​L’air de rien, beaucoup d’eau a passé sous les ponts depuis les derniers signes de vie de STAIND : pas moins de douze années. Hé oui : plus d’une décennie de silence radio. Il faut dire que, dans les faits, STAIND était en état d’hibernation. J’écris "état d’hibernation" puisque les gars n’ont jamais signé officiellement la fin de vie du groupe. La raison de cette condition végétative venait du style de vie très exigeant des tournées.

Ceux-ci ont eu raison de la peau d’Aaron Lewis, l’une des deux têtes pensantes du groupe. Le principal intéressé, éreinté des villes et des autobus de tournée, avait décidé de mettre sur pause le projet. Ce n’était donc pas une décision basée sur l’économie, la synergie des gars ou la maladie, mais plutôt le rythme de vie effréné qui lui causait problème. Difficile en effet de concilier le travail et la famille lorsqu’on fait partie intégrante d’un groupe ayant vendu des millions d’albums. Après des années loin de sa famille, Aaron en était venu à mettre en priorité ses enfants.

Chacun était donc parti de son côté, Mike Mushok allant rejoindre Adam Gontier chez SAINT ASONIA (je vous recommande d’ailleurs vivement leurs albums). Aaron Lewis a plutôt opté pour une carrière solo à des années-lumière du style Post-Grunge/Neo, préférant évoluer vers une musique Country à grand renfort de thèmes sudistes. Lewis a d’ailleurs été grandement influencé par ces thématiques, étant lui-même un grand amateur de chasse, du parti républicain, d’anti masque et fier supporter de Trump.

Après avoir discuté avec ses comparses, Lewis prend la décision de reformer le groupe, mais avec comme condition d’être sur la route moins souvent, d’avoir moins de dates de tournée, et d’être particulièrement présent sur le sol nord-américain. Après quelques spectacles, les gars sont entrés en studio histoire d’enregistrer de nouvelles compositions.

S’il y a une chose qui est claire, c’est qu’Aaron a laissé à sa carrière solo ses thématiques sudistes afin de retourner vers des sujets plus habituels chez STAIND : le mal-être, les relations personnelles, la dualité, etc. Soupir de soulagement pour moi, puisque la musique de Lewis en solo me laisse complètement froid.

La musique reste donc globalement la même. Paradoxalement, c’est un peu le reproche que je fais à "Confessions Of The Fallen". Les mêmes thèmes sont abordés, la même musique Heavy est présente. Un peu comme si STAIND avait été figé dans le temps. La voix (de plus en plus) nasillarde de Lewis est présente. Un peu trop pour moi d’ailleurs.

En fait, l’impression générale est que les membres ont simplement voulu renflouer les coffres en pondant une suite à l’album éponyme. Il en résulte finalement un sentiment de pilotage automatique et de "fan-service" qui n’est pas évident à ingérer. Si on ajoute en plus les balades mièvres comme pas possible, on est mûr pour un tour aux toilettes.

Il est au final plutôt difficile de savoir pourquoi STAIND est de retour : désir réel de revoir d’anciens comparses, nostalgie, appât du gain ? Ces questions n’ont que très peu d’importance puisque la tournée suivant la sortie de "Confessions Of The Fallen" fut très populaire, les fans ayant répondu présent.

Malheureusement, je reste sur ma faim : les trente-cinq minutes n’apportent pas grand-chose à l’édifice des Américains. Ne reste que le premier morceau, "Lowest In Me", une vraie bombe. Reste maintenant à voir s’il s’agissait au final d’un retour définitif ou simplement temporaire. L’avenir nous le dira.

Morceau préféré : "Lowest In Me".