La boucle est bouclée. Ce best of est l’épilogue d’une carrière achevée depuis déjà deux ans (avant même la sortie de Prometheus : The Discipline Of Fire And Demise) pour le groupe qui aura obtenu le plus de respect dans le monde du black-metal.
Après un premier album culte, deux chef-d’œuvres, un live de bonne facture et deux derniers disques plus critiqués, cette compilation recouvre toutes les périodes de cette carrière, ce qui est le premier point positif de cette chronique (certains best-of évitent parfois soigneusement les albums moins populaires et moins vendus).

Deux cd’s composent ce Scattered Ashes.

Le premier (le disque noir) est un classique enfilage de pistes issues des différents albums studios (agrémenté d’un petit détour en live) et débute avec « Curse You All Men ! » titre joué en ouverture de leur dernière tournée il y a plus de trois ans.
Certains, dont je fais partie regretteront l’absence de chronologie, les titres de diverses périodes s’enchaînant sans cohérence apparente. Le système inverse (présent sur le magnifique Dedication de Thin Lizzy par exemple, référence en matière de greatest hits) aurait l’avantage de mesurer l’évolution musicale de l’artiste. Ici, le fan appréciera difficilement le passage entre titres issus d’albums aux atmosphères différentes. Mais l’essentiel réside dans les compositions qui, elles, sont absolument magnifiques (hop, deuxième point positif).

Je m’attarderai plus sur le deuxième cd (le disque argenté). C’est ce disque qui rend le best-of particulier et le démarque de la masse. Contenant des reprises, quelques raretés, des bonus tracks…, sa qualité musicale est à peu près équivalente à celle du disque noir. Pour tout fan du groupe, il est d’ailleurs immensément plus intéressant (vous pouvez ajouter trois ou quatre points positifs d’un coup d’un seul).
Le morceau d’ouverture n’est autre que la sublime reprise du non moins sublime « A Fine Day To Die » de Bathory.
« Aerie Descent » provient du split-cd enregistré avec Thorns et donnera peut-être à l’auditeur curieux l’envie de découvrir cette autre formation norvégienne.
« Cromlech », « Gypsy » et « Funeral fog » sont trois autres reprises indispensables de DARKTHRONE, MERCYFUL FATE et Mayhem.
Si « I am » (tiré du même split-cd avec Thorns) et « Sworn » (remixé par Ulver) aux accents electro-indus dénotent un peu, leur présence dans ce pot-pourri de raretés est finalement logique et appréciable.
Les cinq titres suivants datent de l’oublié Wrath Of The Tyrant et leur position en fin de deuxième disque s’explique par la production difficilement digérable par les oreilles les plus chastes. Encore une fois, leur valeur historique explique leur présence ici.
Pour clore ces 2 heures et demi de musique, « In Longing Spirit » (dernier titre de Anthems To The Welkin At Dusk) et « Opus A Satana » (reprise au synthétiseur du classique « Inno A Satana ») tombent fort à propos.

Finalement, cette compilation est un point de départ idéal pour le néophyte soucieux de découvrir EMPEROR et permet également au fan qui aurait manqué quelques épisodes de se rattraper (grâce à ce fameux second disque).

Le livret n’est pas bâclé (courte biographie, photos, discographie complète…) et achèvera de ranger cet album, digne reflet d’une carrière sans réelle faute de goûts parmi les compilations de belle qualité.