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LONEWOLF - March Into The Arena (2001)
Par JEFF KANJI le 25 Novembre 2015          Consultée 4400 fois

L'histoire de LONEWOLF s'est achevée avec amertume. Ce deal crapuleux a condamné à jamais la sortie de "Legions Of The Unlight". Dommage pour le groupe car il aurait pu bénéficier des vents favorables pour le Heavy et suivre HAMMERFALL dans la pratique d'un Heavy de tradition. Mais bon, Jens Börner et ses acolytes d'infortune se seraient fait laminer devant la médiocrité des premières réalisations du combo. Après, "Children Of The Unlight", rescapé et proposé en bonus du premier album autoproduit des Grenoblois, montre que le groupe avait sans doute bien mieux à proposer que "The Calling", même si c'est encore plus vrai pour "Holy Evil", sorti en 45-Tours avant le split et réenregistré pour l'occasion.

Mais revenons en cette fin de XXème siècle chez ce cher Jens Börner, qui après un bon moment de silence recommence à gratouiller la six-cordes pour jouer quelques reprises. Ses potes l'encouragent à tenter de nouveau l'aventure LONEWOLF et de ne pas se laisser abattre par le passé. Ainsi, une toute nouvelle équipe, bien plus calée va se constituer autour du chanteur/guitariste et maître à penser de LONEWOLF. C'est ainsi que Dryss Boulmedaïs (futur ICEWIND), et Mark Aguettand, un guitariste confirmé, viennent compléter l'effectif. Comme le jeu des chaises musicales semble être une spécialité grenobloise, Félix Börner délaisse la six-cordes pour passer à la batterie et il fera sans peine oublier Walkyr qui s'était tristement illustré sur "The Calling".

"March Into The Arena" constitue le véritable début sérieux de LONEWOLF. Le style et l'intention sont toujours là ; à savoir la volonté de pratiquer un Heavy Metal brut et sans concessions, très influencé par RUNNING WILD. En revanche, techniquement, un sacré bond en avant a été réalisé et l'écoute n'est plus aussi pénible. Même au niveau de l'autoproduction il y a clairement du mieux. Dryss est un maître de la quatre-cordes et clairement ce sont ses parties de haute volée qui font vivre les compositions assez monolithiques de ce premier album. Les Français sont hélas toujours victimes d'un manque d'inspiration global qui ne les aidera pas à se différencier de la concurrence, dont les rangs grossissent de jour en jour en cette année 2001. Et le titre "March Into The Arena" est symptomatique des travers du groupe, avec ses guitares mélodiques répétitives et en manque d'inventivité.

Félix est lui aussi bien meilleur batteur que guitariste et sa maîtrise de la double va notamment permettre au groupe de ne pas seulement s'arque-bouter sur le Heavy plombé du RUNNING WILD antérieur à "Death Or Glory" mais aussi de s'aventurer dans le registre plus Speed, d'autant que ce dernier a le vent en poupe. Pour autant le tout manque singulièrement de précision, et heureusement que Dryss est là pour enjoliver le tout avec son jeu de basse volubile : et ça marche plutôt bien à vrai dire.

Le chant est quant à lui toujours aussi dégueu, et amélodique, mais il y a clairement eu du progrès en quelques années, les nombreuses faussetés et approximations des débuts sont grandement corrigées, même si on ne peut pas dire que l'interprétation soit exempte de tout reproche ("Forgotten Shadows"), le second opus, "Unholy Paradise" sera nettement plus probant de ce point de vue. C'est d'ailleurs bien dommage car le discours musical de "March Into The Arena" est clairement propice à l'expression d'une musicalité plus affirmée, à l'image du départ en trombe de "Morbid Beauty".

Tout n'est pas à jeter sur ce premier album bien entendu, mais pour ceux qui ne l'auraient pas compris, Jens Börner est du genre tenace et va au bout de ses convictions. Ainsi "March Into The Arena" ne débande quasi pas ("Pagan Glory" et "Forgotten Shadows" viennent apporter une respiration bienvenue) et si le groupe a soigné sa tendance à passer en boucle le riff supposé génial trouvé en répète, il y a quand même encore du taf à accomplir afin d'affiner le discours. Mais contrairement à "The Calling" qui ne laissait entrevoir aucune perspective pour l'avenir de la formation, "March Into The Arena" pose les fondations et Goi Music y croira également puisqu'il signera le groupe pour son deuxième album et qu'il en profitera pour rééditer ce "March Into The Arena" initialement pressé à 300 exemplaires. Et des titres comme l'opener "Morbid Beauty" ou "Holy Evil" sauront sans doute éveiller votre intérêt pour LONEWOLF qui dispose quand même d'une sacrée marge de progression.

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   (2 chroniques)



- Dryss Boulmédaïs (basse)
- Félix Börner (batterie)
- Mark Aguettand (guitare)
- Jens Börner (chant, guitare)


1. Morbid Beauty
2. March Into The Arena
3. Pagan Glory
4. Curse Of The Seven Seas
5. Forgotten Shadows
6. Towards The Light
7. Buried Alive
8. Holy Evil
9. Children Of The Unlight



             



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