IMPALED NAZARENE, une des formations black les moins faciles à appréhender. Parce que guère mélodique, parce que pas franchement "raw" sinon sur un premier disque enregistré sous la cave, à même la terre, parce que modifiant constamment son visuel, parce que ne tenant jamais en place sur le plan stylistique. Légère exagération, reconnaître un morceau de celui qui possède des liens de sang avec SENTENCED (par le biais de l'ancien bassiste, chanteur chez les gothiques, Taneli Jarva) est facile, très facile. Il faut dire que Mika Luttinen n'a jamais bougé de son trône de leader. Il tient toujours le micro avec poigne et énergie. Il est (accordons à Jarno Antilla, guitariste depuis 1992 un centimètre de doigt de pied de la bête) IMPALED NAZARENE !

Et en 1996, IMPALED NAZARENE la joue sadique et masochiste. Méphistophélique en 1992, mystique en 1993, épique en 1994, cuir, clous, latex (c'est dans le titre) et double dong en 1996. Peuvent déjà fuir 80% de la communauté black, 99% de la communauté metal et les trois charlots qui sont atterris ici en pensant trouver un site de cul SM avec trailers téléchargeables gratuitement. Quant aux fans du groupe, j'avoue ne pas savoir. Car j'ai beau m'amuser à blablater sur ce disque, j'ai beau avoir découvert cette formation très particulière il y a fort longtemps (à une époque où les églises scandinaves commençaient à peine à brûler), je n'ai jamais totalement saisi l'intention ni capté le sentiment qui se cachait derrière autant de bruit et de fureur malsaine. Saisi l'intention ? Si, peut-être. IMPALED NAZARENE choque. Thématique tous azimuts, avec un penchant malin pour le nucléaire, sujet rarement sinon jamais abordé par le milieu black qui préfère généralement taper dans Satan ou les vikings.

Après un "Suomi Finland Perkele" particulièrement mélodique et travaillé, incroyablement innovant sur l'héroïque "Blood Is Thicker Than Water", "Latex Cult" prend un contre-pied qui risque bien de décevoir la majorité de l'auditoire. Production volontairement atroce, bourrinage en règle destiné à faire mal, toujours plus mal, un soupçon d'atmosphère uniquement du à ces samples de voix féminines qui feront dresser le zizi de nos trois charlots qui sont apparemment encore avec nous. Vous êtes prêts à souffrir et à vous éclater les tympans ?

Que retirer de salvateur de cet instrument de torture déconseillé aux acouphéniques, tout à fait recommandable à ceux qui souhaiteraient découvrir de quoi est faite cette pathologie ?
"Motorpenis" peut-être, hommage rapide à Lemmy et à son gros furoncle, riche d'une basse post-apocalyptique qui dicte la direction d'un morceau que MOTORHEAD aurait bien pu composer. Un peu de poésie également et des titres remixables à volonté, "666 Karmageddon Violence Of The Alien Warriors", "Golden Punishment To The Burning Pussy Of The Goat".

Si vraiment vous trouvez un quelconque intérêt à ce supplice auditif, allez plutôt voir du côté de chez ANAAL NATHRAKH, eux au moins font de la musique. "Latex Cult" n'est qu'un exercice d'automutilation parfaitement réussi mais qui n'a rien à faire chez un disquaire. Peut-être dans le pire des sex-shops aurait-il plus sa place ?