir que CDLM. Mais parfois on a plus envie de voir Bruce WILLIS sauver le monde à coups de M16, plutôt que de mater deux bridés qui soupirent en s’effleurant les mains. Une bonne vieille série B avec son lot de répliques pourries et ses scènes pas possibles, ça fait du bien de temps en temps.

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Last Kind Words est un de ces énièmes albums de Metal sans intérêt mais assez plaisant à écouter. Ca décrasse les oreilles et basta. DEVILDRIVER est à l’image de son leader – Dez FAFARA – pas éblouissant mais plein de bonne volonté. Si le bilan « qualitatif » est à peine correct, on ne peut en revanche nier le talent du sieur pour savoir « surfer » sur les bonnes vagues. Que ce soit avec COAL CHAMBER ou DEVILDRIVER, Dez FAFARA a toujours su trouver un certain écho auprès du public, en articulant les bons gimmicks au bon moment. Si ce Metal opportuniste n’est pas transcendant, il reste susceptible de plaire un tantinet. Un peu sexy mais pas trop.

Rassurons d’emblée les afficionados de DEVILDRIVER, ce troisième opus est dans la lignée du précédent qui était lui même dans la lignée du précédent. Ce qui nous fait trois albums similaires (pour ne pas dire identiques) qui se suivent sans évolution tangible. On est donc en terrain connu. Les premières écoutes sont agréables, la section rythmique arrache tout et l’album se conclut bien (les deux derniers titres sont intéressants).

Last Kind Words déboule avec la finesse d’un bûcheron canadien. Pour parler d’identité artistique à part entière, certains évoquent le petit coté Hardcore du groupe, certains s’extasient devant les réminiscences Thrash ou les breaks Heavy.... Ce serait sans doute véridique si DEVILDRIVER ne sonnait pas autant comme PANTERA. Cette sauce « panteresque » est perceptible jusque dans la production (gros son compact, prod’ léchée et implacable). Le résultat est donc plus proche d’un Power Metal, un peu néo, un peu atypique mais résolument moderne.

En ce sens, le résultat est atteint : la bande à Dez a réussi à faire un Power Metal moderne, dévastateur et sauvage. Pas besoin de réinventer l’eau tiède à chaque fois, non ? Les plus exigeants d’entre nous diront que ce troisième opus du groupe ne sert à rien et brasse du vide, les autres sauront se satisfaire de ce Metal réchauffé, remis à l’ordre du jour.

C’est avec cette dernière assertion que j’hésite le plus pour accorder la 3ème étoile. En écrivant cette bafouille, j’ai constamment eu l’adjectif « prévisible » sur le bout du clavier. Le problème est que DEVILDRIVER n’en est pas à son coup d’essai. Pour un troisième album (censé être « charnière » discographiquement parlant), cette absence d’évolution couplée au manque d’imagination globale (comme en témoigne l’absence de gros « tubes ») rendent difficile un jugement favorable.


Non, je ne me laisserai pas aller au surnotage.


Note : 2,5/5


Morceaux préférés du Canard : “When Summoned” et “The Axe Shall Fall”.