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DEVILDRIVER - Beast (2011)
Par REMISSA le 21 Septembre 2023          Consultée 583 fois

Les albums de DEVILDRIVER (DD) ne font jamais consensus. Jamais. Et celui-ci ne fait pas exception à la règle, bien au contraire. A sa sortie, il va cliver : les trüe du kult lui reprochant la linéarité de sa feuille de route vis-à-vis de son prédécesseur "Pray For Villains", et les wannabes à l’oreille indulgente accentuant leur affection pour le groupe, cherchant une surenchère d’agressivité et de virilité clairement assumée. Alors, dans quel camp vous situiez-vous ?

Car on pourrait penser que du haut de ses douze titres (quinze pour l’édition spéciale !(*)) et du long de son heure, la "Bête" mettrait à disposition toute une palette de titres permettant de sustenter son très large auditoire à l’affût d’un Groove-Death-Core équilibré…Eh bien comment dire… Le 36 tonnes Californien arrive bien chargé et à toute vitesse, et pour la raisonnabilité ou la subtilité, on repassera. Les titres défilent d’un bloc, quasiment sans aucun temps de repos hormis les rares introductions. Cela a un avantage certain : prenez par exemple "Bring The Fight [To The Floor]", écoutez-le brut de fonderie, et si cela ne vous a point charmé, vous pouvez arrêter les frais ici et passer à quelque chose d’un peu plus mou des genoux (et je ne citerai pas d’exemples d’autres groupes du genre, afin de ne froisser aucune sensibilité, ni même pour le plaisir de troller).

En effet, grâce à Dez et son hybridation naturelle entre scream et growl collant tout à fait au rythme effréné imposé par John Boecklin, ou aux soli furieux de Mike Spreitzer, tous les ingrédients sont réunis pour nous délivrer une prestation intense et sans fioriture qui viendrait surcharger le tableau. La prestation vocale est tout simplement bluffante de solidité en comparaison à l’album éponyme ou à "The Last Kind Words" (TLKW). La fébrilité a été totalement gommée, et on sent que le lascar prend plaisir à s’époumoner dans une tessiture désormais maîtrisée.

Bien que la galette et son façonnement aient été vendus à l’époque par les protagonistes eux-mêmes comme un exutoire d’émotions négatives au cours d’un moment d’éveil et de lucidité et d’une libération de tout un mal-être, la transposition dans les paroles semble moins nette, puant la testostérone et imposant un registre martial et guerroyant. Elles auraient vraisemblablement mérité d’être traitées avec un peu plus de subtilité sans que cela n'entache la violence générale, quant à elle impérieuse pour la réussite de la formule.

En toute honnêteté, l’album étant très homogène, il ne révèle jamais réellement de temps faible… ni de temps fort. Un certain nombre de titres essayent de retrouver le coup d’éclat de "Clouds Over California" de "TLKW", à l’instar de "Blur" ou "Shitlist". Résultat des courses, ils se retrouvent finalement plus matures que le populaire susnommé, étant, pour le coup, un peu trop conventionnel. Un virage inexorable a été entrepris par DD, qui les fera dévier sur des morceaux de plus en plus élaborés, les détournant définitivement de futurs "hits" (si l’on met "Sail" de "Winter Kills" à part, mais ce dernier étant une reprise…).

D’ailleurs, une cover du groupe de country 16 HORSEPOWER est présente avec un arrangement migrant vers un MéloDeath étrangement captivant, de surcroît sans dénaturer abusivement l’originale !(**)
Et parmi les plus nerds de l’acoustique d’entre-vous, vous aurez remarqué que le titre d’introduction, "Dead To Rights", suit le même polyrythme que "Bleed" de MESHUGGAH (l’aspect Djent en moins), chouette clin d’œil.

En résulte finalement une nouvelle production des natifs de Santa Barbara à la fois compacte et uniforme, mais fatalement convaincante si vous êtes déjà adepte de la recette. Le résultat est d’autant plus louable que le disque est fleuri et tout sauf oisif !

Note réelle : Oserais-je aller jusqu’à 4,5/5 ? Oui allez, juste pour faire chier les sceptiques et les rabats-joie. Et par nostalgie, soyons honnêtes.

Morceaux préférés : "Crowns Of Creation", "Talons Out [Teeth Sharpened]", "Lend Myself To The Night" et son intro dévastatrice.

Point pochette : Rien à dire en particulier, hormis sur l'édition spéciale, où vous reprendrez bien quelques éclaboussures de sang sur votre sandwich au mauvais goût ?

(*) Les bonus tracks en question étant totalement anecdotiques, seul le live de Grinfucked vaut un tant soit peu le détour avec son "I’ll never stop this shit"... On espère bien !

(**) En faisant une ellipse temporelle, c’est également le chemin que prendront bon nombre de morceaux du skeud de reprises country "Outlaws ‘Til The End, Vol I". Ils étaient précurseurs… d’eux-mêmes !

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   REMISSA

 
  N/A



- Dez Fafara (chant)
- Jeff Kendrick (guitare)
- John Boecklin (batterie)
- Jonathan Miller (basse)
- Michael Spreitzer (guitare)


1. Dead To Rights
2. Bring The Fight [to The Floor]
3. Hardened
4. Shitlist
5. Talons Out [teeth Sharpened]
6. You Make Me Sick
7. Coldblooded
8. Blur
9. The Blame Game
10. Black Soul Choir (16 Horsepower Cover)
11. Crowns Of Creation
12. Lend Myself To The Night
13. Lost (bonus)
14. Fortune Favors The Brave (bonus)
15. Grinfucked (bonus Live)



             



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